LUTECE – From Glory Towards Void
Pour nous, comme pour beaucoup d’autres sans doute, Lutèce sera toujours la ‘grande ville’ gauloise où le druide Panoramix avait envoyé Astérix et Obélix acheter sa nouvelle serpe d’or ; cette ville étouffante et surpeuplée, soumise aux ‘amphorisages’ quotidiens et où le sanglier était hors de prix. Ce n’est probablement pas cette passionnante épopée tirée de l’œuvre intemporelle d’Uderzo et Goscinny qui a inspiré les deux Parisiens férus de Metal extrême que sont Denosdrakkh (musique et instruments) et Hesgaroth (chant) au moment de choisir le nom antique de leur ville natale pour désigner leur groupe.
Si nous avons bien compris l’esprit qui anime ce duo (NDR : devenu quintette au fil des années), le choix du nom Lutèce découlerait d’un attachement certain à la ‘Ville Lumière’ combiné à l’idée que ‘Paris (et le monde, en général), ne va pas en s’améliorant.
Suivant l’exemple de nombreux scandinaves qui, au cours des années 90, glorifiaient leur culture ancestrale et rejetaient la médiocrité contemporaine à renfort de décibels et de chant hurlé, Lutèce exprime son mépris des valeurs modernes et de la culture de l’éphémère par le biais d’un Black Metal haineux et vindicatif tirant parfois vers le Death Metal.
Formé en 2006, Lutèce a déjà deux albums et un EP à son actif. « From Glory Towards Void », le troisième opus qui est sorti le 15 janvier dernier via Dooweet Records, a été mixé et mastérisé par le producteur allemand Lasse Lammert (Alestorm, Svartsot, Gloryhammer).
Si, par idéologie, le groupe s’accroche manifestement au ‘tout était mieux avant’ (NDR : sur ce point, nous serions sans doute les derniers à le contredire), son approche du Black/Death Metal est résolument moderne. Pas de nihilisme sonore chez Lutèce. La musique des ‘Titis Lutéciens’ est complexe et variée et le riff le plus brutal y côtoie parfois l’arpège. La plaque bénéficie, en outre, d’un son clair et d’une puissance de feu boostée par l’utilisation de guitares à 7 et 8 cordes. La batterie, sur-vitaminée elle aussi, use et abuse de la double grosse caisse. Si la chose est un atout indéniable sur les titres les plus extrêmes, elle s’avère parfois un peu irritante sur les passages plus pesants ; comme sur « Labyrinth Of Souls », par exemple, où un peu plus de subtilité aurait été bienvenue.
L’artwork, réalisé par l’artiste parisien Valnoir (Watain, Behemoth, Paradise Lost) colle parfaitement à l’idéologie ‘pro-gauloise’ du groupe.
« From Glory Towards Void », pris dans son ensemble, est une belle réussite. S’il ne peut pas tout à fait être qualifié d’unique, le style développé par Lutèce est tout de même assez personnel pour attirer l’attention. Un album consistant, recommandé aux amateurs de formations alliant le Black au Death Melodique.
L’album (51’19) :
- Let The Carnyx Sound Again (4’58)
- Melted Flesh (3’58)
- The Venom Within (5’01)
- Labyrinth Of Souls (4’11)
- Architect Of Doom (4’19)
- From Glory Towards Void (5’04)
- The Dance Of Rolling Heads (4’57)
- The Last Standing Flag (6’06)
- Living My Funeral (4’11)
- What Lies Beyond (8’34)
Le groupe :
- Denosdrakkh : Tous les instruments, Chœurs
- Hesgaroth : Chant
- Kraftum : Batterie
- Vaahrn : Basse
- Aslagën : Guitares
Pays: FR
Dooweet Records
Sortie: 2016/01/14