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Les Nuits 2025: la sélection de Music in Belgium (part 2)

Dernière ligne droite vers l’édition 2025 des Nuits du Botanique qui se dérouleront entre le 15 et le 25 mai. Une trente-deuxième édition résolument différente des précédentes à une exception près : la programmation aussi pléthorique que passionnante. Voici la suite de nos coups de cœur ou en tout cas un focus sur les artistes à ne pas louper.

Le dimanche 18 mai s’annonce immanquable pour les amateurs de guitares saturées et de son crasseux. Premier groupe booké et annoncé dès l’automne dernier, The Jesus Lizard mérite amplement son statut de tête d’affiche. Figure marquante du rock indie US des années 90, la bande à David Yow est sortie l’an dernier d’un silence discographique de plus d’un quart de siècle en redémarrant quasi là où elle s’était arrêtée. Punchy à souhait, « Rack », publié chez Ipecac comme à la bonne époque, ne change en rien une formule explosive qui va à n’en point douter faire chavirer la Fountain Stage.

Fraîchement sorti sur le même label, « The World Is Still Here And So Are We », le premier album de Mclusky en 21 ans, porte on ne peut mieux son titre. Toujours aussi furieux, les Gallois ont effectué l’an dernier un retour inopiné (et gagnant) aux Leffingeleuren où ils avaient déjà joué l’un ou l’autre nouveau titre. Autant dire que les bousculades seront légion, d’autant que les amateurs du genre auront eu l’occasion de bien s’échauffer pendant le set de Snõõper. Un peu plus tôt, les stoner métalleux de Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs, qui avaient déjà démonté l’Orangerie lors des Nuits 2022, ne se feront pas prier pour sortir le voisinage de sa torpeur à l’heure de la sieste. D’autant que « Death Hilarious », leur dernière livraison, ne fait pas dans la dentelle.

Présents sur le circuit depuis plus de cinq décennies, les Hollandais de The Ex ne semblent pas près de remiser leurs amplis. Eux aussi viennent de fêter l’arrivée d’une nouvelle plaque et auront donc de la matière à défendre. Considéré comme le Sonic Youth européen, le groupe a certes vécu d’importants changements de personnel mais le guitariste Terrie Hessles, lui, fait partie de l’aventure depuis les débuts en 1979. « If Your Mirror Breaks » coche toutes les cases d’un album classique de The Ex. Tension, rythmes déstructurés, mélodies sournoises et passion. Sans doute le secret de leur longévité.

Au rayon belge, le triptyque à l’affiche rassemble à ce qui se fait de mieux actuellement dans le genre. On ne présente plus The K. qui avaient notamment fait un raffut aux Nuits automnales masquées et en mode assis de 2020. Le groupe emmené par Sébastien Von Landau profitera de l’occasion pour tester de nouveaux morceaux. Après leur release à la Rotonde, Marcel s’offriront le Museum et poursuivront l’exploration de leur deuxième long format, « Ô Fornaiz », tout aussi foutraque, noisy et maîtrisé que le précédent. Quant à The Bernadette Maries, deux premières parties (Bodega et Ditz) auront suffi pour les mettre sur orbite, même si c’est au Vecteur de Charleroi qu’ils ont peaufiné tout ça.

Rassurez-vous, il y aura aussi possibilité de se reposer les oreilles ce jour-là, voire même de chiller sur les terrasses si la météo le permet. La singer-songwriter Sophia Allison aka Soccer Mommy en provenance directe de Nashville et les Australiens de Armlock auront notamment pour mission d’apaiser les ardeurs. La curiosité sera de mise avec le post-punk aux influences orientales de Kara Delik alors que les esprit torturés se régaleront devant les New Yorkais de Hello Mary et le post-rock introspectif de The World Is A Beautiful Place & I Am Not Afraid To Die. Tout un programme…

Rappelons que le week-end, les festivités commencent en début d’après-midi alors que pendant la semaine, les amplis s’activent sur le coup de 18h. Après une journée de repos bien méritée et une soirée spéciale réservée à Azealia Banks, retour à une soirée thématique le mercredi 21 mai. Place cette fois à une Nuit de pop francophone pour laquelle les programmateurs ont visiblement tapé dans le mille vu l’engouement des festivaliers sur les préventes. Elle sera chapeautée par Adèle Castillon, de retour au Bota après une Orangerie blindée l’an dernier. L’ex-voix féminine de Videoclub gère désormais magistralement sa carrière solo et viendra présenter sur la Fountain Stage « Crèvecoeur », son tout chaud deuxième album.

Le genre d’artiste qui parle à une génération, à l’instar de Charline Mignot aka Vendredi Sur Mer dont les beats electro léchés feront chavirer la nouvelle scène en plein air du Bota. Sous des mélodies sucrées, des textes plus acerbes parviennent à un équilibre doux-amer, marque de fabrique également revendiquée par Miki dont la réputation live ne semble pas usurpée. C’est elle qui refermera l’Orangerie ce soir-là pendant que Malik Djoudi fera de même au Museum. Le Poitevin a sorti l’an dernier son quatrième album, « Vivant », unanimement acclamé par la critique (Les Inrockuptibles le classeront dans leur top 10 de 2024, le déclarant même « meilleur album français de l’année »). Son entêtante French pop et son irrésistible falsetto l’emmèneront à l’Olympia à l’automne prochain, les Nuits seront donc une des dernières occasions de le voir dans une salle à taille humaine.

Et si ça se fait, il rejoindra Frànçois & The Atlas Mountains sur scène pour interpréter « Jeunes versants », l’extrait de leur dernier album sur lequel il pose sa voix. Grand habitué du Botanique, qu’il s’agisse de concerts ou de résidences lorsqu’il habitait Bruxelles, François Marry n’a gardé que des amis par ici. De retour en France après avoir passé une dizaine d’années dans la capitale anglaise sur le prestigieux label Domino, son indie folk emmène plus que jamais les spectateurs dans un univers parallèle aux contours cotonneux mais pas que. Pointons encore Yoa, récente révélation scène aux Victoires de la Musique et Kids Return dont l’aura dépasse largement les frontières hexagonales grâce à une psyché pop aux guitares calibrées.

Les Nuits 2025 auront lieu du 15 au 25 mai. Infos, affiche complète et tickets par ici. Pensez à l’incontournable Botacarte qui vous donne droit à une réduction de 3 EUR sur le prix plein, même le soir du concert… si celui-ci n’est pas complet bien entendu.

À suivre…

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