INSANIA – V (Praeparatus supervivet)
Sur les 29 ans d’existence du groupe Insania, près de la moitié a été passée à ne pas faire parler de lui. En effet, ces Suédois ont réalisé quatre albums entre 1999 et 2007 et ensuite, plus rien, jusqu’à ce retour en 2021 avec ce cinquième album fort justement appelé ʺV (Praeparatus supervivet)ʺ. Après une aussi longue période d’inactivité, on peut s’attendre à voir revenir un groupe remonté par seulement un musicien fondateur qui aurait envie de refaire parler de lui, avec un assemblage de petits jeunes qui en veulent. Mais non, encore une fois les hommes d’Insania étonnent en reprenant leur croisade pour le power metal avec quasiment la même équipe qui officiait sur son dernier album en 2007.
En 2007, sur l’album ʺAgony – Gift of lifeʺ, c’étaient les fondateurs Tomas Stolt (basse) et Mikko Korsbäck (batterie), accompagnés de Dimitri Keiski (claviers et chant), Ola Halén (chant), et Peter Östros (guitare) qui étaient à la manœuvre. Seul le guitariste Niklas Dahlin, membre de 1994 à 2001, n’était pas dans le coup mais il est revenu en 2013, pour ne rien faire puisque le groupe ne faisait pas d’album à ce moment-là.
On retrouve tout ce petit monde sur ʺV (Praeparatus supervivet)ʺ qui marque le retour d’Insania aux affaires et révèle de sa part un certaine envie de frapper fort. Les gusses vont effectivement nous sortir une heure de power metal incandescent et fier, joué à fond de train. Il ne faut pas longtemps pour s’apercevoir que la principale influence d’Insania est Helloween car la recette de cet album va être simple : les guitares jouées à la Helloween, la batterie jouée à la Helloween et le chant à la Helloween.
Si vous êtes fans d’Helloween, cet album saura donc vous satisfaire, si vous êtes du genre à ne pas être regardants entre la copie et l’original. Insania puise d’ailleurs son inspiration dans l’Helloween des premiers albums, ce qui me convient personnellement car j’ai surtout été fan de cette période 1985-87, avant que le groupe allemand commence à copier–coller son propre style sans vraiment chercher à innover. Alors, avec Insania, ça va être tout bon. Les solos de guitares sont héroïques, la batterie est tout à fond (au point de toujours reproduire les mêmes schémas rythmiques mais cela est un détail) et le chanteur se prend pour l’archange Saint-Michel terrassant les dragons.
Pour l’originalité, par contre, il faudra en faire son deuil car la musique d’Insania ne tarde pas à reproduire Helloween dans ses moindres détails tout au long d’un album qui dure une heure, ce qui finit pas lasser un peu. Mais, ça, c’est la marque de fabrique d’Insania : tous ses albums font une heure et comportent entre onze et douze titres. Voilà au moins quelque chose d’original qu’on peut attribuer à ce groupe. Mais ici, une heure d’Helloween joué toujours plus ou moins de la même façon, je dois avouer que la langue commence à tirer un petit peu. Il n’y a guère que le morceau ʺBlood, tears and agonyʺ qui change un peu de l’atmosphère générale mais ça ne fait pas assez pour faire un album original.
Mais on arrêtera de faire la fine bouche et on se laissera au contraire aller au plaisir coupable d’apprécier toutes ces envolées musclées et enthousiastes qui font de cet album un moment sympathique, même s’il n’est pas garanti qu’on parlera encore de ce disque dans 100 ans.
Le groupe :
Ola Halén (chant)
Dimitri Keiski (chant)
Peter Östros (guitare)
Niklas Dahlin (guitar et claviers)
Mikko Korsbäck (batterie et claviers)
Tomas Stolt (basse)
L’album :
ʺPraeparatus Supervivetʺ (04:57)
ʺSolurʺ (06:22)
ʺPrometheus Riseʺ (05:44)
ʺMoonlight Shadowsʺ (05:26)
ʺMy Revelationʺ (06:22)
ʺWe Will Rise Againʺ (05:48)
ʺLike a Rising Starʺ (07:06)
ʺBlood, Tears and Agonyʺ (05:45)
ʺEntering Paradiseʺ (04:17)
ʺPower of the Dragonbornʺ (04:39)
ʺThe Last Hymn to Lifeʺ (07:36)
https://www.facebook.com/InsaniaStockholmOfficial/
Pays: SE
Frontiers Music
Sortie: 2021/11/12