CLEMIX – Non merci (EP)
De prime abord, en regardant la pochette de son nouvel EP ʺNon merciʺ, on a du mal à savoir si Clemix est une fille ou un garçon. Quand on écoute sa voix sur ce même EP, on a tendance à penser que ça pourrait être un garçon mais en fait, il s’agit bien d’une fille, le genre androgyne, entre Bowie et Klaus Nomi, et des lunettes qui semblent la faire venir directement de chez Kraftwerk. Oui, Clemix, c’est un peu tout ça, la rencontre des genres, non seulement physiologiques mais aussi musicaux. Entre chanson française et synth pop, Clemix construit son univers musical avec détermination, énergie et bonne humeur.
La jeune Clémentine baigne en fait dans la musique depuis sa plus tendre enfance. Formée au solfège à l’académie de musique, elle apprend le chant, le saxophone et la clarinette. Elle en profite pour découvrir par elle-même les claviers et la basse. Et depuis l’âge de 16 ans, elle musarde dans divers projets musicaux et se frotte à la composition de chansons et la production. Après avoir également passé pas mal de temps dans des activités de dee-jay, Clemix sort son premier EP sous son nom.
Ce premier EP ʺDiscobarʺ lui sert de carte de visite et lui permet de fouler les planches des scènes de Belgique, France ou Canada, avec quelques participations à des sélections (Francofolies de Spa, Francosessions, Parcours Francofaune). ʺDiscobarʺ révèle déjà une chanteuse de caractère, qui raconte de petites tranches de vie dans des chansons pétillantes non dénuées d’humour et d’ironie. Sa voix martèle les mots avec vigueur et clarté et sa musique électro-pop donne envie de remuer du popotin (ʺDiscobarʺ, ʺT’es jolieʺ).
Sur ʺNon merciʺ, on retrouve la même atmosphère et les mêmes préoccupations. Clemix met sa vie en scène, tourne en dérision ses petits travers et ses malheurs, toujours avec la vivacité d’une musique qui donne envie de danser. Ses textes sont pimentés, spirituels et volontiers acerbes. On est loin des imbécillités décérébrées de la grosse industrie qui envahit les sonos des supermarchés. Le style de Clemix est souvent comparé à celui de Philippe Katerine, ce qui est une analyse assez pertinente. Son nouvel EP garde cette ligne synth pop dansante, avec une production plus fouillée. Les cinq titres charrient tous leur lot de charme et d’interrogations sur la société (ʺLe prétexteʺ), sur la solitude des réseaux sociaux (ʺC’est communʺ), sur l’incommunicabilité entre les êtres (ʺMauvais planʺ).
Épicée et pleine d’esprit frondeur, la musique de Clemix apporte un petit courant d’air frais et incisif sur une pop électro intéressante et sincère. A découvrir, pour danser et réfléchir en même temps.
L’album :
ʺLe prétexteʺ (03:08)
ʺC’est communʺ (03:14)
ʺMauvais planʺ (03:20)
ʺMotherfuckerʺ (03:24)
ʺRien du toutʺ (03:07)
https://clemix.bandcamp.com/album/non-merci
https://www.facebook.com/clemixmusic/
Pays: Be
Clemix Productions Sonores
Sortie: 2020/02/07