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Un concert de Rozz, Max Pie et Drakkar au Canal 10 à Hautrage (Hainaut)

Le 15 septembre 2012 en soirée, je me suis rendu pour le concert des groupes Rozz, Drakkar et Max Pie dans un endroit assez insolite et bucolique qui est situé à Hautrage, le long du canal Nimy-Blaton. Arrivés à l’endroit, nous nous trouvons devant un bâtiment annoncé comme Canal 10 (house of Rock, Club Privé, studio d’enregistrement et salle de concert). Nous sommes superbement accueillis par les gens du terroir, d’ailleurs très sympathique. L’endroit ne paie pas de mine mais en rentrant dans la salle de concert, d’ailleurs magnifique, superbement équipée et agencée, nous tombons donc sous le charme. Le groupe Rozz fait son soundcheck. À la première écoute, nous constatons que le son est de très bonne qualité. Cette salle me fait penser au Biebob de Vosselaer, salle intimiste, parfaite pour des showcase ou des concerts en petit comité en formule acoustique, j’y ai d’ailleurs vu Channel Zero et c’était magique.

Commençons la soirée avec le groupe Rozz. Rozz est né au début de l’année 1984 à Valenciennes (nord de la France) : Jean Pierre Mauro (chanteur) et Marcel Ximenes (guitariste) quittent leur précédent groupe pour vivre de nouvelles aventures correspondant mieux à leurs ambitions et goûts musicaux. Rejoints immédiatement par trois acolytes à la guitare, la basse et la batterie.

À peine le temps de baptiser le groupe et de créer en trois semaines un premier répertoire d’une douzaine de titres (dont certains sont devenus de véritables bannières du groupe nordiste : « Né Pour Le Hard », « Publicité », « Cauchemar », « Another Life ») et c’est la première scène avec un succès d’une telle ampleur qu’il ouvre rapidement les portes des premières parties de formations de renom national et international (Vulcain, Blue Oyster Cult, Tokyo Blade , Acid). Le temps de croiser sur la scène tous les noms de cette époque prolifique du hard rock français, c’est la sortie de l’album « Une Autre Vie » dont les titres alimentent encore aujourd’hui les courriers de nombreux fans nostalgiques, et une solide tournée nationale qui a converti à jamais de nombreux hardos aux quatre coins de la France.

Un nouvel album sur le point d’être bouclé, une presse du hard aux commentaires dithyrambiques (Enfer magazine, Hard Rock), un fan club assoiffé de Rozz ne suffiront pas à empêcher la vie de stopper net la déferlante nordiste.

L’aventure redémarre en mars 2008 : Jean-Pierre et Marcel se retrouvent et reforment Rozz qui termine l’année sur scène à Lille et à Henin Beaumont avec un accueil enthousiaste du public, mêlant anciens et nouveaux fans. L’année 2009 débute avec la sortie d’un nouveau CD 5 titres : « 2009 ». Très bien reçu par la critique, ce nouvel EP permet à Rozz de retrouver le haut du pavé du métal français, enchaînant sur scène les dates avec les meilleures formations actuelles. Rozz entre en studio de juillet 2009 à début février 2012 et enregistre un CD 16 titres assez prometteur dont le titre est « D’Un Siècle à l’Autre ».

L’année est marquée par un changement quasi total de line-up, quatre nouveaux musiciens entourent dorénavant Marcel, soit au chant Olivier Bourgeois, Axel Dordain à la guitare, Yann Monory à la basse, Jérémy Jacquar à la batterie et Sandrine Podevin aux choeurs. Le groupe sort en décembre une réédition de son premier album « Une Autre Vie » (1986) en digipack CD+DVD avec de nombreux bonus et inédits, et un EP spécial sur le thème de la ballade « Another Life ». Le nouvel opus devrait sortir fin décembre 2012.

Le set commence par « Wendigo », Olivier, le nouveau chanteur, en impose par la voix, le look et son omniprésence scénique. On voit que le groupe a tourné une page avec ce nouveau chanteur, présence d’un son âpre, de bonnes guitares bien heavy. Marcel, la colonne vertébrale du groupe, en impose toujours autant avec sa guitare. Le second morceau est « Rien », suivi de « Cavale » extrait du très bon « D’Un Siècle à l’Autre », puis de « Ku Klux Klan », suivi de « L’Exterminateur » morceau peu connu de l’EP de 2009 et réarrangé, « Légion Du Démon », « A toute Vitesse » et « Fan » extrait du très bon « D’Un Siècle à l’Autre », « Publicité » extrait de « Une Autre Vie » et enfin de « Cauchemar », extrait de « Une Autre Vie », premier opus du groupe (1986). Nous ne saurons jamais si Yann le bassiste porte quelque chose sous le kilt comme un vrai Écossais. L’énergie est là et le son est bon.

Le second groupe à jouer est Drakkar. Bien que formé en 1983, il faudra attendre 1985 et quelques réajustements, tant au niveau du line-up qu’au niveau de l’orientation musicale, pour que Drakkar commence à faire parler de lui. En effet, ayant évolué durant ces deux années pour se diriger vers un speed métal technique et mélodique, le groupe commence à se faire remarquer live. C’est au cours de cette année que sort la première démo trois titres du groupe produite par Rudy Lenners (ex Scorpions), dévoilant au public et aux médias un groupe que la presse spécialisée n’hésite pas à comparer aux meilleurs heavy métal bands allemands du moment ! Cette démo vaudra à Drakkar sa première proposition de contrat par Mausoleum Records.

1985 et 1986 voient le groupe se produire très fréquemment live, particulièrement en Belgique et dans le Nord de la France, rencontrant un enthousiasme sans cesse croissant de la part des fans. En 1987, toujours sous la direction artistique de Rudy Lenners, Drakkar enregistre une nouvelle démo plus conséquente que la première, ayant pour conséquences immédiates la signature d’un contrat avec N.E.W. Musidisc France et la sortie en 1988 du premier album du groupe, « X-Rated ». Parmi ceux-ci, quelques rendez-vous majeurs tels que les programmations à Forest National en première partie de Queensryche, Metallica, Overkill et Slayer ainsi que les Masters Of Belgium aux cotés de Vengeance et le célèbre Dynamo Festival de Eindhoven.

Malgré ce début de parcours impressionnant, le groupe se dissout dans le début des années 90 à la suite de nombreux problèmes contractuels. C’est finalement en 1998 que les musiciens de Drakkar décident de se réunir à nouveau afin de mettre à profit un regain d’intérêt de la part du public pour la scène métal. Ayant travaillé d’arrache-pied à la composition de nouveaux morceaux alliant créativité, mélodie, puissance et perfection, autant d’ingrédients qui avaient fait de leur premier CD un succès.

En janvier 1999, Drakkar est représenté au Midem de Cannes avec un EP Promo 5 titres, EP qui attirera l’attention de plusieurs labels étrangers, entraînant dans la foulée diverses propositions commerciales, permettant au groupe de reprendre un contact positif avec le monde de la musique. C’est en août 1999 que Drakkar se remet en route avec un premier concert-test au Spirit Of 66 de Verviers où le public belge, qui a massivement répondu présent, n’a pu que constater que le groupe n’a rien perdu de son énergie et de sa présence sur scène. Le groupe s’est reformé et est en cours de composition pour un nouvel album fin 2012. Le line-up actuel est composé de Ben Peichert à la batterie, au chant de Silver, à la basse de Guy Engels, aux guitares de Richard Tiborcz, Thierry DelCane et Patrick Thayse.

La première chanson est l’intro de « Red Eric » suivie de ce nouveau morceau, ensuite du hit « X Rated » suivi de l’intro de « Lord ». Ces morceaux sont tout en puissance de par la présence des trois guitaristes qui savent tirer de très bonnes mélodies de leurs instruments. Le chanteur a une voix tout en mélodie. Suit ensuite l’intro et le morceau « Lords Of The North », ancien morceau du groupe mené de mains de maître par les 5 compères. Suivent deux nouveaux morceaux : « Stand Up And Fight » et « Enter The Storm ». Entre ces deux morceaux, il y a « King Of Shade » qui est une formidable ballade, l’apport de la guitare acoustique et la voix sublime du nouveau chanteur lui donnent un nouveau cachet. Le set va se terminer par « Rise And Fight ».

Le dernier groupe à jouer est Max Pie. À sa création en 2005, Max Pie est le délire de quelques amis de la région de Tubize. Ils reprennent pour le fun quelques standards des plus grands groupes du hard et du métal  : AC/DC, Deep Purple, Whitesnake, Golden Earring et même Metallica. Mike Probst (ex-Deep Pression, ex-Kitty Hawk), le guitariste/fondateur et seul survivant actuel de la formation originale est rapidement rejoint par Tony Carlino. Dans les années quatre-vingt, ce dernier était le leader de formations métal montoises reconnues telles que CXT Nine et Lightning Fire. Max Pie passe les années qui suivent à se forger un line-up solide et à conforter son expérience scénique. Dominique De Leneer, l’ex-batteur de Lightning Fire, CXT Nine et Ginger et le bassiste Olivier Lemière (ex-Nightshift, ex-The Pumpkins) sont recrutés pour la section rythmique. Quant à la seconde guitare, elle est finalement confiée à Thierry Delcane, une autre gloire montoise des eighties puisqu’il était le guitariste de Drakkar.

Le line-up de cette soirée est Tony Carlino au chant, Sylvain Godenne à la batterie, Damien Di Fresco à la guitare et Olivier Lemière à la basse. Le set commence par « Side Of Dime » qui est une nouvelle chanson. « Formatted Mind » est suivi de « Come To My Grave », « A Soldier’s Dead » et « Like A September Day », des morceaux issus de l’excellent opus « Initial Process ». Les musiciens de Max Pie ne sont pas des manchots et savent utiliser leurs instruments qui distillent une musique faite de riffs solides et de belles mélodies. La voix de Tony est hyper mélodique et les refrains sont accrocheurs.

« Sealed » est le suivant et avant dernier morceau, il présage d’un futur très bon opus toujours tout en puissance et en mélodie. Le dernier morceau du set est « When you’re Gone », morceau que j’adore de par la recherche et la qualité mélodique. Pour le rappel sera joué un medley « Maiden ». Là, Tony met le feu avec sa voix, le public participe et la soirée se termine en beauté. Vivement la prochaine, mon fils était avec et il ne voulait plus partir.

La grande originalité du son Max Pie vient assurément de la voix singulière de Tony Carlino. Son timbre à géométrie variable est immédiatement identifiable pour celles et ceux qui ont déjà été confrontés à la musique de CXT Nine ou de Lightning Fire. On remet cela le 20 octobre sur une péniche à Valenciennes et avec bonheur.

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