DIONE – Astrolatry

Notre boite aux lettres est friande de ces colis, généreusement expédiés par d’anonymes bienfaiteurs dans lesquels on retrouve, sans explication aucune, les galettes les plus vicieuses et les plus redoutables produites par la scène extrême polonaise. C’est de cette manière que l’album « Astrolatry » de Dione a envahi notre espace personnel : une enveloppe, un timbre exotique et un CD. Pas de bio. Pas d’infos. À nous de faire le reste. De nos jours, heureusement, la toile est prolixe et, à moins d’être tombé sur la plaque d’un ermite misanthrope déconnecté, il n’est pas très difficile d’obtenir des informations.

Après une recherche rapide, nous apprenons que Dione est le projet Black Metal solitaire d’un multi-instrumentiste polonais appelé Krystian Łukaszewicz. Âgé de 25 ans à peine, il est basé dans la ville de Starogard Gdański, au nord du pays, à un peu plus de 60 kilomètres de la ville de Gdansk. Malgré son jeune âge, Łukaszewicz n’est pas un novice en matière de production solitaire puisqu’il a déjà publié un EP et un album, avec Embarla Firgasto, un autre projet avec lequel il aborde, depuis 2018, les préoccupations habituelles du one-man Black Metal, à savoir la misanthropie et la philosophie. Avec le projet Dione, qu’il a mis en chantier en 2023 et avec lequel il a sorti, la même année, un premier EP intitulé « Cosmosphere« , il explore des thèmes un peu plus légers – mais bien plus infinis : l’astronomie et l’espace. Sur « Astrolatry« , le nouvel album disponible depuis le 15 mars dernier en version CD et digitale via la page Bandcamp qui lui est consacrée, Krystian Łukaszewicz se charge du chant, des guitares, de la basse, du piano, de l’écriture des lyrics et de la composition des musiques. Seule la batterie a été sous-traitée à un mercenaire australien appelé Robin Stone, qui, selon nos recherches, a déjà prêté main forte (et baguettes énervées) à diverses formations extrêmes internationales telles qu’Ashen Horde, Norse ou The Amenta.

Enregistré par Łukaszewicz dans son propre home-studio, « Astrolatry » n’égale pas tout à fait, du point de vue qualité sonore, les plus récents enregistrements de ses compatriotes que nous avons eu l’opportunité d’écouter cette année.  Le chant extrême a beaucoup de difficultés à s’imposer dans le mix. Au niveau des instruments également, la dynamique n’est pas formidable et c’est plutôt dommage puisque les compositions rivalisent de créativité, offrant à qui prend la peine de passer au-dessus des lacunes de la production, son quota de riffs insensés, de mélodies compliquées, de breaks atmosphériques, de courtes – mais remarquées – incursions du Thrash Metal et, même, d’expérimentations post-metal intéressantes.

Avec des moyens plus conséquents, « Astrolatry » aurait probablement été une tuerie.  L’avenir ne peut donc qu’être radieux pour son talentueux géniteur.

L’album :

1. « Astrolatry » (07:26)
2. « Black Discord » (03:14)
3. « Prometheus, Thou Absorbing the Starlight » (04:34)
4. « Project Zero » (04:01)
5. « Hesperia Planum » (03:26)
6. « Lament of the Forgotten » (05:44)
7. « Solar Apex (The Visceral Ode to Beta Herculis) » (02:56)
8. « Contemplating Space and the Pearllike Miasma » (05:49)

Les musiciens

• Krystian Łukaszewicz– Chant, guitares, piano

•  Robin Stone – Batterie (session)

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Bandcamp

Pays: PL

Autoproduction

Sortie: 2025/03/15