Wildfest 2022: le grand retour (jour 1)
Après un hiatus de trois ans, les amateurs de glam, sleeze et autres sous-genres de hard rock mélodique et classique étaient en manque de décibels frais. Sans parler du fait que tout ce beau petit monde, votre serviteur inclus, n’avait plus vu la plupart de ses potes depuis bien trop longtemps. Pas étonnant que même le soleil soit de la partie pour ce qui s’annonce comme de superbes retrouvailles dans la charmante localité de Grammont qui revient la capitale éphémère du (hard) rock d’inspiration eighties. La nouveauté de cette année est que le festival se décline pour la toute première fois sur deux jours, avec pas moins de 15 groupes à l’affiche.
Nous sommes parfaitement à l’heure pour le point presse. Les premiers festivaliers commencent à arriver et patientent devant la porte encore close. Quelques problèmes techniques retardent le début des festivités d’une quarantaine de minutes, mais il en faut plus que cela pour entamer la bonne humeur du public présent. Le temps de nous installer et de faire un rapide repérage des lieux et il est déjà temps d’essuyer les plâtres avec le combo courtaisien All I Know, que nous avions eu l’occasion de voir sur scène récemment au Zik-Zak. Le groupe fondé par Ward Dufraimont et Michael Neyt, fortement inspiré par les Bryan Adams, REO Speedwagon, Bon Joviet consorts, s’est entre-temps enrichi d’un claviériste et d’une choriste. Malgré une place pas facile au programme, le groupe s’en sort avec les honneurs en proposant notamment « All Night Long » , « All The Way » , « Into Your Heart » , « As Long As The Night » , « Turn Back Time » , « Bad Boy », « Hiding From Love », « Spare Me The Lies » et « Rain ». En quelques semaines (et quelques concerts) à peine, le groupe a repris du poil de la bête et semble beaucoup plus à l’aise. Bref, un excellent choix en ouverture de programme.
Le groupe suivant n’est pas un inconnu puisqu’il s’agit de la formation helvétique Black Diamonds originaire de St Gallen, qui démontre à chaque concert que le bon vieux Rock n’Roll n’est ni ringard, ni dépassé. Le groupe au look très glam avait déjà accompagné H.E.A.T. en tournée après la sortie de leur 3e album studio, “Once Upon A Time“, sorti en 2017. Ils foulent pour la première fois la scène du Wildfest pour défendre leur nouvel opus intitulé “No-Tell Hotel” (2021). Et l’on passe avec eux un excellent moment en (re)découvrant des titres comme «No-Tell Hotel», «Evil Twin», «I’ll Be OK», «Forever Wild», «Pieces», «Lonesome Road», «Thrillride» et «We Want To Party». Le quatuor formé par Manu, Mich, Andi et Chris nous emmène dans un univers musical rappelant Hardline, Gotthard ou même Def Leppard. Comme les fois précédentes, nous avons passé un excellent moment et avons savouré chaque note.
Le groupe suivant est une découverte puisque c’est la première fois que nous découvrons les rockeurs britanniques de Vega sur scène. Fondé en 2009, le groupe compte déjà plusieurs réalisations à son actif. Pour son grand retour en 2021, le groupe composé de Nick Workman au chant, Marcus Thurston à la guitare, Tom Martin à la base, James Martin aux claviers a fait peau neuve en accueillant en son sein de guitariste Billy Taylor (ex-Inglorious) et le batteur Pete Newdeck (Di’Anno). Ensemble, ils défendent l’album «Anarchy and Unity» paru en septembre 2021 chez Frontiers. Dès les premières minutes de ce set, la curiosité cède la place à l’enthousiasme, tant la prestation du groupe sur scène est convaincante. Au menu : «Worth Dying For», «Monster», «Kneel To You», «Live For Me», «Kiss Of Life», «Man On A Mission», «White Flag», «Sooner Or Later» et «Animal» (cover de Def Leppard). La mise en place est parfaite, le chanteur se montre extrêmement convaincant et le public présent en masse adhère. L’ambiance vient de monter de trois crans grâce à cette prestation qui restera dans les annales du WildFest.
Le groupe suivant s’était déjà produit sur la scène du Wildfest en 2018 et ne m’avait laissé à l’époque qu’une impression mitigée. Ma soif de musique allait-elle changer ma perception des choses? C’est donc le groupe The Cruel Intentions qui fait ensuite son entrée sur scène, emmené par le guitariste chanteur Lizzy DeVine (ex-Vains of Jenna) qui arbore toujours ce look un peu inquiétant qu’il porte comme sa marque de fabrique. L’accompagnent sur scène le bassite Mats Wernerson, le batteur Robin Nilsson et l’excellent guitariste norvégien Kristian Nygaard Solhaug. Le groupe qui est sur le point de sortir son nouvel album « Venomous Anonymous » (annoncé pour le 3 juin) vient régaler les festivaliers avec son univers glam-sleaze aux senteurs plus rock/punk. Le menu mitonné par les Norvégiens prévoit en entrée «Reckoning», « Weekend Suffering », « Sunrise Over Sunset », «Genie’s Got a Problem», « Chaos In A Bombshell », « Reapercussion », « Go Fuck Yourself », «White Pony», « Kerosene », « Enemy In Me », «Sick Adrenaline» et «Borderlline Crazy». Cette fois-ci, la présence scénique et les qualités musicales indéniables du groupe ont réussi à me persuader déjà un peu plus. Ce set nous aura finalement fait passer un moment haut en couleur et musicalement original.
Après la Scandinavie, ce sont les États-Unis qui vont monopoliser la scène pour le prochain set, avec le groupe Kickin Valentina dont la tournée “The Revenge of Rock” fait halte au Wildfest ce vendredi. Le chanteur D.K. Revelle est accompagné sur scène par le guitariste Heber Pampillon, le bassiste Chris Taylor et le batteur Jimmy Berdine. Ensemble, ils assènent un rock moderne puissant et sans compromis, avec cette petite touche si américaine. Créé en 2013, le groupe a rapidement été repéré par le label Highway 9 Records qui sort leur premier EP en 2013. En 2015, le groupe intègre l’écurie du label danois de hard rock/metal Mighty Music/Target Group et c’est le début d’une grande aventure. Au compteur déjà 3 albums: «Super Atomic», «Imaginary Creatures» et le petit dernier, «The Revenge of Rock» qui donne son nom à la tournée en cours. Le quatuor partage son énergie brute de décoffrage tout au long d’une dizaine de titre de son répertoire : «Sweat», «Freakshow», «On My Side», «Somebody New», «Heartbreak», «Shake Down», «War», «Turns Me On», «Alone», «The Revenge of Rock» et «Get Ready». Globalement, le style du groupe est un peu trop carré pour un festival de rock à tendance mélodique, même si un titre comme “Somebody New” entre mieux dans le moule que les autres titres plus durs. En revanche, je les verrais bien au Durbuy Rock…
La tête d’affiche de ce premier jour a déjà enflammé la scène de la salle De Spiraal en 2018. On ne change pas une équipe qui gagne, alors revoilà Crazy Lixx, le légendaire groupe suédois de Glam Metal, avec Danny Rexon au chant, Joél Cirera aux fûts, Jens Anderson à la basse ainsi que Chrisse Olsson et Jens Lundgren à la guitare. mélange de hard rock, de glam et de hair rock, ce groupe que d’aucuns classent dans la mouvance ‘The New Wave of Swedish Sleaze’ reste un porte-étendard du rock à la sauce des années ’80. Après son passage remarqué en 2019, il était logique de les retrouver pour cette nouvelle édition du Wildfest. Depuis son album “Forever Wild” sorti à l’époque, les Suédois ont accouché d’un nouvel opus intitulé “Street Lethal” paru chez Frontiers fin 2021.La setlist fait la part belle au nouvel album, sans oublier les grands classiques du groupe : “Rise Above“, “Hell Raising Women“, “Wild Child“, “Children of the Cross“, “Wicked“, “Blame It on Love“, “Walk The Wire“, “Silent Thunder“, “XIII“, “Anthem for America“, le tubissime “21 ‘Til I Die” et”Ain’t No Rest In Rock N’ Roll“. Pour la petite histoire, le titre “XIII” sert de bande originale a un jeu vidéo dérivé de la franchise “Vendredi 13”. Rien d’étonnant donc à voir le chanteur Danny interpréter ce titre en portant le masque du célèbre tueur, le micro enchassé dans le manche d’un couteau de tueur. Une prestation décoiffante, conforme en tous points aux attentes. Les Suédois n’ont rien perdu de leur verve, pour le plus grand bonheur des festivaliers.
C’est sur cette belle prestation que s’achève la première journée du Wildfest. Les festivaliers vont continuer de faire la fête jusque tard dans la nuit.
A suivre…
Accréditations: Mike De Coene (Hard Life Promotion) et Wildfest
Texte: Anne-Françoise Hustin et Hugues Timmermans
Photos © 2022 Hugues Timmermans