ENTERING POLARIS – Myths In Motion / Songs Of Ivory And Obsidian
L’histoire récente d’Entering Polaris est un peu similaire au synopsis de la BD « Astérix et Cléopâtre » :
[…]Pour impressionner Jules César, Cléopâtre parie avec lui qu’elle parviendra à faire construire, en trois mois seulement, le plus beau palais qu’il ait jamais visité. Elle confie cette tâche à l’architecte Numérobis, qui, pour parvenir à réaliser le projet dans les temps, fait appel au druide Panoramix qui détient le secret bien gardé d’une potion magique […]
Remplacez Jules César par les fans incrédules que nous sommes, Numérobis par Tom Tas, Panoramix et les autres Gaulois par Tim ‘Ripper’ Owens (Judas Priest), Damian Wilson (Threshold), Tom Englund (Evergrey), Roy Khan (Kamelot), Thomas Vikström (Therion), Georg Neuhauser (Serenity), Henrik Fevre (Anubis Gate), et quelques autres vocalistes talentueux et vous ne serez pas loin du compte.
Au début de l’année dernière, le guitariste/compositeur belge Tom ‘Tee’ Tas (Quantum Fantay, Neo Prophets, 23 Acez, Offworld, In Motion, Thorium, Ostrogoth) avait parié qu’il pourrait composer, enregistrer et publier, en une seule année, quatre albums différents de son projet Power Metal Progressif Entering Polaris. Et c’est ce qu’il a fait ! Enfin presque, puisque les albums « Atlantean Shores » et « And Silently The Age Did Pass« , qui constituaient la première moitié du défi, étaient sortis dans la foulée, en mai 2023 et que les deux suivants, « Myths In Motion » et « Songs Of Ivory And Obsidian« , sont disponibles depuis le 5 septembre 2024, soit quinze mois après leurs prédécesseurs. Devant l’ampleur du chantier, nous n’allons pas chicaner pour quelques mois de retard. Mission accomplie, donc ! Surtout qu’il ne s’agit pas ici d’albums au rabais, clonés à la va vite, mais bien de quatre albums entièrement différents, de qualité supérieure, constituant, au total, plus de 3h40 de musique.
Nous vous avons déjà parlé des deux premiers opus, l’un étant composé de 13 titres d’un Métal Progressif Mélodique, faisant la part belle aux guitares Metal traditionnelles et aux invités de marque, l’autre, proposant 10 compositions intimistes, axées sur les guitares acoustiques et les mélodies atmosphériques. Pour ses deux nouvelles plaques, Tom Tas varie à nouveau les plaisirs, tout en conservant l’essence d’Entering Polaris : de la mélodie, de l’expérimentation, une dimension épique et, bien sûr, une pléthore d’invités pour mettre le tout en valeur. Avec « Myths In Motion » Tom Tas abandonne la six-corde traditionnelle au profit d’une guitare sept cordes et explore une version plus contemporaine du Metal Progressif, ajoutant à ses compositions une bonne dose de muscle et de modernité qui devrait, en principe, titiller l’oreille des amateurs de Djent et de Groove. Côté expérimentation, l’ami Tom s’offre quelques plaisirs coupables ajoutant, çà et là, quelques notes de saxophone, quelques mélodies au piano, quelques chœurs épiques et même, un très joli break reggae sur l’épique « The Fires Of Alexandria« . Au niveau du chant, la qualité est irréprochable. Ambiance moderne (et violente) oblige, c’est Sindre Nedland (In Vain), avec ses vocaux gutturaux, qui est le plus souvent sollicité. Ses collègues mélodiques ne sont pas pour autant relégués à l’arrière-plan et l’on peut, par exemple, profiter des vocalises ‘priestiennes’ de Tim Owens sur le surpuissant « Heresy« , de la douceur d’Henrik Fevre sur « Building Rome In A Day« , de la schizophrénie vocale Tomas Vikström (aussi à l’aise sur en reggae qu’en power metal) sur « The Fires Of Alexandria » ou encore du charme angélique de Lynn Louise Pauwels sur « The Vitruvian Man (Part I)« . Comme vous avez pu le constater, on retrouve quelques invités de marque sur la plaque, cependant, Tom Tas n’a pas misé sur la célébrité de ses interprètes au moment de faire ses choix. Ainsi retrouve-t-on, sur « Clockwork« , le morceau de bravoure qui affiche vingt minutes au compteur, quelques chanteurs un peu moins connus, comme Nick Holleman (Powerized), Jeffrey Rademakers (Spartan) et Arnaud Menses (Subsignal).
Si « Myths In Motion », est, dans l’ensemble, plus violent que les deux albums sortis l’année dernière, il n’en va pas du tout de même pour « Songs Of Ivory And Obsidian« , le quatrième album de la série qui, lui, est entièrement consacré à la mélodie, à la douceur et à l’émotion. Pour son dernier défi, Tom Tas confie l’intégralité de ses compositions au pianiste gantois Franky De Mangelaere qui, soutenu par un violon, un violoncelle, une contrebasse et quelques percussions, offre un sublime support mélodique aux vocalises des ténors du métal mélodique que sont Tom Englund, Damian Wilson, Georg Neuhauser ou Roy Khan, ainsi qu’au chant gracieux d’Audrey Dandeville. L’absence totale de guitares surprend un peu sur un album composé par un guitariste. Cependant Tom Tas démontre qu’il possède d’autres qualités, et notamment, un très joli brin de voix, sur le magique « Gordian Pristine » ainsi que sur « Empty Heaven » pour lequel il donne la réplique à Audrey Dandeville.
Il aura fallu 14 ans à Axl Rose pour accoucher d’une bouse comme « Chinese Democracy« . Tom Tas est parvenu à finaliser quatre albums de qualité supérieure en (un peu plus d’) un an. De ces deux musiciens, celui que nous admirons le plus n’a jamais joué avec Slash.
- « To Quarters Vast and Furious » (02:39)
- « Heresy » 09:14)
- « Building Rome in One Day » (08:32)
- « Reign in Hell » (05:02)
- « A Friend In Time » (04:23)
- « The Fires of Alexandria » (06:10)
- « The Vitruvian Man – part I » (02:46)
- « Requiem for a Cloudless Day » (01:51)
- « Clockwork » (20:09)
- « Travelling Light » (02:34)
Le groupe
- Tom Tee – Guitares électriques et acoustiques, basse, programmation
- Louis Van der Linden – Batterie et percussions
Les vocalistes : Tim ‘Ripper’ Owens, Sindre Nedland, Henrik Fevre, John Yelland, Jeffrey Rademakers, Nick Holleman, Thomas Vikström, Lynn Louise Pauwels, Arno Menses.
Ecoutez Myths In Motion sur Bandcamp
Songs Of Ivory And Obsidian :
- « Ere We Sleep Under the Soil » (05:06)
- « Counting Hours » (04:47)
- « Glacier » (04:42)
- « Gordian Pristine » (04:43)
- « Empty Heaven » (03:32)
- « A Song of Distant Earth » (05:15)
- « The Vitruvian Man – part I » (02:45)
- « This Old Land [An Arrow To The Sun] » (03:47)
- « Do Raindrops Aspire To Be Oceans? » (06:02)
Le groupe
- Franky De Mangelaere – Pianos
- David Van Ransbeeck – Violon
- Karolina Prieels – Violoncelle
- Maarten Taelman – Contrebasse
- Louis Van der Linder – Percussions
Les vocalistes : Tom Englund, Louis Soenens, Tom Tee, John Yelland, Audrey Dandeville, Damian Wilson, Benny Willaert, Georg Neuhauser, Roy Khan.
Ecoutez Songs Of Ivory and Obsidian sur Bandcamp
Pays: BE
Freya Records FYR194841 / FYR194858 – Distribution Sonic Rendezvous – Promo Hard Life Promotion
Sortie: 2024/09/05