TANK – Re-ignition
Il ne faut pas confondre Tank et Tank. L’un est dirigé par la poigne d’acier du vocaliste Algy Ward. L’autre est mené de main de maitre par les guitaristes Cliff Evans et Mick Tucker. Nous vous avons déjà fait le topo sur les différences qui existent entre les deux machines de guerre et sur les différends qui les opposent (NDR : voir notre chronique du “Valley Of Tears“ d’Evans et Tucker parue en octobre 2015). Il y a quelques mois, l’ami François Becquart nous avait dit tout le mal qu’il pensait du “Sturmpanzer“ fraichement publié par le général Ward et nous avait expliqué pourquoi il pensait que ce dernier était en train de perdre la bataille.
Tucker et Evans soufflent à nouveau sur les braises de la discorde avec un Re-Ignition qui risque fort de faire bouillir le sang du colérique Algy. Car plutôt que d’écrire de nouveaux titres pour l’album de leur Tank personnel, les deux guitaristes ont préféré se réapproprier quelques classiques du Tank original des années 80 (sur lesquels chantait leur cher ennemi). Ce sont donc au total onze titres issus des albums “Filth Hounds Of Hades” (1982), “Power Of The Hunter” (1982), “This Means War” (1983) et “Honour & Blood” (1984), qui sont ici exhumés et remis au goût du jour.
ZP Theart (ex-Dragonforce) qui tenait le micro depuis 2014 a, semble-t-il, été recruté comme frontman permanent de Skid Row et il n’est plus de la partie. Re-Ignition nous permet donc de découvrir les nouvelles cordes vocales du groupe. Elles ne nous sont pas inconnues puisqu’il s’agit de celles de David Readman (Pink Cream 69, ex-Almanac). Moins haut perché que celui de ZP Theart (et donc plus proche de celui d’Algy Ward), son timbre vocal convient à la perfection aux réinterprétations musclées de classiques tels que “Just Like Something From Hell”, “(He Fell In Love With A) Stormtrooper“, “Honor And Blood” ou “The War Drags On”. Bien sûr, ces réenregistrements ne remplacent pas tout à fait, dans nos cœurs nostalgiques, les intemporelles versions originales. Cependant, ils replacent définitivement Tank sur la voie du Heavy Metal traditionnel pur et dur ; cette voie dont il s’était un peu écarté en recrutant, dans un premier temps le chanteur Classic Rock par excellence qu’est Doogie White (sur les albums “War Machine” (2010) et “War Nation“ (2012), qui tenaient souvent plus de Rainbow que du Tank véritable) et ZP Theart, ensuite, dont le style s’apparentait plus au Power Metal contemporain qu’à la NWOBHM. Nous récupérons donc le Tank que nous aimions, ce qui est plutôt une bonne nouvelle.
Au rayon des surprises sympathiques, nous notons également les surprenantes participations de Tom Angelripper (Sodom) et Dani Filth (Cradle Of Filth). Les vocalises écorchées du thrasher teuton reboostent incontestablement le véloce Power Of The Hunter. Quant aux hurlements (contrôlés, pour une fois) du Black/Goth métallurgiste britannique, ils apportent une agréable touche de modernité à l’accrocheur Shellshock. Une réussite donc.
Score : 2-0 pour le clan Evan/Tucker, la balle est dans le camps de maitre Algy !
L’album (58’04)
- “Walking Barefoot over Glass” (04:55)
- “Power of the Hunter” (04:03)
- “Just like Something from Hell” (07:57)
- “(He Fell in Love with a) Stormtrooper” (05:03)
- “This Means War” (05:51)
- “Shellshock” (02:17)
- “W.M.L.A.” (05:04)
- “Honour and Blood” (06:48)
- “Blood, Guts and Beer” (03:45)
- “Echoes of a Distant Battle” (04:38)
- “The War Drags Ever On” (07:43)
Le groupe :
- Mick Tucker : Guitares
- Cliff Evans : Guitares
- Bobby Schottkowski : Batterie
- Randy van der Elsen : Basse
- David Readman : Chant
La toile :
Pays: GB
Deadline Music/Cleopatra Records CLO1282
Sortie: 2019/04/26