LUGH – Les Loges De La Folie
« Les Loges De La Folie » ! Une seule écoute pour juger cet album et, dans la foulée, une vingtaine d’autres, juste pour me faire plaisir ! Cinq étoiles ! Le verdict est instantané et la sentence irrévocable. L’album parfait alors ? Ben non ! Pas tout à fait. Autoproduction oblige, le premier opus du groupe lyonnais Lugh comporte quelques imperfections et la cote maximale est plus liée au plaisir d’écoute qu’à de basses considérations techniques. « Les Loges De La Folie » est un disque qui sort des sentiers battus. Le genre de plaque avec laquelle ‘ça passe ou ça casse’. En en ce qui me concerne, cela passe tellement bien que j’appréhende déjà le point final de cette chronique et l’obligation qui me sera faite de passer à autre chose.
Comme tous les disques originaux, celui de Lugh n’est pas facile à décrire. Après l’avoir tourné et retourné dans tous les sens durant plusieurs jours tout en tentant des comparaisons semi-intelligentes, j’en reviens à mon impression initiale ; celle qui a fusé naturellement lors de ma première écoute : des atmosphères dignes du Vol Au-Dessus D’un Nid De Coucou de Miloš Forman, rendues par une musique qui se situe quelque part entre le Rock Progressif fantasque d’Ange et le Metal extrême schizophrène de Cradle Of Filth. Cette comparaison, je l’admet volontiers, mélange un peu les torchons et les serviettes, mais elle prendra tout son sens si, en curieux que vous êtes, vous décidez de jeter une oreille sur la plaque.
« Les Loges De La Folie » est un album conceptuel articulé autours du thème de la démence. Comme sur l’« Operation Mindcrime » de Queensrÿche, les chansons sont entrecoupées par des passages narratifs et des bruitages apportant un rendu ‘cinématographique’ au projet. Côté musique, Lugh ne se limite pas à un style particulier. Bien que toujours foncièrement Metal, les lyonnais explorent aussi bien le Heavy que le Thrash, le Prog, l’Extrême et le Gothique. Étrangement, ils ont choisi d’alterner de superbes vocaux rédigés dans un français poétique avec des lyrics écrits dans un anglais légèrement moins envoutant (et surtout, pas toujours très bien prononcé), ce qui est un peu dommage, mais pas du tout dérangeant en ce qui me concerne.
La production ne répond pas tout à fait aux canons aseptisés du Metal Moderne (tant mieux) mais elle a le mérite de mettre en valeur chacun des instruments. Très travaillé et très réussi, le livret du CD sera d’une aide précieuse pour celles et ceux qui désirent s’imprégner de l’atmosphère particulière que dégage l’album (NDR : comprenez par là que l’achat physique est indispensable).
Cote maximale alors ! Merde, je vais avoir un problème si l’album suivant est encore meilleur. Tant pis. J’assume.
L’album (54’52) :
- Séquence 1 : Intro (2’28)
- L’Éloge De La Folie (6’41)
- Séquence 2 : Le Réfectoire (0’39)
- Matter Of Point Of View (5’51)
- Séquence 3 : Le Dortoir (0’47)
- Blackout (4’29)
- Inner Dream (5’44)
- Reeds (5’39)
- Séquence 4 : La lettre (0’22)
- Dressed In White (6’00)
- Séquence 5 : Infirmerie (0’16)
- Danse Funèbre (7’11)
- Insomnie (8’40)
Le groupe :
- Lambert Dewarumez : Voix
- Sébastien Vallée : Guitares
- Guillaume Comby : Guitares
- Manon Fortin : Basse
- Cyril Broult : Batterie
Voix additionnelles :
- Yazan Al-Mashni (« Blackout »)
- Pierrick Vallée (« Blackout »)
- Manon Fortin (« La Lettre »)
- Hugues Lethierry (« Infirmerie »)
Pays: FR
Autoproduction
Sortie: 2017/09/08