DREADNAUGHT – The American Standard
Dreadnaught nous propose la réédition d’un album sorti au départ en 2001 qui avait permis au groupe de constituer son propre style musical. Beaucoup d’instruments sont ici présents avec, outre notre trio de déjantés, une équipe pour les seconder aux synthétiseurs, violon, flûte, cor et tuba ténor. Considérons donc dès à présent que les colorations de cet ancien opus seront encore plus nombreuses que sur le récent EP. Aux abris les frileux et tous ceux qui ont peur de l’inconnu, car je pense bien que cela va encore déménager grave !
Rock saccadé et crasseux pour lancer la machine avec un beau travail à la batterie, ce qui présage d’ores et déjà d’un résultat sonore à ne pas mettre entre les mains de n’importe qui ! Ce rock gras qui n’est pas sans rappeler la scène parallèle des eighties nous offre malgré tout quelques incursions dans le classique. Batterie et percussions sont ici en verve avec, pour suivre, un savant mélange de jazz et de blues qui temporise les débuts assez agressifs, puis tout s’accélère et c’est la guitare électrique qui pousse la section rythmique à prendre de la vitesse. Les instruments à bouche, le piano et le chant complètent ici le tableau d’une composition kaléidoscope. Après seulement deux morceaux, c’est déjà le grand bataclan au bon sens du terme. Musique électro pour suivre afin de mieux nous déstabiliser, et ce, avant le retour du bon vieux rock’n’roll qui introduit l’orgue, la guitare acoustique ainsi qu’une rythmique futuriste. Rock et funk font ensuite bon ménage avant une plus longue composition à la fois expérimentale et bluesy.
Suite du programme avec du blues-rock parfois plus traditionnel avant le retour inespéré d’un moment de pur délire musical où même l’auditeur averti perd ses repères ! Le violon joue l’arbitre entre le blues-rock et des sons désordonnés, et ce, pour mieux nous perdre dans un tourbillon de compositions qui mélange tout avec un tel détachement que cela en devient un jeu d’enfants pour nos amis musiciens. Pop-musique, blues et funk s’entrechoquent avec le rockabilly et les Beatles comme les particules du super accélérateur du CERN dans une véritable cacophonie organisée ! Que dire de plus si ce n’est que tout s’enchaine et s’accélère à souhait quand il le faut pour un très beau résultat proche des fameux Residents et du groupe Primus.
Bob Lord, le manager du label, a eu une super idée de nous sortir des cartons cet album qui fût une pièce maîtresse pour le groupe. S’il est vrai que certains y perdront leur latin, d’autres à l’esprit plus aventureux retrouveront ici comme un souffle inattendu provoquant un véritable boxon au sein des idées reçues. Laissez vagabonder vos neurones et aérer votre cerveau qui en a certainement bien besoin. Un vrai coup de pieds à l’étrier pour vous secouer les puces !
Pays: US
Red Fez Records
Sortie: 2013 (réédition, original 2001)