SURTR – Pulvis et Umbra
S’il n’était pas irréprochable, « World Of Doom », le premier opus de Surtr, nous avait, dans son ensemble, laissé une impression plus que positive. En ré-explorant le doom métal traditionnel de Black Sabbath, Saint Vitus et Reverend Bizarre, les Lorrains nous avaient fourni notre dose hebdomadaire de riffs plombés et d’ambiances obscures. C’est donc avec joie et entrain que nos esgourdes avides ont abordé la nouvelle offrande du trio aux divinités du métal down tempo. Et « Pulvis Et Umbra » (NDR ‘Poussière et Ombre’ en latin) ne nous a pas déçus, au contraire !
En un peu plus d’un an, Surtr a sérieusement revu sa copie et gommé la plupart des imperfections de son premier essai. En réduisant, par exemple, la longueur de ses titres à une durée plus raisonnable (NDR : nous passons d’une moyenne de huit minutes environ pour l’album précédent à un peu moins de six pour celui-ci), le trio nous évite la lassitude et parvient à nous tenir en haleine durant une bonne quarantaine de minutes.
Le chant de Jeff Maurer s’est aussi considérablement amélioré. Plus posé, et sans doute mieux produit que par le passé, le vocaliste se forge un style personnel qui semble aussi bien s’inspirer (toutes proportions gardées, bien sûr) du génial Messiah Marcolin (ex-Candlemass) que de l’énigmatique Thomas Karlsson qui, jusqu’en 1997, hantait les albums de Tristitia (NDR : lorsqu’il alterne les voix profondes et les growls caverneux).
Les riffs, pachydermiques et catchy à la fois, distillés par Maurer sont soutenus par une section rythmique efficace dans laquelle des lignes de basse de Julien Kuhn, savamment mises en avant, évoquent parfois l’esprit de Steve Harris (« Three Winters Of War »).
Clément Osmont, un invité présenté comme un ‘ami de la famille’, semble jouer, lui aussi, un rôle essentiel dans le processus de bonification du groupe. En posant sur les titres des couches de claviers, tantôt atmosphériques tantôt teintés d’ambiances seventies, le musicien affine, polit et fait briller les compositions tout en éloignant Surtr du triumvirat ‘Sabbat-Vitus-Bizarre’ qui avait marqué au fer rouge l’intégralité de sa galette précédente.
Toujours ancré dans le doom traditionnel, Surtr se crée désormais une véritable personnalité. Et si nous n’augmentons sa note que d’un seul point, c’est que nous espérons que son prochain opus le mènera encore plus loin vers l’excellence doom métallique !
L’album (41’49) :
- Rise Again (5’33)
- Three Winters Of War (6’06)
- Sonic Doom (4’48)
- The Call (5’21)
- Rebellion (5’47)
- I Am The Cross (6’03)
- Fred Karno’s Army (8’08)
Le groupe :
- Jeff Maurer : Guitares et Chant
- Julien Kuhn : Basse
- Regis Beck : Batterie
L’invité :
- Clément Osmont : Claviers et Arrangements
Pays: FR
Altsphere Productions – ALT091
Sortie: 2013/03/15