EVIL ONE – Militia Of Death
Vous avez entre 35 et 45 ans et vous êtes à fond dans le métal depuis le début de votre adolescence. « Militia Of Death » est l’album que vous auriez acheté entre 1984 et 1989. Rectification. « Militia Of Death » est l’album que vous avez déjà acheté entre 1984 et 1989, si, comme votre serviteur, vous possédez encore chez vous les vinyles de « Kill ‘Em All » (Metallica), « Doomsday for the Deceiver « (Flotsam And Jetsam), « The Ultra Violence » (Death Angel), « Vicious Attack » (Abattoir), ou « Skeptics Apocalypse « (Agent Steel).
Vous l’avez compris, Evil One est l’un de ces combos qui font revivre le speed-thrash métal des eighties ; époque bénie où les mélodies trouvaient encore leur place entre deux riffs brutaux.
La formation du groupe, basé à Achères en Île-de-France remonte à 1997. N’ayant pas vraiment eu l’occasion de jeter une oreille sur leurs réalisations précédentes, je me garderais bien de parler de leur évolution musicale. Toujours est-il qu’en 2010, Evil One ‘thrashe’ et ‘speede’ avec autant de conviction que si nous étions en 1985. D’un point de vue visuel, déjà, on s’y croirait. Cheveux longs, vestes en jeans couvertes de patches et de badges ; bref, moi, avec vingt-cinq ans de moins (et beaucoup de talent en plus).
Musicalement aussi, nous nageons dans les années quatre-vingt. Tout y est. La panoplie complète de ce que ceux et celles qui n’y étaient pas appelleront des ‘clichés’ et que vous et moi, en connaissance de cause, nous qualifierons de ‘clés d’un album métal réussi’ : des riffs tranchants qui vous font irrésistiblement secouer la tête en cadence (NDR : essayez de ne pas headbanger sur ce « Militia Of Death » qui sonne plus Metallica que « Metal Militia »), des soli mélodiques, un chanteur qui se rappelle qu’il est dans un groupe de métal et pas dans un combo hardcore, des refrains que l’on peut reprendre à tue-tête, un titre instrumental (le bien nommé « Instrumental »), une ballade sirupeuse (« Memories ») et une cover plutôt réussie d’un titre classique (le foudroyant « Fast As A Shark » d’Accept). Pour couronner le tout, quelques invités prestigieux, issus de la scène métal des eighties, qui viennent estampiller « Militia Of Death » d’un sceau Heavy Thrash authentique. Jugez plutôt. Tout d’abord, l’album est mixé et mastérisé par l’immense Herman Frank (guitariste d’Accept de 1982 à nos jours) qui distille, en plus, un solo sur le titre « Suicide Fanatics ». Jeff Waters, ensuite, le leader canadien d’Annihilator pose un solo sur « Militia Of Death ». Idem pour Betov d’ADX qui se charge des parties lead sur « Straight To Hell ». Dernière surprise, Andreas « Gerre » Geremia, le leader imbibé de Tankard pose sa voix sur une seconde version du titre éponyme « Militia Of Death » rebaptisé « Militia Of Beer » pour marquer l’occasion.
Avec « Militia Of Death », les Français d’Evil One font revivre les classiques du Heavy Thrash. Toutefois, loin d’être un disque pour croulants nostalgiques, il trônera fièrement dans la Cédéthèque de tout fan de métal qui se respecte.
Pays: FR
Pervade Productions / Manitou Music
Sortie: 2010/11/08