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AUSPEX – Heliopause

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Arrêtez tout ! C’est l’heure de prendre votre ‘(hélio)pause’. Ok, ce jeu de mots n’est pas très subtil et cette introduction est un peu naze. C’est compris. Vous espériez quelque chose d’un peu plus sérieux. Alors voilà, en astronomie, on définit l’héliopause comme ‘la limite où le vent solaire est arrêté par le milieu interstellaire’. Cette limite est souvent considérée comme étant la frontière extérieure du système solaire. Là, je vous vois venir. Vous aller me dire que si vous aviez voulu avoir ce genre d’infos, vous auriez consulté Wikipédia ou techno-science.net et pas Music In Belgium. Parlons musique alors.

Auspex est un sextet français, formé à Grenoble en 2001, qui cumule la double étiquette de ‘groupe métal progressif’ et de ‘combo power métal symphonique à chanteuse’. Pas vraiment facile à porter de nos jours puisque le marché est saturé d’excellentes formations officiant dans les deux styles. Pourtant, (et là, j’en reviens à ma ‘pause’), Auspex mérite vraiment que vous interrompiez vos activités pour poser une oreille attentive sur son nouvel opus. « Heliopause » est le troisième enregistrement du groupe après le MCD « Mysteries of the Stars » de 2005 et l’album « Resolutio » sorti en 2007.

Je ne voudrais pas prendre la mauvaise habitude de dire du bien des formations métal hexagonales. Cependant, force est de constater qu’avec Auspex, nous sommes bien dans le haut du panier. Que ce soit au niveau du son, de la dextérité instrumentale, de la qualité des compositions ou de l’originalité, « Heliopause » rivalise, voire même surpasse bien des formations internationales.

Le fait que l’on puisse évoquer un style musical mariant le métal symphonique et le progressif sans se sentir obligé de comparer la formation grenobloise à Nightwish et à Dream Theater tient déjà de l’exploit. Élodie Buchonnet (chant) ne se sent pas le besoin de jouer les divas. Les musiciens, quant à eux, font preuve d’une technique irréprochable sans pour autant tomber dans le piège de la démonstration stérile. Ici, les riffs de guitare acérés, les notes de piano délicates et les mélodies symphoniques cohabitent harmonieusement avec et les cassures rythmiques et les dialogues instrumentaux précis du progressif. Nul besoin d’être une chanteuse d’opéra ou une hurleuse death métal pour canaliser l’attention. Le chant d’Élodie est gracieux et beau, tout simplement. Ses lignes vocales irrésistibles soulignent magnifiquement la palette d’émotions générée par les compositions complexes. C’est particulièrement flagrant sur « Resolutio », le titre fleuve qui clôt « Heliopause » en beauté et sur lequel la jeune fille fait vibrer l’auditeur en anglais, en français et même en japonais. Une autre plage de l’album (« Setsunaki Tabi ») est d’ailleurs, elle aussi, entièrement interprétée dans la langue nippone. Il ne faudrait pas grand-chose pour qu’Auspex s’attire les faveurs du marché extrême-oriental. Pourquoi pas, après tout. Le Pays du Soleil Levant a toujours été friand de métal de qualité. Nous aussi !

Pays: FR
Pervade Productions / Underclass
Sortie: 2010/10

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