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MOJOBONE – Cowboy Mode

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Nous connaissons déjà les talents de claviériste de Per Wiberg pour avoir suivi sa carrière au sein d’Opeth et des Spiritual Beggars. Sa passion pour la musique des seventies n’est un secret pour personne. Nous vous avons d’ailleurs présenté, il y a peu, l’excellent King Hobo, ce side-projet heavy blues rock qu’il partage avec Jean-Paul Gaster, le batteur de Clutch. Mais le Suédois dispose de beaucoup plus d’une corde à son arc et le clavier n’est pas le seul instrument sur lequel il excelle. Ainsi, au sein de Mojobone, cumule-t-il les fonctions de compositeur principal, chanteur, guitariste, harmoniciste, bassiste et, accessoirement, claviériste.

Formé pour le fun en 1996, Mojobone n’est, au départ, qu’un simple délire entre amis. Un prétexte aux jams musicales et à la bonne humeur. Quelques titres enregistrés avec les moyens du bord en 1998 sonnent bien mieux que prévu et atterrissent sur « Tales From The Bone », un premier album six titres publié uniquement au format vinyle. Évoluant alors en trio, Mojobone donne quelques prestations live sulfureuses qui attirent l’attention du label japonais JVC/Victor Entertainment. Ce dernier édite en 2002 (et au Japon uniquement) le second opus du groupe intitulé « Crossroad Message ».

Per Wiberg est un homme très occupé. Son implication dans Opeth et Spiritual Beggars (NDR : ainsi que dans d’autres projets comme King Hobo et Krux) l’oblige à mettre la carrière de Mojobone en sourdine pendant quelques années. En 2006, il réactive le projet en compagnie du batteur/percussionniste Marcus Källström (Stonecake). Les deux amis de longue date composent et enregistrent pendant leur temps libre. Quatre années sont dès lors nécessaires pour venir à bout de l’enregistrement de « Cowboy Mode ». Le troisième album sort en juin 2010 sur Hippodome Music, le label créé par Wiberg en personne.

On ne se refait pas. C’est donc sans surprise que nous découvrons, sur « Cowboy Mode », dix titres heavy rock influencés par le blues et le rock des seventies. Toutefois, contrairement à l’album de King Hobo sur lequel le suédois s’occupait principalement des claviers et du chant, « Cowboy Mode » est très orienté guitares. Le clavier y est, bizarrement, un peu en retrait. Mais qu’à cela ne tienne puisque le musicien est aussi bon à la guitare qu’il ne l’est derrière un orgue Hammond. Il suffit d’écouter les excellentes parties lead qu’il distille tout au long de l’album et notamment le superbe solo bluesy de « Shadow King » pour en être convaincu.

Bien que les influences du blues classique, de Black Sabbath (« Over The Hills », « End Of Music, End Of Story »), de Led Zeppelin (« The Ones That Got Away »), de Jimi Hendrix (« Celebrate Armageddon ») ou même des Beatles pour certaines harmonies vocales soient assez évidentes, Mojobone ne sonne pas comme l’un de ces groupes prônant le revival des seventies. Le son, dans l’ensemble, est même plutôt actuel. « Cowboy Mode », la plage ultra-heavy qui donne son nom à l’album, aurait d’ailleurs très bien pu figurer sur l’un des albums des Spiritual Beggars.

Au niveau des invités surprises, signalons l’apparition lumineuse de Michael Amott (Spiritual Beggars, Arch Enemy, Carcass) sur « Damaged Gods », le titre le plus speedé de l’album. « Shadow King », quant à lui, est chanté en duo avec Ana Sofi Dahlberg, la claviériste du combo prog rock suédois Anekdoten. Difficile aussi ne pas souligner l’époustouflante intervention du saxophoniste Gustav Nygren sur « End Of Music, End Of Story ».

Que ce soit avec Opeth, Spiritual Beggars, King Hobo, Krux et maintenant Mojobone, il n’y a aucun album auquel Per Wiberg ait participé qui ne soit pas une tuerie. Quand on pense que ce musicien, autodidacte ne sait pas lire la musique, il y a vraiment de quoi être impressionné. Le talent ne s’apprend pas à l’académie. Per Wiberg en est une preuve vivante.

Pays: SE
Hippodome Music HM0310
Sortie: 2010/06

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