KIM’S OVER SILENCE – Carpe Diem
Il n’y a pas vraiment d’autre choix que de pousser une gueulante pour débuter cette chronique. Mais comment est-il possible de créer un joyau aussi magnifique que « Carpe Diem » pour ensuite se contenter de le présenter dans un écrin aussi moche ? Parlons du livret du CD. Il n’est pas vraiment nécessaire de s’attarder sur ce dessin crayonné moyennement esthétique qui, s’il n’est pas vraiment laid, fait quand même un peu cheap. Ce qui choque le plus sur cette pochette, c’est le choix incompréhensible de cette police de caractères tout à fait illisible. Il faut s’y reprendre plusieurs fois avant de pouvoir déchiffrer le nom du groupe. Que dire alors des lyriques et des crédits dont la lecture est rendue tellement désagréable par ladite police que l’on l’abandonne bien avant la fin du livret.
Tant que l’on y est, parlons aussi un peu du nom du groupe. Kim’s Over Silence ! Mais pourquoi choisir un patronyme aussi peu accrocheur ? En plus de ne pas être vraiment joli, Kim’s Over Silence, cela ne veut pas dire grand-chose. Le ‘Oxford Advanced Learner’s Dictionary’ se trompe rarement. Dans celui-ci, on peut trouver huit pages d’expressions et de mots composés divers contenant ‘over’. Cependant, ‘over silence’, lui, n’y figure pas.
Pourtant, « Carpe Diem » mérite vraiment mieux que cela. Et, sans ces fautes impardonnables, cet excellent opus aurait probablement obtenu la note maximale autorisée dans ces pages.
Kim’s Over Silence est originaire de la ville hexagonale de Tours et pratique un mélange absolument jouissif de métal progressif, de shredding et de free jazz. « Overture/Opening Carpe Diem » le titre qui ouvre l’album est une véritable claque pour tous ceux qui ont, un jour, eu le vague espoir de jouer autre chose que les accords de « Smoke On The Water » sur leur instrument. Cet instrumental est une impitoyable démonstration de technique dont la finesse et l’efficacité tiennent autant à la dextérité ‘six-cordistique’ d’Olivier Gueho qu’à des parties de claviers dignes de celles de Don Airey (Deep Purple, K2, Ozzy Osbourne). Le reste de l’album est d’ailleurs du même acabit : technique, compliqué, mélodique, inventif, mais surtout, très agréable à écouter de bout en bout.
La page MySpace du groupe a beau nous présenter un groupe au line-up complet, il semble qu’Oliver soit l’instigateur principal de « Carpe Diem ». Son jeu de guitare très technique mélange allègrement celui de shredders comme Yngwie Malmsteen et Patrick Rondat à celui des jazzmen légendaires Paco De Lucia, John McLaughlin et Al di Meola. Les compositions quant à elles mélangent le jazz rock et le métal progressif de Dream Theater aux lignes plus agréablement dérangeantes de groupes extrêmes comme Cynic ou Atheist (la voix hurlée en moins).
Outre Michael Saccoman le batteur attitré du groupe, le guitariste français a fait appel à deux mercenaires de choix pour l’aider à finaliser l’enregistrement de « Carpe Diem ». Les vocaux ont ainsi été confiés à Gus Monsanto, l’ancien vocaliste d’Adagio que nous avons déjà pu apprécier récemment sur l’album « Trapped » de Julien Damotte. Les parties de quatre-cordes, quant à elles, sont le fruit du travail d’un autre membre d’Adagio, Frank Hermany.
Un bon conseil aux amateurs de métal technique et alambiqué. Faites l’effort de passer au-dessus de l’horrible pochette et jetez une oreille sur ce « Carpe Diem » qui vaut vraiment le détour.
Pays: FR
Brennus BR 8206
Sortie: 2010/02