DREAM EVIL – In The Night
Il y a deux manières de percevoir le concept de Dream Evil. Pour les grognons, le groupe suédois n’est qu’une resucée de tout ce qui a déjà été fait en matière de heavy metal. Un ramassis de clichés ridicules et surannés. Pour les fans, dont votre serviteur fait évidemment partie, il s’agit du « tribute band » ultime aux plus grandes formations du genre.
Fondé en 1999 par Frederik Nordström, le légendaire producteur des studios Fredman, (Ndr: responsable du son de certains albums d’Hammerfall, Dimmu Borgir, In Flames, Opeth et bien d’autres encore) et par le guitariste grec Gus G., (Nightrage, Firewind) devenu, lui aussi, légendaire depuis qu’il remplace Zakk Wylde au sein du groupe d’Ozzy Osbourne, le combo a consacré sa carrière à la réalisation d’albums dédiés au heavy metal pur et dur. A la batterie, on retrouve le tout aussi légendaire Snowy Shaw (Mercyful Fate, King Diamond, Memento Mori, Notre Dame). Le point culminant de la vie du combo est, sans conteste, la sortie, en 2004, du classique « The Book Of Heavy Metal » considéré par beaucoup comme son meilleur album à ce jour. En 2006, « United », marque de nombreux changements. Gus G. quitte le groupe pour se consacrer définitivement à ses autres projets. Snowy Shaw rejoint Therion. Bien que toujours présent (grâce à la sortie d’une compilation humoristiquement intitulée « Gold Medal In Metal », le combo de Nordström ne fait plus vraiment parler de lui et ses fans craignent le pire. Cependant, tout comme le M.E.T.A.L dont il est l’incarnation, Dream Evil est immortel. Et c’est donc en janvier 2010, en pleine période de soldes, que les Suédois reviennent remplir les bacs de nos disquaires préférés avec un « In The Night » tout frais sorti des studios Fredman. Ils nous balancent, comme à leur habitude quatorze clichés à la douzaine et des riffs par paquets de dix. Nordström (qui se fait maintenant appeler Ritchie Rainbow, si ce n’est pas un hommage, je ne m’y connais pas) a recruté un nouveau soliste en la personne de Dannee Demon et un nouveau batteur : Pat Power (Ndr: vous avez dit clichés ?).
Nouveau line-up mais pas vraiment de changements notoires côté musique. Comment pourrait-il d’ailleurs en être autrement pour un groupe qui veut respecter à la lettre les standards du Métal Classique. « In The Night » est donc un concentré quintessentiel de la musique de Judas Priest, Scorpions, Iron Maiden, Accept, Dio et autres Saxon, à laquelle le groupe ajoute sa petite touche scandinave (on est parfois pas très loin du Europe de la période antérieure au « The Final Countdown »). Le chant de Nick Night est violent sur les titres les plus heavy (« Immortal « , « In The Night « , « Bang your head » ou « Frostbite ») et ressemble parfois à celui de Joey Tempest (Europe) sur les morceaux les plus mélodiques (« See The Light », « The Unchosen One »). Les soli de guitare sont tels qu’on les espère sur un album inspiré du métal des eighties, c’est-à-dire nombreux et inspirés. Autre cliché du genre, la traditionnelle power ballade intitulée, avec l’humour qui caractérise le groupe, « The Ballad ».
En conclusion, les aficionados de la discographie de Dream Evil ne seront pas déçus par « In The Night ». Les fans du métal classique des eighties non plus. Quant aux grincheux, aux amateurs de nouveauté et aux allergiques à la tradition métallique, qu’ils passent leur chemin.
Pays: SE
Century Media
Sortie: 2010/01/25