PINK MOUNTAINTOPS – Peacock pools
Cela faisait huit ans qu’on n’avait pas eu de nouvelles discographiques des Pink Mountaintops, le groupe mené par Stephen McBean, également à la tête de son projet parallèle Black Mountain. Les deux groupes démarrent quasiment au même moment, Pink Moutaintops étant crédité d’un premier album éponyme en 2004, alors que Black Mountain commence aussi avec un album éponyme l’année suivante. Depuis, l’alternance entre les sorties de disques de chacun de ces groupes est régulière mais depuis quelques années, le besoin de Stephen McBean de s’exprimer à travers Black Mountain avait pris le dessus, avec les albums ʺIVʺ (2016) et ʺDestroyerʺ (2019).
Black Mountain dominait Pink Mountainstops par cinq albums contre quatre mais cette année, Pink Mountaintops revient au score avec ʺPeacock poolsʺ, ensemble d’une douzaine de chansons dont Stephen McBean est toujours le compositeur exclusif. Comme à l’accoutumée, cet album reflète des versants plus psychédéliques de Stephen McBean, qui assume sa schizophrénie musicale en mettant ses impulsions stoner et hard rock dans un psychédélisme lourd chez Black Mountain et en étant plus dans la retenue chez Pink Mountaintops.
La musique de Pink Mountaintops pourrait être décrite comme une rencontre entre psychédélisme, country désertique et un peu de shoegaze. Un mix de 16 Horsepower, sans la violence sombre, et le Velvet Underground. Mais ici, la musique de l’album va être beaucoup plus ouverte. Pour poursuivre cette aventure, Stephen McBean s’est entouré de Steven McDonald (basse et chant, du groupe Redd Kross), Ryan Jewell (batterie), Jeremy Schmidt (claviers) et il a également invité quelques prestigieux musiciens, comme Dale Crover (batterie, Melvins, Redd Kross), Emily Rose Epstein (Ty Segall, Mikal Cronin), la violoniste Laena Myers-Ionita, Joshua Wells (piano, du groupe indie pop canadien Destroyer) ou Richard Gowan (piano).
Le contenu du disque est effectivement très riche, parcouru d’hommages au punk rock. On débute avec une reprise de Black Flag (ʺNervous breakdownʺ), dont l’original, écrit par Greg Ginn, remonte à 1978. L’esprit punk demeure avec une référence à Nikki Sudden (1956-2006) dans ʺNikki go Suddenʺ, portrait du chanteur des Swell Maps, mythique groupe punk anglais du début des années 80. McBean reviendra sur les Swell Maps avec la chanson ʺSwollen mapsʺ, décidément une obsession sur cet album. Ces chansons parlent en fait de punk mais ne sont pas punk, à la différence de l’infernal ʺAll this death is killing meʺ, qui ravage tout en fin d’album. Évidemment, c’est le titan du fût Dale Crover qui se charge d’éliminer toutes les impuretés sur sa batterie en cognant comme un sourd sur ce morceau.
Stephen McBean a également composé une variété d’autres morceaux complètement fascinants, comme l’exercice drum n’bass synthétique de ʺBlazing eyeʺ, totalement hypnotique. On peut aussi s’envoler sur le tapis volant de ʺShake the dustʺ, pulsation psychédélique à grosses guitares, sans oublier les câlineries glam de ʺMiss Sundownʺ ou les péripéties électro-new wave de ʺMusclesʺ.
La cuvée 2022 de Pink Mountaintops est donc du meilleur cru. Varié, habité, plein de références musicales, il ne déroge pas à la tradition Pink Mountaintops / Black Mountain, où Stephen McBean développe toujours merveilleusement son imaginaire musical.
Le groupe :
Stephen Mc Bean (chant, guitare, claviers)
Steven McDonald (basse et chant)
Ryan Jewell (batterie)
Jeremy Schmidt (claviers)
L’album :
ʺNervous Breakdownʺ (2:53)
ʺNikki Go Suddenʺ (3:56)
ʺBlazing Eyeʺ (4:26)
ʺYou Still Aroundʺ (2:24)
ʺShake the Dustʺ (6:08)
ʺSwollen Mapsʺ (1:08)
ʺLights of the Cityʺ (4:33)
ʺMiss Sundownʺ (2:02)
ʺLady Inverted Crossʺ (3:06)
ʺMusclesʺ (3:20)
ʺAll This Death Is Killing Meʺ (2:17)
ʺThe Walk – Song for Amyʺ (5:51)
https://pinkmountaintops.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/pinkmountaintops/
Pays: CA
ATO Records
Sortie: 2022/05/06