PAUL GALIANA – De La Vie
Aujourd’hui installé à Paris, le guitariste Paul Galiana est né en Espagne, mais c’est Haute-Savoie qu’il a connu ses premiers émois musicaux avec, notamment, le groupe rock Profane qu’il a mené durant une bonne dizaine d’années. Depuis son arrivée dans la capitale française, Galiana multiplie les collaborations ‘live’ éphémères et les passages en studio avec des artistes du cru, qu’ils soient pourvoyeurs de Rock, de Folk ou fervents défenseurs de la chanson française underground.
On ne devient pas l’un des despérados de six-cordes les plus recherchés de la ville lumière sans posséder un minimum de savoir faire en la matière. Depuis quelques années déjà, Paul Galiana tente de démontrer qu’il n’est pas seulement un guitariste de talent, mais aussi un chanteur. En 2021, il avait publié pour cela un EP/carte de visite intitulé « Marque Page ». Sorti en autoproduction le 27 novembre dernier, « De la vie » est le premier véritable album qu’il publie sous son patronyme. Il y est accompagné par une section rythmique constituée du batteur Alain Gibert et du bassiste Guillaume Glain.
« De la Vie » est, d’une part, un album de guitares et de Rock et, de ce point de vue, nous sommes plutôt bien servis : mélodies électriques, ballades acoustiques, influences multiples allant du Blues au Jazz en passant par le Folk et le Rock’n’roll et, pour couronner le tout, une collection de solos subtiles et enjoués. D’autre part, c’est aussi un album de Chanson Française et, à ce niveau, nous sommes un peu plus mitigés. Si Paul Galiana possède un organe vocal agréable, qui, toutes mesures gardées, nous fait parfois un peu penser à Jean-Jacques Goldman, il ne parvient pas vraiment à nous faire rêver en nous proposant des textes qui, souvent, sont un peu trop autobiographiques pour être captivants. Le musicien s’exprime avec passion sur des sujets qui le touchent, mais dont souvent, les ‘outsiders’ que nous sommes n’ont pas grand-chose à battre. Un peu comme ce vieil oncle, qui fin des années 70, tenait absolument à nous faire revivre ses vacances préférées dans une assommante soirée diapositive qui, au final, ne faisait rêver que lui. Entre les souvenirs de jeunesse (« Ledru-Rollin »), les hommages/reproches à Papa (« Ta Place »), l’admiration sans bornes pour une star déchue du football (« Genhini Blues »), une passion étrange pour la danse country (« En ligne »), une visite guidée façon guide du routard nostalgique de la ville de Lyon (« Entre le fleuve et la rivière »), une autre, un peu moins guidée de Bruxelles (« Sans Paris ») et une critique facile des gens qui, comme nous, ont la critique facile (« Punchline ») , il n’y a guère que les texte de « La Fille du Train Pour Tallinn » (sur laquelle il partage le micro avec la chanteuse estonienne Lembe Lokk) ou « Jeanne Pardon » (qui traite de la violence faite aux femmes) qui nous ont vraiment fait vibrer. Ce n’est probablement pas un hasard si ces deux chansons ne sont pas autobiographiques.
En résumé. Paul Galiana nous parle « De la Vie »… de la sienne, surtout. Les textes de ses chansons intéresseront surtout celles et ceux qui l’ont partagée. Les autres, comme nous, devront se contenter d’apprécier les qualités musicales du gaillard.
- “De la vie” (3’49)
- “Ledru-Rollin” (3’12)
- “En ligne” (4’18)
- “Nous défendrons l’automne” (4’12)
- “Entre le fleuve et la rivière” (5’05)
- “Ta place” (4’45)
- “Genghini blues” (5’41)
- “La fille du train pour Tallinn” (4’49)
- “Punchline” (4’13)
- “Le goût de l’horchata” (2’40)
- “Jehanne Pardon” (2’42)
- “La main qui tremble” (3’56)
- “Le signal” (3’51)
- “Sans Paris” (2’20)
Le groupe
- Paul Galiana – Guitares, basse, chant, chœurs, claviers
- Alain Gibert – Basse, chœurs
- Guillaume Glain – Batterie, percussions, chœurs
Site Officiel
Pays: FR
Autoproduction
Sortie: 2024/11/27