PARADOXANT – Earworm
Le label bruxellois Humpty Dumpty est une petite maison qui œuvre inlassablement pour la cause de groupes pop, expérimentaux et électroniques originaux et a déjà à son actif plusieurs combos intéressants, voire fascinants, comme Zoft, Carl Et Les Hommes Boîtes, Wild Classical Music Ensemble, Tangtype, Joy As A Toy, Mountain Bike, Clare Louise, aMute, Half Asleep, Mièle ou K-Branding. Le dernier poulain en date, Paradoxant, est un groupe qui semble nouveau avec son tout premier album mais ses musiciens ont déjà une petite expérience sous le coude.
Le chanteur multi-instrumentiste Antoine Meerssemann vient de BRNS, le batteur Antoine Pasqualini de Monolithe Noir et le batteur Romain Benard de Ropoporose. C’est dans les coulisses de salles de concert et arrière-salles de bars branchés que les trois garçons font connaissance. Antoine Meerssemann et Romain Benard ont l’occasion d’exercer ensemble leurs talents dans le super-groupe Namdose, auteur d’un premier album éponyme sorti en 2019 sur le label Yotanka, maison belge qui édite les albums de BRNS. Avec Antoine Pasqualini, c’est le chapitre Paradoxant qui commence, avec ce premier album touché par une grâce synth pop faussement joyeuse.
Après avoir sorti les singles ʺRebirthʺ et ʺDead beatʺ au cours de l’année 2020, Paradoxant publie le reste de ses morceaux captés en même temps que les singles au studio La Savonnerie dans le quartier des Marolles, en janvier-février 2020. La date de ces enregistrements est importante puisqu’elle correspond à la veille de la crise de la COVID-19 qui va renvoyer sine die les groupes rock dans leurs foyers. Mais Paradoxant a ses chansons en poche et peut les sortir à son aise en mars 2021. On peut ainsi découvrir une succession d’atmosphères jouant entre dépression électronique (ʺRebirthʺ), sautillements insouciants sur un air d’Etienne Daho (ʺDead beatʺ), sensualité cybernétique (ʺModern lieʺ). C’est au milieu de l’album que les choses prennent une dimension encore plus grandiose, avec le souffle cotonneux et sidéral qui habite ʺUnheimlichʺ, l’obstination rythmique qui fait de ʺHa ha ha haʺ un exercice d’hypnose magnétique saturnienne, une absurdité fellinienne qui rend ʺSometimesʺ un rien dérangeant ou ce ʺFasterʺ glauque et envoutant avec l’intervention d’Alice Maës au chant. On termine sur une note plus mélancolique avec ʺAsylumʺ et son pointillisme claviériste entêtant, avant de rebondir sur des ambiances plus estivales et rêveuses au moment du final ʺSummer glowʺ.
Avec ses capacités à insuffler un mélange toujours indistinct entre joie et tristesse, enthousiasme et abattement, Paradoxant signe ici un album séduisant, où lumière et ombre se disputent dans un éternel ying et yang sonore. Un album à découvrir vite.
Le groupe :
Antoine Meerssemann (chant, guitare, électronique)
Antoine Pasqualini (batterie)
Romain Benard (batterie)
L’album :
ʺRebirthʺ (03:19)
ʺDead Beatʺ (03:35)
ʺModern Lieʺ (02:09)
ʺUnheimlichʺ (05:14)
ʺHa ha ha haʺ (03:22)
ʺSometimesʺ (02:50)
ʺFasterʺ (04:22)
ʺAsylumʺ (04:06)
ʺSummer Glowʺ (04:53)
https://paradoxant.bandcamp.com/album/earworm
https://www.facebook.com/paradoxant/
Pays: BE
Humpty Dumpty Records
Sortie: 2021/03/05