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NAGLFAR – Cerecloth

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En 2012, alors qu’il concluait sa chronique de l’album ʺTérasʺ des black métalleux suédois de Naglfar, l’ami Michel Serry espérait une suite à cet excellent album et se demandait si cinq années suffiraient à la mettre au point. Hélas, cher Michel, il a fallu bien plus de temps à Naglfar pour concocter un petit frère à ʺTérasʺ, huit ans très exactement. Mais nous allons vite oublier les années d’attente devant les merveilles épouvantables que nous réserve ce nouvel album ʺCereclothʺ.

Comme Michel l’avait déjà abondamment expliqué, je ne vais pas revenir sur la signification du nom du groupe, ce navire fait des ongles des morts qui servira à emporter les guerriers qui combattront au jour du Ragnarök, le Jugement Dernier des Vikings, en quelque sorte. Alors que notre Jugement Dernier est en train de prendre la forme d’un vilain petit virus chinois, les hommes de Naglfar préfèrent célébrer leur propre fin du monde en venant ajouter cette nouvelle rondelle au lourd dossier du black metal scandinave. Et il est vrai que, bien que Suédois, ces roublards chevelus (et surtout chauves, pour deux d’entre eux…) de Naglfar sont capables de rivaliser avec les détenteurs de l’authentique esprit black metal, les Norvégiens. Y aurait-il une lutte intestine au Nord de l’Europe pour remettre en cause la suprématie black metal des Norvégiens de la part des Suédois, à qui revenait traditionnellement le gâteau death metal? Il faudra suivre cela de près mais il est clair que s’il y a bien un groupe suédois capable de mener des expéditions punitives sur les terres black metal de Norvège, c’est bien Naglfar et son quart de siècle d’existence.

Avec ce septième album, le trio de Naglfar a tous les atouts en main pour revendiquer un titre de meneur dans la profession black metal. On lui attribue habituellement un style mélodique mais ici, il faut reconnaître que la mélodie est réduite à la portion congrue au profit d’une violence déchaînée mais toujours fascinante. Si j’osais une comparaison avec des sommités du genre, j’avancerais que Naglfar développe sur son nouvel album des ambiances rappelant Emperor et son chef-d’œuvre ʺIn the nightside eclipseʺ de 1994. Autrement dit, Naglfar place ici la barre très haut et des morceaux phénoménaux comme ʺCereclothʺ, ʺHornsʺ, ʺThe dagger in creationʺ, ʺA sanguine tide unleashedʺ ou le grand final ʺLast breath of Yggdrasilʺ viennent ficher d’énormes pieux chauffés au rouge dans nos tympans chatouilleux. Ces morceaux sont envoyés à la vitesse d’un cheval au galop mais Naglfar cultive aussi l’agression sonore sous des formes plus lourdes et plus ralenties, comme sur ʺLike poison for the soulʺ, ʺVortex of negativityʺ, ʺCry of the serafimʺ ou ʺNecronautʺ. C’est le guitariste Marcus Norman qui a enregistré et mixé l’album aux studios Wolfs Lair, et c’est le grand Dan Swanö qui en a fait la mastérisation dans ses studios Unisound.

C’est donc un brillant retour qu’effectue ici Naglfar et à l’instar de ce que disait Michel dans sa chronique sur ʺTérasʺ, nous dirons : vivement la suite, dans huit ans, peut-être…

Le groupe :

Kristoffer W. Olivius (chant)
Marcus E. Norman (guitare)
Andreas Nilsson (guitare)

L’album :

ʺCereclothʺ (04:05)
ʺHornsʺ (04:38)
ʺLike Poison for the Soulʺ (06:31)
ʺVortex of Negativityʺ (05:02)
ʺCry of the Serafimʺ (04:25)
ʺThe Dagger in Creationʺ (05:07)
ʺA Sanguine Tide Unleashedʺ (03:54)
ʺNecronautʺ (03:29)
ʺLast Breath of Yggdrasilʺ (06:30)

https://www.facebook.com/naglfarofficial/

Pays: SE
Century Media
Sortie: 2020/05/08

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