CHUD – Dead
C.H.U.D. ! Voilà un nom qui devrait remémorer d’antiques terreurs à quelques cinéphiles cinquantenaires. Souvenez-vous. C’était la fin de l’été 1984 et vous aviez décidé de vous faire une toile. L’ère des grands complexes cinématographiques était encore loin et le petit cinéma de votre quartier vous proposait de choisir entre deux ‘chefs-d’œuvre’ du 7e Art : « Sudden Impact (le Retour de L’inspecteur Harry) » et « C.H.U.D. ». N’étant pas vraiment fan de Clint Eastwood, vous avez immédiatement opté pour la seconde proposition, sans lire la mise en garde imprimée au bas de l’affiche : ‘Cannibalistic Humanoid Underground Dwellers : They are not staying down there anymore’. Grossière erreur. Bien sûr, cette histoire abracadabrante de clochards devenus cannibales (et fluorescents) après avoir été contaminés par des déchets radioactifs déversés illégalement dans les égouts new yorkais vous ferait sans doute sourire aujourd’hui, mais à cette époque reculée où les apocalypses zombies n’étaient pas encore monnaie courante sur les écrans, la chose avait laissé une marque indélébile au plus profond de votre… sous-vêtement.
Le promoteur Black-Roos Entertainment tente aujourd’hui de raviver cette frayeur primaire en nous proposant de découvrir CHUD, le gang le plus terrifiant d’Australie. Né à Canberra en 2008 (NDR : probablement pas très loin, lui aussi, d’une décharge de produits toxiques), Chud a publié son premier EP « Blood & Bone » fin de l’année suivante. Un album intitulé « Omnious » est paru en 2013. Sorti en autoproduction le 25 janvier de cette année, le nouvel LP du trio a été joliment baptisé « Dead ».
Difficile de coller une étiquette vraiment satisfaisante sur la musique de Chud. Black-Roos, par exemple, semble y entendre du Death Metal Industriel, tandis que l’Encyclopaedia Metallum préfère parler de Sudge/Groove Metal.
Agressif, cru, blasphématoire, parfois martial et teinté de groove moderne (NDR : le son de la guitare 9 cordes y est probablement pour beaucoup), le style du trio de Canberra nous fait, quant à nous, penser à une version Crust Punk de la musique de Meshuggah ou à un compromis satanique entre l’indus de Ministry (ou du Nailbomb de Max Cavalera) et le metal extrême d’un Celtic Frost des années 2000 ou d’un Triptykon. Peu importe l’étiquette après tout, l’important c’est que les oreilles souffrent de plaisir et, croyez nous, après une bonne vingtaine d’écoutes attentives, les nôtres saignent de bonheur.
Souvenez-vous de notre mise en garde : « CHUD… They are not staying ‘Down Under’ anymore ! »
Le groupe :
- Jones : Chant, guitare
- Novak : Batterie
- Kate G : Basse
- L’album (35’46)
- « Neolithic » (02’30)
- « Jotun » (02’42)
- « The Wicked » (02’21)
- « In Cult We Trust » (05’05)
- « Pigs for Satan » (02’30)
- « Interlude » (01’13)
- « Fearmonger » (03’07)
- « Crone » (04’11)
- « Mountain King » (03’13 )
- « Enthroned » (02’54)
- « Get It Out » (03’15)
- « Dead » (02’48)
La toile : Facebook, Bandcamp.
Pays: AS
Autoproduction
Sortie: 2019/01/25