CHATTE ROYAL – Mick Torres Plays Too F***ing Loud
Ce n’est pas de ma faute ! C’est écrit comme cela sur la pochette. Moi je suis comme vous, je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas de ‘e’ à la fin du mot ‘royal’. Surtout que Chatte Royal est un groupe de Mons et que, de ce fait, on imagine que le français est sa langue maternelle. Je pourrais avancer quelques hypothèses : Une erreur d’impression ? Le déclin du niveau scolaire en Wallonie ? L’envie de se démarquer du commun des aficionados de l’écriture ? Mais après mure réflexion, je préfère imaginer que, dans un accès de bienséance patriotique, le quatuor hennuyer a choisi cette hérésie orthographique pour éviter l’idée mentale indécente que pourrait générer une allusion au minou de notre bonne souveraine. Surtout que le titre de l’album comporte aussi le mot ‘F***ing’, ce qui ferait un peu beaucoup pour le protocole.
Ceci dit, un groupe montois qui sort son premier album sur un label allemand, cela n’arrive pas tous les jours ! Il faut donc saluer l’exploit d’un tonitruant Cocorico ! Bien sûr, il n’y a pas de hasard. Si Chatte Royal intéresse les investisseurs étrangers, c’est qu’il suinte le talent par tous les pores des épidermes combinés de ses quatre musiciens. Notons, pour celles et ceux d’entre vous qui aiment savoir à qui ils ont affaire, que Diego Di Vito, le guitariste et compositeur principal de Chatte Royal est déjà bien connu du public belge et étranger puisqu’il est aussi le six-cordiste du groupe Post-Rock cinématique bruxellois We Stood Like Kings.
Coller une étiquette précise sur le style musical d’un disque original n’est jamais une chose aisée. Le groupe et son label teuton ont choisi de nous présenter l’affaire sous l’appellation Post/Math-Rock ; une association de termes qui, selon moi, laisse un peu penser que la musique du Chatte Royal est à la fois tristounette et casse-bonbons. Honnêtement, n’est pas du tout le cas. “Mick Torres Plays Too F***ing Loud” est avant tout un album de guitare. Chatte Royal y présente huit pièces instrumentales d’une musique moderne et musclée, qui emprunte effectivement des sonorités au monde du Post-Rock et qui aime se brouiller avec les adeptes du riff carré et de la rythmique linéaire. Cependant, contrairement à ce qui se fait généralement dans le Math-Rock et le Post-Rock, les compostions du quatuor sont enjouées, accrocheuses et jamais ennuyeuses. L’album (NDR : un peu court il est vrai) s’écoute avec un plaisir intense et un besoin irrépressible d’y revenir.
Je terminerai cette chronique par la formule consacrée : Vive la Chatte Royal, Leve de Koninglijke Kat !
- “Bonjour” (01:17)
- “Victoria Wong Pt 2” (04:39)
- “Zio Nervoso” (03:54)
- “Sushi” (04:48
- “Pou Mi” (05:13)
- “Interlude” (01:42)
- “Marty Mc Fly” (05:00)
- “La Trahison” (07:45)
Le groupe
- Diego Di Vito – Guitares
- Teo Crommen – Guitares
- François Hannecart – Basse
- Dennis Vercauteren – Batterie
https://www.facebook.com/chatteroyal/
https://chatteroyal.bandcamp.com/
Pays: BE
Kapitän Platte – Kutter 070 – Promo Creative Eclipse PR (https://kapitaen-platte.de/)
Sortie: 2024/03/08