Raismes Fest 2023 – Jour 1 – Découvertes et bonnes surprises
Au terme de ma première participation au Raismes Fest, je n’ai qu’une chose à dire : nos amis du Nord n’ont rien à envier aux plus grands festivals européens, bien au contraire… Je commencerai donc tout d’abord par féliciter les organisateurs, ces véritables passionnés qui persévèrent depuis 1998 à défendre bec et ongles le Classic Rock dans toute sa diversité, tout en assurant une logistique et un accueil inégalables. De plus, les dieux de la musique étaient également de la partie, puisqu’ils nous ont gratifié d’une météo plus que clémente.
En ce qui me concerne , du haut de mon 1m64, je suis un inconditionnel des concerts Rock depuis presque 45 ans et j’ai pas mal bourlingué depuis ce fameux 1er concert mémorable un 11 novembre 1979 (AC/DC+ Judas Priest à Forest-National à Bruxelles) qui a été déterminant pour mon orientation musicale. Alors je suis presque honteux de dire que je n’avais encore jamais mis le pied sur cet extraordinaire site du château de la princesse d’Arenberg. Pourtant à l’évidence, ce weekend fut une totale réussite à tous les niveaux. Dès l’entrée donnant accès au festival, vous vous rendez vite compte que tout est réglé comme du papier à musique (c’est le cas de dire…) tout en restant dans une ambiance familiale et dans un festival à dimension humaine. Bref, tout était en place pour faire que cet événement soit la hauteur des plus grands ! Et le défi a été (à nouveau à en croire les habitués) relevé haut la main.
Venons-en à présent à la programmation du premier jour de ce festival.
C’est au groupe lillois Cleystone que revenait l’honneur d’inaugurer cette édition 2023. Malheureusement, un accident grave sur l’autoroute en a décidé autrement et nous ne sommes arrivés sur le site qu’au rappel. D’aucuns affirment que c’était plutôt pas mal pour se mettre et que leur rock mélodique, rauque et puissant était assez plaisant. Difficile de vous en dire plus…
Après Lille, c’est Calais qui est à l’honneur avec le groupe Zoé et son stoner rock. Les musicos font leur truc avec avec la meilleure volonté du monde et leurs tripes, mais personnellement sans arriver à me faire vibrer, même si je me dois de préciser par honnêteté intellectuelle que je ne suis pas vraiment amateur du genre. Ceci explique donc cela.
Alors qu’il fait de plus en plus chaud, c’est au tour de la formation hispanique Eletric Alley d’entrer sur scène pour nous présenter leur nouvel opus « Apache ». Le groupe repose sur le talent et le savoir faire du très bon guitariste-chanteur Jaime Moreno et de Nando Perfumo, un gratteur très inspiré. Ce groupe espagnol bien sympathique nous ravit avec son blues-rock classic aux influences 70’s et nous gratifie d’un excellent set parfaitement bien en place . A ce stade-ci, le festival est lancé et le public commence à arriver, la météo ensoleillée n’y est sans doute pas étrangère…
A peine remis de cette superbe découverte, c’est au tour des Français de Little Odetta de nous mettre une grande claque. Après avoir joué la veille au Spirit 66 à Verviers, les voilà sur la grande scène du Raismes Fest. J’avais jeté un coup d’oeil et surtout une oreille au groupe la veille sur une plateforme bien connue mais sans vraiment y prêter une réelle attention, trouvant un peu la production faiblarde, sans relief et c’est bien dommage au vu de ce qui allait suivre… En effet, une fois le groupe sur les planches, on se demande quelle est cette folledingue de chanteuse qui enflamme la scène ? On se rencontre à ce moment-là aussi que la bande qui la suit n’est pas en reste, ils sont rôdés, au point et assurent grave.
Sur scène, Audrey a une personnalité explosive à souhait, un charisme certain et même un côté sexy avec un zeste de revival à la Tina Turner. Elle nous livre avec son groupe une excellente prestation à une heure où nous sommes en principe en mode sieste. Ici pas question de dormir, car cette fille déchire dans tous les sens du terme, elle arpente la scène de main de maître avec une voix suave, mélodique et rauque quand il le faut. Une chose est sûre, elle sait chanter et donne un nouveau sens au terme “entertainment”. En tout cas, elle et son groupe ne laissent personne indifférent. Les compos et reprises de Rythm and blues des années 60’s 70’s sont géniales. Les musicos jouent bien et on sent la cohésion au sein de ce groupe, ça coule de source…
La suite de la journée s’annonce chaude, chaude, chaude…c’est certain !
Ganafoul est une véritable légende française. Ses membres rescapés des années 80 nous gratifient d’un hard/boogie/blues/rock de très bonne facture. Le public est venu aussi pour eux au vu des réactions très positives. Jack Bon au chant/guitare, malgré son âge, donne tout ce qu’il peut et mérite déjà tout notre respect respect pour cette seule raison! L’ambiance sur scène et dans le public est au beau fixe. Le set a l’air de ravir les festivaliers qui ont l’air de trouver leur compte dans le programme jusqu’à ce stade.
Et le spectacle continue en fanfare avec le grand Ray Wilson (ex Genesis, Stilskin, …). Je dois avouer que j’attendais vivement sa venue sur scène. Ce mec m’a toujours plu sur disque. Sa carrière solo est déjà bien remplie, il a une sacrée expérience et arrive sur scène presque timidement. Mais une fois devant son micro, sa gratte en main, on est directement fixé sur la suite…c’est la CLASSE avec un grand C. Le répertoire de Genesis est mis à l’honneur avec plusieurs morceaux de toutes les périodes du groupe ainsi qu’un titre de Peter Gabriel et l’inoxydable “In The Air Tonight” de Phil Collins. Ses titres de sa carrière solo sont eux aussi magnifiques d’émotion et de sensualité. Bref, rien à redire. J’adore ce chanteur classieux qui mène sa barque avec beaucoup de talent et chante merveilleusement bien !
Le public éclectique était plus que conquis et l’artiste a été amplement ovationné par les festivaliers heureux d’avoir pu réentendre des titres qui resteront dans l’histoire de la musique. Merci pour ce moment de pur bonheur et ce retour dans le temps. Nostalgie quand tu nous tiens…
L’ambiance va reprendre de plus belle avec l’arrivée sur scène d’Eclipse, groupe suédois qui tourne beaucoup dans nos contrées ces derniers temps. Pour ma part, les ayant vu une multitude de fois, ils n’impressionnent plus, devraient un peu se remettre en question ou revoir leur copie. Ils apportent bien quelques changements aux influences Irlandaises (influence de Gary Moore sans doute..?) mais s’enferment dans un style et une recette sans trop innover. C’est bien dommage pour ce band que je suis pourtant depuis le début. A l’époque, j’adorais leur musique et leur parcours. Bon, allez on y croit, on reste optimiste pour le futur, qu’ils nous reviennent avec un album qui tue et arrache tout sur son passage, histoire de me faire taire… Ils en sont capables !!!
Dizzy Mizz Lizzy est aussi un groupe scandinave, mais au nom presque imprononçable. Peu connu du public en France alors qu’il fait un carton au Danemark et au Japon, le groupe n’est pas un nouveau venu. Formé en 88, il a sorti 9 albums (albums studio, intrumentaux, live et compilations). Une carrière en dents de scie, avec de longs breaks et des ruptures, malgré un succès phénoménal dans une série de pays à l’étranger. À vrai dire , je ne connaissais pas du tout ce band, comme beaucoup de personnes présentes ce soir-là (on ne peut pas tout connaître en voyant toutes les productions actuelles). Je m’installe donc avec mon poto Josse sur une chaise (oui c’est bien cela, on a piqué une chaise dans l’assemblée) et nous voilà dans l’attente de découvrir ce « presque nouveau » band pour nous.
D’entrée, dès les premiers riffs, vous rentrez dans cet univers, ce monde parallèle avec ces Norvégiens que leur réputation précède. Dès le début du show, le groupe surprend par son grand professionnalisme et sa grande maîtrise des instruments. On nous balance un style varié qui va à la fois du Pink Floyd aux années 70′ passant du progressif au rock, blues et même parfois psychédélique. Le genre aux consonances stoner, rock alternatif est de mise aussi. Parfois on retrouve du Muse, du Tool (riffs robotiques) et même des influences à la Thin Lizzy, maîtres dans l’art des duels de solo de guitares. Scotché par cette magnifique prestation très surprenante pour moi au niveau qualitatif, j’ai décidé en savoir un peu plus quelques jours plus tard. Après une écoute attentive de leur répertoire, je suis devenu accroc au genre et à ce band étonnant par sa classe, sa dextérité, sa musique non pas innovante mais fraiche, riche et jouée par des musicos si talentueux. Leur monumental vous prend aux tripes dès les premiers accords. Vous aurez compris que c’était mon gros coup de cœur du jour.
Pour conclure, je dirais que c’est ma grande claque du jour, une belle découverte et mon gros kiff du weekend. Vivement leur retour dans nos contrées de ces virtuoses que sont Tim Christensen (guitare), Martin Nielsen (Basse), Soren Friis (drums), à revoir en salle absolument . Si vous devez écouter ce groupe que vous ne connaissez pas encore, un conseil, foncez écouter les albums live intitulés « Livegasm » et « Live in Aarhus 96 », vous ne serez pas déçus.
Comment annoncer mieux le groupe suivant si ce n’est par la chanson “the heat is on“? Et revoilà H.E.A.T en tête d’affiche de ce samedi. On ne reviendra pas sur le retour de Kenny Leckremo au chant ainsi que le départ d’Erik Grönwall du groupe vers de nouveaux horizons aux États-Unis parti rejoindre les vieux de Skid Row. Ici, pour moi déjà la troisième fois que je revois H.E.A.T sous cette forme. Kenny est un très très bon chanteur et a donné tout ce qu’il avait dans les « corones » ce soir. Il a su faire réagir un public d’anciens déjà un peu fatigués de cette longue journée et a su capter l’attention par son savoir-faire. Dave Malone me surprend toujours par son jeu précis et aérien, ce son plein avec une seule gratte que j’affectionne tout particulièrement.
Le groupe a l’air de bien s’amuser sur scène et on sent qu’ils en voulaient ce soir précisément afin de tout donner et de défendre leur 1 ère place en tête d’affiche. On peut dire, malgré un son inégal au début, qu’ils ont fait le job et que la setlist était parfaite pour enflammer cette scène de Raismes Fest. Je dirais que le contrat a bien été conclu et que l’audience avait l’air satisfaite aussi bien pour le public qui ne connaissait pas le band. Heat est en tout cas une valeur sûre et joue un Hard FM de grande qualité et surtout très efficace. Ils sont plein de fougues et vivent leur rêve, celui de donner du bon temps dans la bonne humeur et la joie de jouer live. On ne leur en voudra pas, n’est-ce-pas ?
En conclusion, la journée était parfaite… RIEN à déclarer, ce n’était que du pur bonheur !
Vite l’année prochaine, on recommence en 2024 !
Article : Papou Rock