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Newmoon sur la planète shoegaze

Notre agenda des concerts semble avoir de la suite dans les idées. Ainsi, après la demi-lune, place à la nouvelle… Traduisez, le lendemain d’Half Moon Run à l’AB, ce sont les Anversois de Newmoon qui ont présenté leur nouvelle livraison au Witloof Bar du Botanique.

On les avait découverts un étage plus haut, à l’Orangerie, un soir d’octobre 2016 en première partie de Minor Victories. C’était quelques jours après la sortie de “Space”, un premier album à l’environnement sombre et noisy sans pour autant se vouloir oppressant. Les voici de retour avec la suite de leurs aventures discographiques via une seconde plaque baptisée “Nothing Hurts Forever”.

Surprenante à première écoute car sensiblement plus mélodieuse et travaillée, elle se dévoile au fur et à mesure des suivantes avant de finalement s’imposer. On n’ira pas jusqu’à dire que la patte d’Andy Savours (faits récents : Sorry, Black Country, New Roads), qui a supervisé les enregistrements dans son studio Londonien, leur a donné une nouvelle identité mais il a certainement contribué à élargir leurs horizons. Sur disque en tout cas.

Car sur scène, les arrangements limpides de “Let It End” et de l’entêtant “In Harmony” font notamment place à un mur du son construit à partir de trois guitares sans dénaturer leur essence. Que du contraire, le live leur apporte l’urgence, les décibels et l’aspect crasseux propres au mouvement shoegaze auquel ils restent fidèles. Entre les deux, un convaincant “Raptured” à la Ride constituera à n’en point douter un des moments forts de la soirée.

Aux côtés du leader à l’éternelle coiffure au bol, outre les deux guitaristes (dont un physiquement discret à droite), on retrouve un imposant bassiste au regard de tueur et un batteur plutôt rigide. Visiblement très concentrés, rien ne sera en mesure de les perturber, pas même quelques mésaventures émaillant leur set. Comme ce souci technique avec la basse (déjà malmenée avant le concert lorsque son propriétaire s’est pris les pieds dans le câble) ou cette sangle défectueuse qui verra une des guitares tomber lourdement sur le sol.

Dans les deux cas, ils reprendront leur mission de plus belle, conférant respectivement à “Give Me Pain” et “Head Of Stone” un aspect encore plus rageur. En parlant de rage (et d’énergie), on se demande encore comment le leader ne s’est pas cogné la tête contre une des voûtes surplombant la scène tant il sera emporté par certaines de ses compositions, les affolants “Coma” et “Aria” en tête. Ceci dit, ses compères n’étaient pas mal dans le genre non plus.

On s’attendait à ce que l’impeccable “Helium”, sans doute le titre le plus accessible du premier album, boucle le set principal mais cet honneur sera réservé à un nouveau titre. Basé autour de trois guitares distinctes, il manque toutefois encore à “Vague” ce petit quelque chose pour le rendre essentiel dans cette position. À l’instar du retenu “Only You” en guise de rappel, à la voix noyée au milieu d’un tourbillon de guitares. Quoi qu’il en soit, shoegaze is not dead !

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