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Les Nuits 2024: une édition de transition

Déjà enclenché, le compte à rebours vers la trente-et-unième édition des Nuits du Botanique va désormais peu à peu s’affoler. Des Nuits placées sous le signe de la continuité même si la touche de Frédéric Maréchal, le nouveau Directeur Général, se met tout doucement en place.

Le millésime 2024 démarrera officiellement le 24 avril pour se terminer une dizaine de jours plus tard, le 5 mai avec, tradition oblige, deux soirées davantage axées musique classique la semaine suivante. On aura l’occasion de revenir en détail sur la programmation lors de nos traditionnelles sélections à quelques encablures de l’événement mais pointons d’ores et déjà quelques incontournables : Clipping., Gaye Su Akyol, Yard Act, Timber Timbre, River Into Lake, Antoine Flipo, Cranes, Night Beats, Jacques, This Is The Kit

Si les spectateurs devront choisir l’endroit dans lequel ils vivront leur expérience musicale quotidienne (Chapiteau, Orangerie, Museum ou Rotonde), une expérience sera retentée cette année. Basée sur les célèbres Nuits Belges d’il y a quelques éditions, un seul ticket donnera accès à toutes les salles du complexe le samedi 4 mai, de midi à minuit. Une journée de festival dans le pur sens du terme au line-up plutôt alléchant (Beak>, Bar Italia, Drahla, Loverman, Tapir!…). Cette Nuit All Access sera en tout cas analysée et, en fonction de son succès, constituera potentiellement la norme du futur.

À l’exception du Chapiteau pour cause de quiétude du voisinage, le même principe s’appliquera pour la soirée Bota by Night du samedi 27 avril. Entre 22h et 5h du matin, une ambiance clubbing fera en effet trembler les serres jusqu’au bar du Bota pour les amateurs de beats et de visuels hypnotiques. Un Chapiteau qui sera en revanche le théâtre exclusif d’un autre événement reconduit en deuxième saison, la Garden Party du 1er mai. Jour férié = plus que jamais jour festif aux Nuits.

Intimement liées à l’histoire de l’événement, les créations seront bien entendu de la partie. Et déjà très tôt car le duo Alto Fuero se produira lors de la soirée d’ouverture aux Halles de Schaerbeek le 20 avril. Spécialement conçue pour l’occasion, la performance des Français s’inscrira dans une dynamique hybride alliant chorégraphies figuratives et déclamations captivantes, le tout dans un environnement fantasque à l’orchestration envoûtante. Lors de la Bota by Night, la saxophoniste Shoko Igarashi présentera en primeur des extraits de son prochain album à paraître à l’automne, mis en valeur par un visuel dynamique et immersif signé Thomas van der Niet. Quant à Stéphane Ginsburgh, il aura enfin l’occasion (et l’autorisation) de jouer en public la dixième sonate de Prokofiev extrapolée par Jean-Luc Fafchamps le 10 mai au Museum.

Un Museum d’où ont récemment disparu les œuvres d’art et les expositions ponctuelles. Pas de panique, l’art plastique a toujours bien sa place au Botanique, espace culturel au sens large du terme. Les œuvres seront dorénavant disposées sur le site, théâtre d’expositions permanentes. C’est déjà le cas dans les serres où trônent les sculptures des étudiants de l’ARBA-ESA et dans le Café Bota où ont été accrochées des fresques colorées signées Clara Duflos. Pendant le festival, les imposantes installations de Xavier Mary agrémenteront notamment le parc, aux côtés d’un mobilier urbain modulable au design singulier.

Une nouvelle dynamique souffle également sur les collaborations, à commencer par le retour d’une association mythique avec les Halles de Schaerbeek. Dès sa prise de fonction, la nouvelle direction de l’institution entendait remettre la musique au cœur de sa programmation. Quoi dès lors de plus naturel que de s’associer avec ses voisins du Bota pour une poignée d’événements ? Outre la soirée d’ouverture dont on parle plus haut, le majestueux édifice de la rue Royale Sainte-Marie accueillera notamment le 26 avril l’exceptionnelle Nuit Rainbowarriors X Radio Vacarme orchestrée par Rebeka Warrior (Sexy Sushi, Kompromat). Mais aussi Mount Kimbie le 2 mai et Karpe le 5, des Norvégiens qui agrémentent leurs punchlines de danseurs et de visuels de dingue. Le Bozar ne sera pas oublié non plus car le même jour, Ryoji Ikeda dégommera la salle Henri Le Bœuf à coups de beats technoïdes subtils, base de son projet Ultratronics.

Pas de fiesta sans carburant et à ce niveau, le Bota compte bien reprendre les choses en main. Une équipe a désormais la charge du catering et sa première mission aura été de recadrer la provenance des ingrédients. Place désormais au développement durable, à la production locale et au respect des intervenants de la graine à l’assiette. Des préparations maison seront proposées dans des points de vente logés au sein de containers customisés alors que la carte des boissons sera étoffée pour l’occasion (bières artisanales, cocktails, mocktails, jus frais…).

Au rayons des nouveautés qui changeront peut-être la vie des spectateurs habitant en-dehors de Bruxelles, le Bota vient de conclure un accord avec la SNCB pour l’émission de tickets Bravo. Ceux-ci leur permettront de voyager en train vers leur salle de concert préférée pour 50% du prix. Pas de réduction mais au contraire une augmentation de la capacité de la Rotonde en vue, au terme des travaux qui débuteront en juin 2024 (ceux de l’Orangerie suivront pile un an plus tard). Mais pour nous consoler, un nouveau festival basé sur la formule All Access dont on parle plus haut verra le jour à l’automne. Baptisé Les Nuits Weekender, il réunira une cinquantaine de groupes sur trois jours et allégera la pression sur un agenda traditionnellement overbooké ce mois-là. Plus que jamais, on ne s’ennuie jamais au Bota…

Les Nuits 2024 auront lieu du 24 avril au 5 mai. Infos, affiche complète et tickets par ici. Pensez à l’incontournable Botacarte qui vous donne droit à une réduction de 3 EUR sur le prix plein, même le soir du concert… si celui-ci n’est pas complet bien entendu.

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