Daan OM te zien
Daan à l’OM, c’était l’occasion de faire d’une pierre deux coups tout en bouclant notre année de concerts en apothéose. D’une part en assistant à la dernière date de la tournée de l’ami Stuyven mais aussi et surtout en découvrant ce fameux complexe qui fait la fierté des Liégeois depuis quelques semaines maintenant…
Situé en bord de Meuse à la frontière entre Seraing et Ougrée, l’OM (pour Ougrée-Marihaye) donne une nouvelle vie à l’ex-salle des fêtes de Cockerill qui était à l’abandon depuis des lustres. Aisément accessible et élégamment rénovée en ayant pris soin de conserver le cachet original du bâtiment, elle se décline en trois espaces dont le Trasenster qui peut accueillir jusqu’à 1.700 personnes. Un immense bar, un restaurant et de nombreuses facilités de parking complètent une offre pas exclusivement axée sur l’organisation de concerts.
C’est toutefois ce qui nous a amenés en cette veille de week-end de Noël qui a vu Daan refermer le chapitre « The Ride » un peu plus de treize mois après l’avoir entamé chez lui, à Overijse. Si on l’a vu sur scène au printemps à l’AB, on l’a également croisé, mais en spectateur cette fois, au Cirque Royal pour le concert des Sparks. Quelques semaines plus tard, il s’envolait aux States puis en Italie pour travailler sur le prochain album alors que son célèbre « Victory » était choisi par le COIB comme hymne officiel de la délégation belge en vue des prochains JO de Paris.
Mais ce soir, il va mettre l’OM et la Principauté dans sa poche en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Et pas seulement via sa légendaire prestance (toujours sapé comme un prince, le gaillard…). Il fallait le voir débarquer sur scène en costume et lunettes de soleil, guitare à la main, alors que ses camarades de jeu avaient déjà entamé « Western », le formidable instrumental qui ouvre également « The Ride ». « 16 Men », dans la foulée, sera le parfait exemple d’une collaboration vocale collégiale alors qu’elle se limitait bien souvent par le passé à la seule Isolde Lasoen.
Toujours aussi classieuse derrière sa batterie, cette dernière entretient une complicité plus qu’évidente avec le leader. C’est également elle qui sifflote sur l’imparable « Icon » et dont les chœurs langoureux font vibrer « Be Loved ». Mais les autres musiciens, fidèles depuis des années, apportent également leur pierre à l’édifice. À commencer par le guitariste Geoffrey Burton, devenu cette année membre à part entière de Triggerfinger en remplacement de Monsieur Paul. Personnage pince-sans-rire désarticulé, il décoche des riffs tranchants et précis qui transcendent « Women & Children » ou « The Valley » par exemple. Jo Hermans, lui, passe autant de temps à ambiancer le public qu’à manier sa trompette. Celle-ci, soit dit en passant, apporte une réelle plus-value à « Kill » et « Brûleur de BB », notamment.
De l’autre côté de la batterie, le (contre-) bassiste Jean-François Assy semble bien discret comparé au claviériste Jeroen Swinnen, souriant et heureux de se trouver sur scène, tout simplement. Daan a entre-temps sans surprise laissé tomber cravate et veston avant de déboutonner sa chemise. Lorsqu’il ne joue pas de la guitare, il se pavane une main en poche et pose de temps à autre sur un des retours au bord de la scène. Son discours souvent énigmatique, prononcé d’une voix de crooner, prend en revanche tout son sens au moment d’interpréter « Palaistine », écrit voici dix ans et toujours plus que jamais d’actualité. Tout comme, dans un registre moins tragique, « La Crise », qui mentionne le Standard de Liège dont le stade se trouve à deux pas.
La deuxième partie du concert fera d’ailleurs la part belle à des titres en français dont on retiendra le troublant « Parfaits Mensonges » et ses chœurs flippants signés Isolde. Ou cet impeccable « La Vraie Décadence » ponctué de stroboscopes aveuglants au terme duquel il terminera à même le sol. Mais il va également nous surprendre via une relecture de « Woods », un titre de Dead Man Ray interprété seul au milieu de beats électroniques quelque peu datés et de passages dispensables au mélodica. Ou ce « Dag Vreemde Man », une cover d’Ann Christy (en néerlandais) qui date de son passage dans la plus récente saison de Liefde voor Muziek dans une version digne de l’Eurovision 1978.
« Best Days », ultime excellent extrait de « The Ride » suivi d’un bien enlevé « Addicted » mettront en avant une voix de fausset pertinente à défaut d’être évidente. Avant le précité « Victory » qui bouclera le set principal et qui verra Jean-François Assy s’enhardir sur le devant de la scène pour quelques timides pas de danse. Pendant ce temps, que ceux qui avaient les mains libres assuraient la fameuse chorégraphie en forme de V.
Les rappels prolongeront l’intensité d’une soirée généreuse par un « The Player » que l’on aurait bien voulu, pour le fun, entendre en français. Ce titre reste néanmoins un de plus emblématiques de Daan, et le public le lui rendra bien. Isolde, de son côté, quittera son kit pour le désormais classique duo vocal sur « Swedish Designer Drugs », bourré de regards malicieux et de poses expressives. Quant à « Housewife », il transformera l’OM en discothèque géante, un statut que les 2ManyDJs lui avaient déjà conféré lors d’une des soirées d’ouverture en octobre. See you next year !
SET-LIST
WESTERN
16 MEN
WOMEN & CHILDREN
FRIEND
ICON
EXES
THE VALLEY
THE DANCER
KILL
PALAISTINE
PARFAITS MENSONGES
LA CRISE
WOODS
BRÛLEUR DE BB
DAG VREEMDE MAN
LA VRAIE DÉCADENCE
BE LOVED
BEST DAYS
ADDICTED
VICTORY
THE PLAYER
SWEDISH DESIGNER DRUGS
HOUSEWIFE