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Chaude soirée à Calais : Nashville Pussy se fait Gérard Philippe


Le dimanche 22 janvier dernier, Nashville Pussy se produisait au Magasin 4 de Bruxelles. Nous n’y sommes pas allés. Grossière erreur ! Impardonnable ! Mais pas irréparable puisque l’ami Alain Boucly est allé les voir pour nous, le jour précédent, au Centre Culturel Gérard Philippe de Calais. Chaque hiver, comme il en a pris l’habitude, Nashville Pussy prend un malin plaisir à nous rendre une petite visite ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le combo mixte américain n’a pas son pareil pour distiller le meilleur remède qui existe pour chasser nos microbes et nous aider à traverser sans encombres cette période glaciale : une triple dose de pur Rock n’ Roll !

Comme à Rouen en mars dernier, Bukowski a l’honneur d’ouvrir les hostilités, ce qu’il fait avec un « Keep Our Head On » (extrait de l’album « Hazardous Creatures ») qui donne instantanément le ton de la soirée. D’entrée de jeu, les Parisiens se montrent survoltés. Forts d’une solide expérience du live, ils font preuve d’une très belle aisance scénique. Le groupe des frères Dottel fait monter l’ambiance d’un cran dès l’intro de « The Smoky Room » ; un titre très efficace dans le registre Bluesy / Stoner. Julien, complètement déchainé, martyrise sévèrement sa quatre-cordes !

Matthieu n’est pas en reste. Toujours très proche du public, il communique de manière naturelle tout en encourageant la foule à se lâcher davantage. Ceci ne tarde d’ailleurs pas a arriver. Avec sa machine à riffs, Clément fait des ravages tout en remuant sur toute la largeur de la scène. La folie contagieuse orchestrée par Matthieu atteint son apogée avec « Car Crasher », lors d’un ‘wall of death’ d’anthologie qui électrise divinement l’ambiance.

Une fois de plus, Bukowski démontre toutes ses qualités scéniques en proposant un set marqué du signe de l’énergie et de l’authenticité. Le groupe a pleinement rempli son rôle en chauffant l’audience qui est prête, désormais, à accueillir comme il se doit le quatuor américain.

C’est au son du « Runnin’ With The Devil » de Van Halen que les Nashville Pussy font leur entrée dans le Centre Culturel avant d’attaquer, pied au plancher un « Come On, Come On » des familles !

De nombreux changements marquent cette première tournée de l’année. Nashville Pussy semble prendre un malin plaisir à jouer sans sombrer dans la routine et il le prouve en faisant évoluer un bon quart de sa setlist. Ceci est plutôt rare, pour un groupe qui passe autant de temps sur la route et qui n’a pas vraiment de nouvel album à défendre (NDR : son dernier album studio « Up The Dosage » date déjà de 2014). Mais avec une discographie aussi conséquente que la sienne, le combo a de quoi envoyer du lourd, surtout que la plupart de ses titres sont absolument incontournables.

Le très remuant « I’m So High » permet à Bonnie et Ruyter de se faire entendre lors du refrain qu’elles reprennent en chœur. Blaine fait tourner la bouteille de whisky juste avant de lâcher un « Hate And Whiskey » explosif. Nous avons affaire à une véritable leçon de Hard Rock n’ Roll, sans artifices et redoutable d’efficacité. Mais ou vont ils chercher toute cette énergie et cette rage qui leur permet de transcender le public ? Blaine Cartwright, très en voix malgré un petit problème de son en début de set, va nous gratifier de l’un de ces shows dont il a le secret.

Entre les pas de danse, les jeux avec le pied de micro et la rasade de bière dans le chapeau, le frontman fait le show, tout en assurant avec brio la guitare rythmique et les riffs incisifs.

Cependant, le phénomène qui attire les regards, c’est Ruyter Suys ! Cette véritable ‘Angus Young au féminin’ électrise littéralement l’audience qui, devant elle, s’est placée en nombre.

Les solos s’enchainent, redoutables d’agressivité et de dextérité, et distillés avec une fougue de tous les instants. Pas un instant de répit pour la crinière blonde qui se voit secouée inlassablement dans tous les sens ! Le mélodique « Can’t You See » calme brièvement le jeu, pour mieux remonter en puissance avec un « Go To Hell » se terminant en apothéose sur une accélération tonitruante de tempo. Les classiques « Why Why Why » et « Going Down Swinging » enfoncent à nouveau le clou tout en permettant à Ben Thomas, le nouveau venu du groupe, de se mettre en valeur derrière ses fûts lors d’un solo au dynamisme foudroyant.

C’est qu’il ne fait pas semblant le bougre ! Et comme il ne s’économise pas, il se désaltère, en toute logique, en alternant les rasades de bière, de vin et de Whisky !!!!

C’est déjà l’heure des rappels. L’enchainement imparable « Struting Cock » / « Go Motherfucker Go » achève les 350 personnes présentes, conquises une fois de plus par cette prestation offerte dans le plus pur esprit Rock n’ Roll !

Un grand merci à Rage Tour et Toma pour nous avoir facilité les choses lors de la date calaisienne.

Notons encore, pour termnier, que les Nashville Pussy se produiront à nouveau en Belgique, ce samedi 28 janvier 2017 au
Moonlight Music Hall
de Diest.

Photos © 2017 Alain Boucly

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