Lancement de la nouvelle tournée mondiale de TOTO à Bruxelles
En 1978, le monde du rock découvre TOTO, un jeune groupe à la musique super entraînante et super efficace, qui envahit les ondes radios avec son mégatube «Hold The Line». La déferlante TOTO va s’abattre sur la planète entière avec une impressionnante série de tubes et d’albums. Toutes ces années plus tard, le groupe a un peu changé, un peu vieilli aussi, mais l’envie de composer et de jouer est toujours là. Pour célébrer le succès de son 14e opus sorti en 2015, TOTO entame une nouvelle tournée mondiale en commençant par Bruxelles. Entre souvenirs et actualité, le compte rendu du concert. Il est des groupes que l’on a tellement entendus qu’ils font désormais partie de la culture musicale universelle. Partout sur la planète, on connaît leur musique. Le groupe TOTO fait partie de ceux-là. N’étant plus un perdreau de l’année, mon premier concert de TOTO remonte à la moitié des années 1980. C’était le temps de leur splendeur, chaque concert était éclatant, une véritable leçon de musique. Il faut dire que les musiciens de TOTO ont toujours été considérés comme le gratin des musiciens de studio, raison pour laquelle ils ont été courtisés par de très nombreux artistes pour leurs enregistrements studio. Au fil des ans, ma passion pour TOTO ne s’est jamais démentie, même si le groupe a ensuite connu des fortunes variables, certains de leurs albums n’ayant pas recueilli les faveurs du grand public. C’est donc avec un plaisir certain, mais aussi avec quelques craintes liées à l’usure du temps, que je me présente à Forest National pour assister au premier concert de la nouvelle tournée de ce groupe cultissime.
La sécurité est toujours à un niveau d’alerte élevé et les environs de la salle grouillent de policiers. À l’intérieur, je constate rapidement que le groupe n’a pas prévu de première partie. À mon entrée dans la salle, mon cœur de métalleux se brise en voyant que le parterre a été rempli de sièges. Un concert de rock assis, c’est difficile à imaginer… TOTO serait-il devenu un groupe de/pour vieux ?
Font partie de la tournée TOTO 2016: Steve Lukather (guitares, chant), David Paich (claviers, chant), Joseph Williams (chant), Steve Porcaro (claviers), Shannon Forrest (qui, depuis 2014, remplace à la batterie Simon Philips qui poursuit désormais sa carrière solo), Leland Sklar (qui remplace, depuis cette année, à la basse David Hungate, membre fondateur du groupe) et Lenny Castro (percussions).
2015 aura été une excellente année pour le groupe TOTO. Son 14e opus intitulé sobrement «TOTO XIV», qui succède à l’album «Falling In Between» (2006), se classe dans le top 10 en Allemagne, aux Pays-Bas, au Japon, au Danemark, en République tchèque, en Finlande, en Norvège, en Suède et en Suisse. C’est aussi le premier album du groupe depuis «The Seventh One» (1988) à se classer dans les charts en Grande-Bretagne et aux States. Il n’en fallait pas plus pour justifier une nouvelle tournée.
Me voilà donc dans la fosse, ce 27 janvier 2016, prêt à photographier les idoles de ma jeunesse… «Running Out of Time», extrait du dernier album, ouvre le bal. Directement, je retrouve le son si reconnaissable de Toto. Joseph Williams est toujours très en voix et visiblement heureux de partager la scène avec les autres membres du groupe. Steve Lukather et lui prennent aimablement la pose pour les photographes dont votre serviteur. Un véritable moment d’extase!
Le groupe enchaîne avec le cultissime «I’ll Supply the Love» (de l’album «TOTO» de 1978) et «Burn» (2016). Ces trois premiers morceaux passent bien trop vite et me voilà déjà obligé de quitter le pit. Le temps de retourner à l’accueil et de mettre mon matériel en sécurité, je loupe «Stranger in Town» (de l’album «Isolation» de 1984). Je trouve une place pas trop éloignée alors que le groupe vient de commencer l’inoubliable «I Won’t Hold You Back» (de l’album «TOTO IV» de 1982). C’est là qu’une partie de mes craintes s’avèrent justifiées. Comme j’avais déjà cru le remarquer lors de la tournée précédente, la voix de Steve Lukather ne lui permet plus d’interpréter les notes hautes de ce morceau… Je sens poindre en moi un brin de déception.
Pas le temps de se laisser aller puisque le groupe embraie avec une excellente version de son mégatube «Hold the Line» (1978) qui fait se lever toute la salle comme un seul homme. Autre grand hit, «Georgy Porgy» (1978) ne pouvait manquer à l’appel! Que ce soit dans les anciens titres comme «Afraid of Love» (1982) ou dans les nouveaux comme «Bend» (petit bijou qui ne figure malheureusement que sur la version japonaise du nouvel opus), TOTO fait preuve d’une classe incomparable, tant dans les compositions que dans leur interprétation.
«Pamela» (1988) donne à Joseph Williams l’occasion de montrer encore une fois toute l’étendue de ces capacités vocales. C’est pour moi le meilleur chanteur que le groupe ait compté. Mais TOTO, ce sont aussi des musiciens virtuoses. Pour preuve, un superbe solo de claviers qui vient ponctuer la setlist. David Paich et Steve Porcaro n’ont vraiment rien perdu de leur savoir-faire.
«Great Expectations» est le superbe morceau qui clôture le nouvel album. Même en live, il passe parfaitement sans aucune impression de longueur. «Without Your Love» (de l’album «Farenheit» de 1986) est un autre exemple de slow-de-la-mort-qui-tue signé TOTO. Toujours aussi efficace malgré le temps qui passe…
Plus étonnant, Steve Lukather se fend d’une reprise de Robin Trower avec «Bridge of Sighs» et d’un solo de guitare époustouflant. Après ce grand moment de talent et d’émotion, retour au nouvel album avec «Holy War» sur un sujet malheureusement brûlant d’actualité. Vient ensuite un petit détour par l’excellent album «Tambu» de 1995 avec l’excellent «The Road Goes On». Dernier extrait du nouvel opus pour ce soir, «Orphan» précède le célébrissime «Rosanna» qui soulève une nouvelle fois la salle comme un seul homme.
Le public n’est pas encore rassasié et en redemande encore et encore. Le groupe réapparaît donc sur scène pour jouer en rappel «On the Run»/«Goodbye Elenore» (avec clin d’œil à «Child’s Anthem»). Alors qu’on arrive tout doucement à la fin de cette soirée mémorable, Steve Lukather joue les mentalistes en demandant à la foule «Any Request?». Bien sûr, il connaît parfaitement la réponse. C’est alors que le groupe entame une version d’«Africa» qui durera une bonne dizaine de minutes.
Le groupe TOTO a prouvé qu’il était encore parfaitement dans le coup avec un album haut de gamme comme support pour cette nouvelle tournée mondiale et un réservoir quasi inépuisable de tubes planétaires. Le public en a eu pour son argent et s’en est retourné ravi d’avoir pu, le temps d’un concert, retrouver des chansons si intimement liés à notre histoire personnelle à tous.
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Photos © 2013 Hugues Timmermans