Interview de Melted Space
Le groupe français Melted Space était de passage au Biebob à Vosselaar le 23 octobre dernier, en avant programme de Leaves’ Eyes. Pierre Le Pape a accordé une interview à Music In Belgium. Compte rendu de la rencontre. Music in Belgium: Comment devient-on auteur d’albums métal conceptuels et tête pensante d’un groupe comme Melted Space? Comment tout s’est-il mis en place ?
Melted Space: C’est un processus assez long et très inattendu, car au départ, je n’avais absolument aucune idée de ce que le projet allait devenir. À l’origine, tout est parti d’un exercice qu’un de mes profs m’avait donné et qui consistait à faire un album. C’était une façon de me faire une carte de visite en tant que compositeur et un moyen de me confronter à certaines problématiques de la production. J’ai donc créé l’univers de Melted Space, sans pour autant envisager une suite. Je considère d’ailleurs ce premier album comme une démo maintenant, car aucun des éléments actuels de Melted Space ne sont présents, ce n’est pas du métal, il n’y a pas de voix… bref disons que c’est un brouillon 3 étoiles. Par la suite j’ai voulu développer certains aspects qui justement me manquaient et j’ai écrit un morceau assez typé Dimmu Borgir avec plusieurs voix. Je l’ai fait enregistrer par plusieurs musiciens et chanteurs que j’avais déjà rencontrés en jouant avec eux dans des festivals ou autres. Et puis les choses se sont emballées… et nous voilà 5-6 ans plus tard avec 2 albums, un EP et 2 tournées… C’est une aventure assez incroyable je dois dire!
Music in Belgium: Les albums de Melted Space sortent à un rythme assez soutenu. Comment se passe le processus d’écriture/de création?
Melted Space: C’est un peu au cas par cas… «From the past» m’a demandé plusieurs années de travail, «Between» à peine 2 mois et «The Great Lie» un an. Pour ce dernier, tout est parti de l’histoire que j’avais écrite en amont alors que «Between» n’était même pas encore sorti. J’ai pris le temps de la réflexion afin de réfléchir au caractère, notamment vocal, que je voulais donner à chaque personnage. Petit à petit les noms des chanteurs sont apparus assez naturellement et une fois que j’ai eu leur accord de principe, je me suis lancé dans l’écriture proprement dite. Un an plus tard tout était enregistré et il ne manquait plus que le mastering, qui est intervenu un peu plus tard. La partie musicale ne m’a pris finalement que 3 ou 4 mois, car je suis compositeur de métier et j’écris donc très vite, ce qui me permet d’avoir une cadence de production assez soutenue en effet. C’est la partie logistique, celle qui nécessite de jongler avec les emplois du temps de chacun, qui me prend le plus de temps. Pour «The Great Lie», nous voulions pouvoir enchaîner tous les enregistrements de voix. Il a donc fallu organiser tout cela au millimètre, ce qui a pris plusieurs mois. Mais on y est arrivé et au final, cela a été une super expérience de pouvoir travailler chaque jour avec un artiste différent, de voir l’album prendre vie en 3 semaines de temps!
Pour revenir un peu sur le processus, tout part de l’histoire en fait, c’est elle qui va déterminer les passages black/death, les ambiances uniquement orchestrales, le type de voix qui va caractériser un personnage… Ce qui fait qu’une fois que je passe à l’écriture, j’ai déjà presque toutes les idées en tête. Souvent, en lisant l’histoire, je me chante des choses pour me donner des idées de ce que pourrait être le résultat final. Il n’y a donc que très peu de surprises une fois que l’album est composé. Le plus difficile reste pour moi l’écriture des paroles, car il faut bien reconnaître que c’est un métier à part entière et clairement ce n’est pas le mien (rit). J’y passe un temps incroyable et c’est une véritable torture! Au fil du temps j’ai appris à le faire, j’ai donc développé ma propre méthode de travail, mais je repousse l’échéance le plus possible à chaque fois.
Music in Belgium: On vous sent passionné de mythologie, tant latine et grecque que scandinave ou celtique. Qu’est-ce qui vous intéresse tout particulièrement dans ces personnages?
Melted Space: En effet j’adore ça! Ce qui m’intéresse, c’est d’essayer d’imaginer ce que tous ces héros, dieux… pourraient penser une fois privés de leurs pouvoirs et livrés à eux-mêmes. Finalement, c’est un peu une psychothérapie de groupe fictive! Je lis beaucoup de choses à leur sujet en amont afin de cerner au mieux l’image que l’on s’en fait et souvent j’arrive à trouver des histoires moins connues et à partir desquelles je m’amuse à créer ma propre histoire. Je suis également un grand cinéphile et un gamer invétéré. J’ai donc l’habitude de croiser virtuellement des personnages issus de mythologies diverses avec des intentions que leur prête un scénariste de film ou un créateur de jeu. Je reproduis donc cet exercice, c’est très amusant!
Au départ, Melted Space a été pensé comme une étape supplémentaire de la Divine Comédie de Dante, d’où sa participation en tant que narrateur. Et je m’étais imaginé tous ces dieux prisonniers d’un monde où ils ne maîtrisent rien, sans pouvoirs et confrontés à eux-mêmes, sans monde à diriger… Une sorte de deuxième chance où chacun pouvait enfin avoir la vie dont il rêvait. Certains ne changeaient rien, d’autres saisissaient l’occasion comme Aphrodite et Héphaïstos qui pouvaient vivre enfin leur romance. Je me sens un peu comme un réalisateur de film en fait… Je mets en scène une vie fictive. Il me manque juste les images, c’est pour cela que essaie d’apporter un grand soin à tout ce qui est visuel: photos, artwork, vidéos… Qui sait ? Peut-être qu’un jour je franchirais le pas et je pousserai l’aventure un peu plus loin.
Music in Belgium: Y a-t-il un fil conducteur secret entre les albums? Ou pour formuler ma question autrement, les albums successifs de Melted Space sont-ils des “one shots” ou, au contraire, autant de chapitres d’une grande histoire?
Melted Space: Oui il y en a un. En fait, si on prenait une frise chronologique, «The Great Lie» se situerait plusieurs années après la fin de «From the past». C’est d’ailleurs pour cela que j’ai volontairement réutilisé le thème de la dernière chanson de celui-ci pour entamer le nouvel album. «Between» fait office de cross-over, mais tout cela fait partie d’une grande histoire dont je n’ai évidemment pas encore les tenants et aboutissants. Je pense donc que le prochain album se placera aussi dans ce contexte.
C’est un monde en perpétuelle évolution, dans le premier album, tous les personnages sont démunis de pouvoirs, dans le dernier, le monde a changé et une sorte de nouveau panthéon s’est mis en place. Certains dieux ont donc regagné leurs pouvoirs et il est question de magie et de tout ce qui a trait au merveilleux et à la fantasy. Ainsi je m’amuse à jouer avec tous ces éléments à ma guise et suivant les besoins de l’histoire que j’ai envie de raconter. Comme je le disais, j’ai une approche assez cinématographique. Je suis donc totalement libre de faire comme je veux. C’est une façon de créer ma propre mythologie. Un reste de l’enfance où comme beaucoup, je m’amusais à mélanger mes jouets pour créer des histoires fantastiques. Finalement, je suis un enfant avec les moyens d’un adulte.
Music in Belgium: Comment parvenez-vous à recruter tant de grandes pointures pour participer à votre projet? J’imagine que cela n’a pas dû être simple, surtout au début quand personne ne vous connaissait…
Melted Space: Cela s’est fait petit à petit bien entendu. Au départ, comme je le disais, j’ai appelé des gens que je connaissais. J’ai passé de nombreuses années au sein d’un groupe de black métal avec lequel j’ai eu la chance de faire pas mal de concerts, festivals… et donc de croiser beaucoup de monde. J’ai donc utilisé le petit réseau que je m’étais fait pour débuter. Petit à petit, j’ai pu proposer mes chansons à des chanteurs plus « connus ». De fil en aiguille, j’ai proposé à Liv Kristine, à Ashmedi et puis je me suis retrouvé à discuter au téléphone avec David Vincent…
Cela s’est fait au fil de mes rencontres, de l’évolution du projet et de sa visibilité à l’international. Je sais que l’aspect interprétation théâtrale a beaucoup intéressé tous les chanteurs au-delà de la simple participation musicale. Certains étaient ravis de pouvoir montrer une autre facette de leur personnalité musicale qu’ils ne pouvaient pas forcément exploiter dans leur propre groupe… De plus, la rencontre humaine a également été très importante. On a passé de très bons moments avec chacun des artistes qui sont venus ou qu’on est allé enregistrer à l‘étranger. Depuis lors, on passe aussi de très bons moment chaque fois qu’on se rencontre.
Music in Belgium: Quels sont les artistes invités qui vous ont le plus impressionné à ce jour?
Melted Space: C’est très difficile à dire… Ils m’ont tous impressionné pour quelque chose. Guillaume Bideau pour la construction de son personnage d’un bout à l’autre de l’album par exemple. Ailyn et Mariangela pour leur efficacité en studio. Attila et Niklas pour leur interprétation, Mikael pour un peu tout ça en même temps, Arjen pour sa créativité monstrueuse (il a tout créé et enregistré en une nuit)… C’est une question à laquelle je n’ai vraiment pas de réponse. Ce que je peux dire par contre c’est que j’ai vraiment l’impression de ne m’être trompé pour aucun d’entre eux dans mes choix. L’album est véritablement comme je l’entendais, voire mieux!
Music in Belgium: «The Great Lie» bénéficie de la participation d’un orchestre symphonique qui donne une dimension encore plus théâtrale à votre musique. Comment avez-vous vécu cette expérience et comptez-vous continuer sur cette voie ?
Melted Space: Cela a été une expérience extrêmement forte et intense, comme tu peux l’imaginer. Cela m’a demandé plusieurs mois de travail et de préparation. Ce n’était pas la première fois que je travaillais avec un orchestre. Pendant mes études de composition à l’École normale, j’avais déjà eu l’occasion de me frotter à l’exercice, mais j’avais oublié à quel point cela peut être prenant. La préparation de toutes les partitions, le travail des nuances… bref tout faire pour que le jour J, on ne parle que de musique. Quand ils ont joué les premières notes, cela a été un réel choc pour moi!
Je ne sais pas si je renouvellerai l’expérience, mais si jamais j’y reviens, je sais exactement où aller! Toute l’équipe de production de l’orchestre s’est mis au service de cette musique à un point que je n’imaginais pas. Il faut dire que quand on rentre dans la cabine de l’ingénieur du son, il y a une seule photo: celle de Within Temptation! Autant dire que cela m’a mis en confiance tout de suite. De plus je savais qu’ils avaient déjà travaillé avec Dimmu Borgir, Septicflesh… Autant de groupes dont je suis fan et qui sont de véritables références pour moi.
Music in Belgium: Le grand Arjen Lucassen, maître incontestable du genre, est de la partie sur le nouvel album. Comment s’est passé la rencontre ?
Melted Space: Eh bien cela s’est fait en plusieurs étapes. Cela a commencé quand Aarshok a titré un article « Le Ayreon français ». Je l’avais posté sur Facebook et lui qui est connu pour répondre à tous ses fans, il a commenté! Je savais que plusieurs journalistes lui avaient parlé de moi mais c’était une des premières fois où j’avais affaire directement à lui. Au fur et à mesure que j’avançais dans la composition de l’album, j’avais cette envie de faire ce morceau hommage à ce grand Monsieur qui m’a autant influencé tout en mélangeant l’opéra et le concerto. Du coup une fois le morceau écrit, je lui ai proposé de participer, je lui ai fait écouter et il a accepté de suite. Le seul soucis était son emploi du temps car il était en pleine production de The Gentle Storm. Il a donc fallu attendre un peu puis un jour il m’a dit : «C’est bon. Là j’ai un peu de temps; je le fais maintenant! ». Le lendemain matin, j’avais toutes les pistes…
Les mots me manquent pour décrire ce qui s’est passé dans ma tête quand j’ai entendu le son d’Arjen sur mon morceau. Même maintenant je ne m’y fais toujours pas! C’est un tel rêve qui s’est réalisé… Récemment j’ai eu la chance de le rencontrer à Rotterdam lors des représentation de «The Theater Equation», il s’est montré très encourageant et d’une extrême gentillesse. La rencontre a été évidemment trop courte, car j’avais des milliers de questions à lui poser, mais je ne désespère pas de le revoir une prochaine fois. En tout cas c’est une rencontre que je ne suis pas prêt d’oublier.
Music in Belgium: Comment fait-on pour boucler le volet financier quand on a recours à un orchestre symphonique et à de nombreux guests ? Les ventes de cd permettent-elles encore d’équilibrer les comptes ?
Melted Space: Eh bien pour le moment je ne sais pas. La seule expérience que j’ai concerne les précédents disques ou le premier avait payé le deuxième. Il est vrai que de nos jours, le marché est complètement dévasté. Du coup, la clé du problème semble être le live… Néanmoins, en ce qui concerne l’album, il y a aussi une part d’investissement professionnel que j’ai fait en tant que compositeur. En effet, travailler avec un tel orchestre ouvre pas mal de portes par la suite et c’est donc quelque chose que je ne regrette absolument pas. De toute façon, il ne pouvait en être autrement. Il fallait l’apport de cet orchestre pour pouvoir donner vie comme je le voulais à l’histoire. J’aurais trouvé les financements nécessaires même si je ne les avais pas eus. C’est mon côté obstiné. Je sais aussi à quel point il est facile de tomber dans le kitsch avec ce style de musique. Il fallait donc l’éviter à tout prix et se donner les moyens de réaliser le meilleur album possible.
Music in Belgium: Quels sont les projets futurs de Melted Space ? Doit-on s’attendre à des surprises ?
Melted Space: Eh bien comme nous venons de l’annoncer, nous repartons en tournée en février avec Symphony X. C’est incroyable, car au sein du projet, nous sommes tous fan de ce groupe avec lequel nous avons fait nos premières armes quand nous étions plus jeunes! C’est une opportunité extraordinaire! Jusqu’il y a un an ou deux, jamais je n’aurais imaginé tourner avec l’un des groupes dont je suis le plus fan …
Pour la suite, nous sommes en train de voir ce qui va se passer, nous venons de rentrer dans Base Productions. C’est une chance incroyable et cela élargira sans doute considérablement nos perspectives. Nous verrons bien ce qui se passera. Pour ma part, j’aimerais avoir l’opportunité de pouvoir jouer en festival et faire intervenir des chanteurs de l’album. Je sais que tous sont partants pour venir s’ils sont dans le coin, j’attends que la possibilité se présente.
Music in Belgium: Quel est le projet le plus fou qui vous soit venu à l’esprit et que vous rêveriez de réaliser ?
Melted Space: Ce serait de jouer «The Great Lie» sur scène avec un orchestre et tous les chanteurs, comme «The Theater Equation» d’Arjen. J’ai trouvé vraiment extraordinaire de pouvoir présenter un opéra métal avec une vraie mise en scène, des décors et tout ce qui va avec… Arjen était assez encourageant et m’a dit que j’aurai probablement l’occasion de le faire aussi (rit). Puissent les dieux du rock l’entendre et me permettre de réaliser ce rêve!
Music in Belgium: Quels sont les artistes avec lesquels vous n’avez pas encore travaillé et que vous rêveriez d’avoir sur un prochain opus de Melted Space ?
Melted Space: Eh bien en tout franchise, je rêve depuis des années de faire chanter Russel Allen… La tournée avec Symphony X tombe à point nommé! J’espère avoir la chance de lui en toucher un mot entre 2 concerts… À part lui, il y en a évidemment beaucoup d’autres: Sharon Den Adel, Til Lindeman, Shagrath, James Hetfield… mais il paraît qu’ils ont tous un groupe qui leur demande beaucoup de temps! Qui sait, peut-être qu’un jour…Néanmoins je sais qu’il y a aussi pas mal d’artistes «non métal» avec qui j’aimerais travailler. Je pense notamment à Shirley Manson (Garbage), Beth Gibbons (Portishead) ou bien encore Simon Burret (Aaron). Je me dis qu’il y a des voix extraordinaires partout dans le monde, j’attends de les découvrir et peut-être trouveront-elles leur place dans l’univers de Melted Space.
Music in Belgium: Envisagez-vous de réaliser un enregistrement en live qui sortirait en DVD/Blu-ray ? Les fans seraient ravis, moi en premier…
Melted Space: Pourquoi pas un jour… Je dois avouer que pour le moment, cela n’est pas au programme. Je suis assez perfectionniste. Du coup, si je ne dispose pas de tous les moyens pour faire quelque chose de qualité, je préfère ne rien faire. Mais il n’est pas impossible que d’ici quelques années justement, si les choses se passent bien et que le public est au rendez-vous, cela devienne un projet concret. En tout cas, je note l’idée!
Music in Belgium: Melted Space vous laisse-t-il le temps de participer encore à d’autres projets et si oui, lesquels ?
Melted Space: Malheureusement très peu… J’ai déjà dû quitter Embryonic Cells qui était mon groupe d’origine, je ne reste dans Wormfood que sur album, je ne peux pas faire les live… Néanmoins on m’a proposé pas mal de choses récemment, des choses auxquelles je ne vais pas pouvoir dire non si cela se fait, car cela me permettrait de travailler avec des artistes extraordinaires. Il va donc falloir que j’apprenne à ne plus dormir si je veux pouvoir m’investir dans ces projets. Et j’ai envie de m’y investir! De plus, j’ai mes activités de compositeur et de musicien qui me prennent aussi beaucoup de temps. Je dois jongler entre tout cela. C’est très excitant, mais aussi très fatigant. De temps en temps, je dois aussi un peu me couper du monde pour me ressourcer. Mais je ne vais pas me plaindre, cela ressemble de très près à la vie que je voulais avoir quand j’étais ado. J’assume donc et j’en profite au maximum!
Music in Belgium: Si un jeune musicien débutant vous demandait comment faire pour réussir dans le métier, quel conseil lui donneriez-vous ?
Melted Space: Eh bien je fais régulièrement des «master class» sur le développement des groupes et je lui dirais exactement ce que je dis aux groupes avec lesquels je travaille: il n’y a pas de recette miracle! Ensuite, je lui dirais de beaucoup travailler son instrument, sa méthode de composition mais aussi de rencontrer des gens, aller aux concerts. C’est toujours très formateur d’aller voir des gens qui jouent 100 fois mieux que toi; cela apprend l’humilité et cela donne une motivation que l’on ne peut trouver nulle part ailleurs.
Après il y a tellement de facteurs que l’on ne maîtrise pas que c’est impossible de donner plus de conseils. Je me souviendrai toujours d’un conseil qu’un de mes profs m’avait donné il y a plusieurs années. J’avais passé quelques années avec lui puis un jour, en fin d’année il me dit « Bon l’an prochain je ne veux plus te revoir, je t’ai appris tout ce que je savais, maintenant va faire ta vie! ». Très surpris je lui ai répondu que j’étais loin d’avoir appris tout ce que je devais et que j’avais encore besoin de conseils pour avancer et me perfectionner et là il me dit: « Le seul conseil que je pourrais te donner c’est d’aller faire une école de commerce pour apprendre à te vendre ». Sur le moment j’ai cru qu’il rigolait… et tout récemment j’ai compris ce qu’il voulait me dire. En effet de nos jours, on peut être le meilleur musicien du monde dans sa chambre, mais si personne ne le sait, cela ne sert à rien. Malheureusement beaucoup de gens n’ont pas le succès qu’ils méritent justement à cause de tous ces facteurs que l’on ne maîtrise pas comme les rencontres, la chance, l’évolution de ce que le public a envie d’entendre, les albums importants que les grands groupes vont sortir… Le principal est de se faire plaisir en faisant ce qu’on aime. Le reste, ce n’est pas à nous de décider.