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Steve HACKETT, l’âme de Genesis à Limbourg


En ce 1er novembre 2009, nous voilà partis voir ce dimanche à Limbourg celui qui reste à mes yeux le seul musicien ayant gardé l’esprit du grand Genesis (1971-1977). En attestent les reprises sur ces différents albums live, où il restitue l’ambiance du « Genesis live » (1973) et du « Seconds Out » (1977). Petit rappel bibliographique. Steve Hackett est né le 12 février 1950. En 1971, il rédige une petite annonce, devenue légendaire, dans le Melody Maker, ce qui lui permettra d’intégrer le groupe Genesis devenu lui aussi, légendaire. Il restera au sein de la Genèse de 1971 à 1977 et participera aux albums incontournables tels que « Foxtrot », « A trick of the tail », …

Il compose son premier album solo en 1975, début d’une longue carrière riche de près de 40 albums dont de nombreux live. Au cours de celle-ci, il démontrera une grande capacité pour la composition et surtout, une immense virtuosité aussi bien à la guitare électrique qu’à la guitare acoustique.


Mais revenons à nos moutons ! Nous arrivons à Limbourg vers 18 h30. Premier constat, il reste des places à vendre à l’entrée ! En effet, dans la salle, on dénombre environ 600 personnes ayant fait le déplacement pour voir le grand Steve. Ce qui frappe, c’est la moyenne d’âge (40 à 50 ans), peu de jeunes sont présents ! C’est notre ami Francis Géron qui, comme à son habitude, veille au grain. Le staff de Prog-Résiste (Pierre Romainville, Gilles Arend…) assiste notre Francis national.
Le concert démarre pile à 19 h par « Mecanical Bride ». D’emblée, la mise en place et la prise son sont impeccables. Le light show n’est pas en reste. On a bien affaire ici à de vrais pros (musiciens et staff technique). Fidèles au poste, c’est Roger King (claviers), Rob Townshend (flûte, clarinette, saxophone), Gary O’Toole (batterie et voix) et Terry Gregory (basse et voix) qui accompagnent notre maître de cérémonie.
Les morceaux s’enchaînent alliant puissance et technique.

L’ensemble du concert nous offre un rock fusion qui n’est pas sans rappeler la grande époque de King Crimson, Soft Machine ou Van der Graaf Generator. A ce propos, la prestation de Rob Townshend est incontournable. C’est lui qui par ces divers instruments, donne une coloration jazz-fusion à l’ensemble. Chaque morceau permet à Steve Hackett de montrer ses talents de guitariste. Entre ceux-ci, il parle bien volontiers au public avec même quelques mots dans la langue de Molière (il s’excuse d’ailleurs pour ses petites erreurs de langage).


A partir du 3e morceau (si j’ai bonne mémoire), on assiste tout bonnement à une standing ovation après chaque morceau, ce qui est très rare ! A l’image des albums « Live Archive 3 » et « Live Archive 4 », Steve passera en revue presque toutes ses grandes compositions personnelles, mais aussi les incontournables reprises du Grand Genesis. Mais nous aurons également le privilège d’entendre des compositions de son nouvel album (« Out of the tunnel’s mouth ») ainsi qu’un magnifique passage acoustique.

Pour la set list, nous avons pu entendre :

  • Intro
  • Mechanical Bride
  • Fire of the Moon (nouvel album)
  • Every Day
  • Emerald and Ash (nouvel album)
  • Ghost
  • Ace of Wands
  • Pollution B
  • Slogans
  • Serpentine
  • Tubehead (nouvel album)
  • Spectral Mornings
  • Firth of Fifth (joué en entier, Gary O’ Toole assurant la voix)
  • Rainbows
  • Acoustic Medley
  • Blood on the Rooftops
  • Fly On a Windshield
  • Sleepers (nouvel album)
  • Still Waters (nouvel album)
  • Los endos (au final)
  • Clocks (en rappel)

Parlons des autres musiciens qui l’accompagnent. Roger King allie sobriété et technique. Gary O’Toole est magistral, il nous gratifiera d’un solo de fûts d’anthologie. Terry Gregory, hormis sa tenue excentrique (jupe en cuir et nattes), nous fait profiter de sa grande dextérité. Il nous proposera d’ailleurs en solo, un morceau joué avec un stick. Concernant Rob, je vous en ai déjà touché quelques mots. Ayant déjà assisté à des concerts de jazz, je peux vous confirmer que c’est un grand jazz-man. Steve, quant à lui, alterne les passages limpides qui ne sont pas sans rappeler Mike Oldfield et, des passages riches en distorsion et effets Larsen qui, quant à eux, font planer le fantôme de Jimi Hendrix au sein de la salle. Thierry Dubois, guitariste lui-même, me confirme qu’il n’a pas souvent vu une telle dextérité. Dernières choses, les harmonies vocales sont magnifiques.


Le concert se termine par un « Los Endos » de derrière les fagots, ce qui nous ramène au fait que Steve Hackett reste bien le seul à restituer l’âme de Genesis Grande Période ! Nous aurons encore droit à un rappel, le public faisant à nouveau une standing ovation comme j’en ai rarement vu !

Après le show, Steve viendra pendant près d’une heure dédicacer cd et vinyles et également poser pour de nombreuses photos. Face à nous, se trouve un homme d’une grande sensibilité et d’une simplicité déconcertante ! Un grand coup de chapeau pour ce grand Monsieur.

Voilà, que dire sinon que celui qui n’est pas venu a raté très certainement le concert de l’année, voir plus. Personnellement, c’est pour moi un des meilleurs concerts auquel j’ai assisté depuis que je traîne dans les salles de concert.

Photos © 2009 Jean-Luc Cruwels

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