SELFLESS ORCHESTRA – Great Barrier
Je suppose que le titre de cet album fait référence à la Grande barrière de corail puisque l’extrait ‘Live ‘ que je vous propose d’emblée d’écouter, débute par des images marines montrant la diversité et la multiplication de la vie des fonds marins, une occasion aussi de découvrir l’étrange alchimie développée par le groupe australien Selfless Orchestra où post-rock et musique classique s’entrecroisent ou s’entremêlent pour ne faire qu’un !
Evolution crescendo de la musique partant de bruitages de fond de mer voir d’animaux marins vers une sorte de saturation post-rock voir une expérimentation oppressante, les instruments classiques se mêlent ensuite aux instruments électriques dans un premier temps, pour revenir à des sons plutôt expérimentaux où, s’additionnent à nouveau les instruments classiques et électriques ! Voilà donc encore une démarche artistique largement hors des sentiers battus mais pour vous en faire une idée peut-être plus précise, je vous propose l’écoute du premier morceau de l’album :
Où l’on ressent encore cette montée en puissance en partant du néant et donc de peu de sons vers, l’ouverture du violon et du violoncelle décrivant des notes oppressantes et expérimentales évoluant vers la saturation de l’espace lorsque les guitares jouent la carte de la réverbération et de la distorsion et ce, jusqu’à l’évanouissement de la musique ! Plus loin on part sur quelque chose de plus temporisé et acoustique où, guitare électrique, violon et violoncelle puis vient alors s’additionner la section rythmique (basse et batterie) et le piano pour offrir un chouette mélange de pop-rock alternatif et d’arrière-plan néo-classique :
Forcément les choses se corsent en fin de course puisque, le côté saturé refait son apparition tout en conservant se même plaisir de découvrir ce que cet étrange projet musical est capable de nous offrir, une expérience classico-rock des plus intéressantes et qui vaut la peine de s’y attarder et surtout d’y tendre une oreille attentive. D’autant plus que le projet s’égare sur diverses pistes ajoutant également des narrations avant de revenir au piano classique et donc à un passage plus feutré qui, nous permet de reprendre notre souffle car jusqu’à présent il faut l’avouer, nous avons été déstabilisé par cette démarche plutôt atypique. Bien sûr les instruments rock reviennent encore à la charge pour s’entremêler à ceux venant de la musique classique. Même la saturation post-rock refait surface, les violons essayant de suivre des débats sonores qui, vont jusqu’à l’implosion sonore ! De courts interludes parsèment aussi l’album histoire de souffler entre deux compositions bien senties et toujours quelque peu déstabilisantes, le néo-classique cohabitant avec l’expérimental !
Mais parler c’est bien, écouter un nouvel extrait c’est mieux et justement, c’est ce que je vous propose avec encre ici un rock saturé où le néo-classique se fraye un chemin :
Soyons clair on est toujours dans un véritable tourbillon de notes et de sons qui s’enchevêtrent, pour construire cette étrange musique qui me semble des plus personnelles, décrivant donc la personnalité de cette association atypique de musiciens venus je suppose d’horizons divers. On enchaîne avec la dernière composition qui reprend un clip lui-aussi tourné vers la mer, la grande barrière de corail et surtout, les efforts mis en place pour reconstruire cette dernière…recoloniser le milieu :
Pour ce qui est de la musique du concept ou plutôt de l’orchestre Selfless Orchestra, il jongle entre néo-classique, post-rock et rock expérimental. Il faudra je pense plusieurs écoutes attentives pour bien assimiler et comprendre la démarche artistiques de tous ces musiciens mais ce qui est sûr, c’est de reconnaître une indéniable originalité mais aussi la volonté de la recherche pour concevoir autre-chose ! A découvrir assurément !
Le groupe ou plutôt l’orchestre :
Steven Alyian (guitare, harpe d’eau)
Raymond Grenfell (basse)
Madeline Antoine (violon)
Jerome Turie (batterie et percussions)
Miranda Murray-Yong (violoncelle)
Aaron Wyatt (violon alto)
Angus Young (piano)
Bhavani Naea (chant)
Drew Goddard (guitare)
Matthew Hatch (flûte)
Pays: AU
Stock Records
Sortie: 2020/10/23