RIAN – Twenty-three

Rian est un de ces innombrables groupes suédois pratiquant un hard rock FM et AOR aux contours Eighties clairement identifiés. Mis en place en 2013 par Richard Andermyr (chant et guitare), Jan Johansson (batterie) et Jonas Melin (basse), le groupe passe quelques années à trouver un second guitariste qui ferait péter du bon solo, ce qui finit par arriver avec le recrutement de Tobias Jakobsson, un gratteux qui passe curieusement le reste dans sa carrière dans des groupes death metal (Riket) et black metal symphonique (Netherbird). Jakobsson, en officiant également dans un groupe tel que Rian, fait ici preuve d’un étonnant éclectisme.

Richard Andermyr fait quant à lui partie d’un groupe appelé Hearts On Fire. Ce groupe, tout comme Rian, est signé sur le label australien MelodicRock, une petite maison qui édite patiemment depuis 2010 tous les artistes hard FM/AOR de second rang qu’elle peut trouver dans le monde. Le premier album ʺOut of the darknessʺ de Rian sort en 2017 sur ce label et reçoit un bon accueil public, ce qui rameute les chasseurs de têtes de Frontiers Music, toujours en quête d’un bon coup lorsqu’il s’agit de hard rock mélodique.

C’est ainsi que le label italien met la main sur Rian, avec la perspective d’un contrat couvrant plusieurs albums. Le premier d’entre eux rassemble des morceaux écrits pendant la période 2018-2020 et porte le nom de ʺTwenty-threeʺ, sans qu’on en sache vraiment la raison. Il n’y a pas 23 chansons dans cet album, ce n’est pas le 23e du groupe, nous ne sommes pas en 2023, donc on n’est pas plus avancé pour ce qui est du titre.

Peu importe le titre, l’important, c’est le contenu. En la matière, Richard Andermyr et ses compagnons fournissent ici le contingent standard de chansons hard rock FM bien sympathiques, pas méchantes pour deux sous, produites aux petits oignons par Daniel Flores (Find Me, The Murder Of My Sweet) et dont l’esprit donne à penser que ce disque aurait très bien pu sortir en 1987 sans que ça ne dérange personne. Pour l’inspiration, le programme est affiché en grand pour qu’on puisse bien voir : Bon Jovi, Europe, Foreigner, Dokken, Winger, Queensrÿche, avec une petite touche d’Altered Bridge pour céder un peu de terrain à la modernité.

Si le contenu de cet album donne dans un hard rock générique typé Eighties à mort, on se surprend quand même à repérer des mélodies accrocheuses qui donnent du corps à l’ensemble. Des refrains aisément mémorisables enjolivent ainsi les morceaux ʺStopʺ, ʺIn the darkʺ, ʺWhere do we runʺ, ʺWe belongʺ (l’obligatoire ballade pour le moment romantique du disque). On a droit à l’enthousiasme des stades de foot avec d’autres solides hymnes comme ʺBody and soulʺ ou ʺStranger to meʺ, toujours tenus par le jeu de guitare flamboyant de Tobias Jakobsson.

Voilà, c’est joli, bien fait, divertissant ; les musiciens sont sympathiques et on se laisse aller à une petite pointe d’empathie pour leur combat consistant à défendre la mémoire et la gloire passée du hair metal. Mais en fait, seuls les collectionneurs acharnés du genre, les fans de hard rock mélodique suédois, les complétistes du label Frontiers Music ou les déviants accumulant les albums à pochettes tapageuses à titre métallisé auront de sérieuses raisons de faire l’acquisition de cet album.

Le groupe :

Richard Andermyr (chant et guitare)
Jan Johansson (batterie)
Jonas Melin (basse)
Tobias Jakobsson (guitare lead)

L’album :

ʺStopʺ
ʺIn The Darkʺ
ʺWhere Do We Runʺ
ʺTwenty-Threeʺ
ʺFor Your Heartʺ
ʺWe Belongʺ
ʺMy Oceanʺ
ʺBody And Soulʺ
ʺThe Passengerʺ
ʺStranger To Meʺ
ʺYour Beautyʺ

https://www.facebook.com/rianisalive/

Pays: SE
Frontiers Music
Sortie: 2021/07/16