SCABIES, Rat – P.H.D. (Prison, Hospital, Debt)
Heureusement que nous avons pris l’habitude de classer nos CDs par ordre alphabétique ! Lorsque cette chronique sera terminée, nous pourrons facilement archiver la plaque de Rat Scabies entre le classique « Get Ready » de Rare Earth et le tonitruant « All For One » de Raven. La chose n’aurait pas été aussi aisée si nous avions eu la mauvaise idée de ranger les albums de notre collection par genre musical. En effet, il est presque impossible de coller une étiquette précise sur ce « P.H.D. (Prison, Hospital, Debt) » ; un disque hétéroclite dont l’enregistrement a été étalé sur plusieurs années, au gré des humeurs et du temps libre de l’ami Rat Scabies. Sans l’aide précieuse de l’alphabet, nous aurions dû nous résoudre à le ranger au rayon ‘Vieilles légendes du Punk’, une solution, qui ne nous aurait plu qu’à moitié.
Car si Scabies a bien été le cogneur du groupe punk anglais The Damned (NDR : il a cofondé le groupe en 1976 et a participé à tous ses splits/reformations jusqu’en 1996), les compositions qu’il partage avec nous dans le cadre de son tout premier album solo n’ont pas grand-chose à voir à avec le style du légendaire groupe qui a fait pogoter plusieurs générations d’iroquois glavioteurs. Il quand même préciser que l’ami Rat (NDR : Christopher John Millar de son vrai nom) a eu une carrière musicale plutôt éclectique et qu’en plus de son job à longue durée chez les Damned, le gaillard a aussi joué des baguettes, en mercenaire, chez des artistes aussi divers et variés que le chanteur folk psychédélique Donavan, le groupe gothique anglais Nosferatu, dans le groupe solo du chanteur Nevil Stapples (du groupe ska The Specials) ou encore chez Dave Catching, le guitariste des tristement célèbres Eagles Of Death Metal. Ceci explique sans doute le côté varié de ses compositions et le style décousu (mais agréable) de sa plaque.
Celle-ci démarre sur un Boogie/Garage Rock endiablé intitulé « Chew On You » et se poursuit sur un instrumental mélangeant le Rock’n’Roll musclé et rapide d’un Motörhead avec des claviers inspirés par les Doors. « Sing Sing Sing », contrairement à ce qu’affirme son titre, est un instrumental. C’est une reprise (la seule de l’album) très entrainante d’une célèbre composition Jazz/Swing de Louis Prima. Autre changement radical de style « Rat’s Opus », un titre Prog Rock opératique tout en claviers, dont la mélodie pourrait faire penser au célèbre « Phantom Of The Opera ». Les titres suivants s’enchainent sans que l’on puisse vraiment y trouver de fil conducteur. « Floating » est une curiosité dub/reggae ambiante, « Dazy Bones », un Glam Rock Seventies, « Benny’s song », un blues instrumental à la guitare slide, « Un Nouveau Balai », un boogie ‘Status Quoesque’ instrumental, « Floydian Slip » une parodie psychédélico-spatiale de Pink Floyd, « It Feels Like Sunday » un interlude instrumental brumeux et « Glad You Coud Make it », qui clôture l’album, une somnolente ballade psychédélique instrumentale.
Bref, il y a un peu de tout sur « P.H.D. (Prison, Hospital, Debt) » : du sympathique, du joli, de l’aventureux, etc. Malheureusement, tout cela n’est pas toujours enthousiasmant. La plaque, qui tient plus de la collection de fonds de tiroirs que du véritable album solo est surtout destinée à faire plaisir aux fans inconditionnels de Rat Scabies (NDR : les collectionneurs peuvent même se procurer une version vinyle de l’affaire). Les autres consulteront l’état de leurs finances avant d’y investir leurs deniers.
L’album (38’36) :
- Chew On You (2’49)
- My Wrists Hurt (3’01)
- Sing, Sing, Sing (3’16)
- Rat’s Opus (3’55)
- Floating (3’56)
- Shivers (3’57)
- Dazy Bones (3’24)
- Benni’s Song (1’29)
- Un Nouveau Balai (A New Broom) (2’02)
- Floydian Slip (4’20)
- It Feels Like Sunday (3’18)
- Glad You Could Make It (3’03)
Le groupe :
- Rat Scabies : Batterie, guitare, basse, claviers, chant
Remarque : les musiciens invités sont trop nombreux pour être tous cités
Pays: GB
Cleopatra Records CLO0802
Sortie: 2018/04/20