HUMAN SONG – Blue Spaces
Fondé en 2012, le trio Post Rock Alternatif français Human Song se présente comme …le digne héritier de PJ Harvey, Björk et Tori Amos… ; trois artistes dont les albums, vous vous en doutez un peu, n’encombrent pas vraiment les rayonnages de ma cédéthèque de Métallurgiste intolérant. Ajoutez à cela le fait que le groupe n’hésite pas à affirmer sa différence en vantant fièrement l’absence totale de guitares sur sa plaque et vous comprendrez les orages qui secouent mon esprit simplet au moment de rédiger cette chronique : Quoi ? On fait du Rock sans guitares maintenant ? Et ça sera quoi l’étape suivante ? Des supermarchés sans caissières, des trains sans accompagnateurs et la retraite à 67 ans ? Il y a des limites à ce que le peuple peut supporter, merde ! Mais que fait le gouvernement ? Rien ? Ah, OK ! Ouf alors… il est bon de savoir qu’au moins cela est immuable ! D’un autre côté, tout n’est pas toujours noir ou blanc. « Blue Spaces », le nouvel opus du trio guitarrophobe nous a été envoyé par 312 Music et nous nous disons qu’une agence de promotion qui représente aussi un artiste (chanteur ET guitariste, s’il vous plait) aussi talentueux que notre ami Cris Luna ne peut pas vraiment se tromper sur toute la ligne…
Bien que la négation d’une appartenance quelconque à la grande famille métallique ait été établie, il m’est quand même possible de tisser quelques parallèles entre mon style de prédilection et l’étrange entité sonore qu’est Human Song. Au nombre de ceux-ci : un penchant pour les atmosphères lourdes et tristounettes qui n’est pas sans évoquer une certaine vision du Doom et un goût prononcé pour les vocalises féminines angéliques que j’ai parfois envie d’associer à la fraction Gothique de notre secte sonore.
Le mot ‘secte’ n’est pas choisi par hasard, puisque les atmosphères créées par Human Song ont quelque chose de quasi religieux. J’ai l’impression d’entrer dans « Blue Spaces » comme je pénètre dans une cathédrale, avec un mélange de respect et d’admiration pour la beauté de la chose et la sensation profonde de ne pas vraiment y être à ma place.
Sombre et mélancolique, la musique de Human Song s’articule autour des lignes de chant de Jane Lake. Tantôt lyriques, tantôt théâtrales (voir même incantatoires), les vocalises de la jolie demoiselle constituent l’essentiel de la trame des compositions. Pas toujours constituées de mots, elles semblent avoir été traitées comme un instrument à part entière. L’un des autres constituants fondamentaux du style particulier du trio est incontestablement la basse de Mathew Corner ; génératrice d’atmosphères écrasantes et, sans doute, principale garante de l’appartenance du projet au monde du Rock. La batterie subtile de Théo Seemann, le piano et les effets électroniques étoffent joliment l’ensemble, d’une manière qui confirme l’affiliation à PJ Harvjey, Björk et Tori Amos. Déroutant au premier abord pour l’obtus que je suis, « Blue Spaces » se révèle, au final, franchement envoutant et incontestablement digne d’intérêt !
À l’originalité de son style musical, Human Song ajoute une propension à donner des prestations scéniques dans les endroits les plus insolites. Le clip vidéo de leur « Live Au Centre De La Terre », capté à 70 mètres sous terre, au Gouffre de Poudrey, dans le département du Doubs (France) en est un très bel exemple.
L’album (50’38) :
- No Fairy (3’38)
- West (3’46)
- Four Doors (2’42)
- The Amazon (6’06)
- L’Enfant Arbre (2’08)
- Blue Spaces (5’02)
- Faces On The Ground (2’51)
- Les étoiles (1’57)
- Hunter’s Procession (3’05)
- This Is Not A Song For War (10’44)
- Mirrors (8’34)
Le groupe :
- Jane Lake : Piano, chant, électronique
- Mathew Corner : Basse, électronique
- Théo Seemann : Batterie
Pays: FR
Autoproduction – BS13C/1
Sortie: 2018/05/01