BAD TO THE BONE – Thirteen
Les caprices de la poste font parfois qu’un paquet passe quatre mois à déambuler entre son point d’envoi et son arrivée supposée. C’est ce qui est arrivé à une livraison que j’attendais, avec quelques disques à chroniquer à bord. On nous excusera donc du retard avec lequel nous parlons de certains disques, mais il est clair que certains d’entre eux valaient quand même qu’on en discute, comme par exemple cet album du groupe néerlandais Bad To The Bone.
La patience et la longueur de temps sont aussi ce qui caractérise ce combo, puisque ce dernier sort son quatrième album alors que son origine remonte à 1979, dans la bonne ville de Gouda. Et, cerise sur le gâteau, ce nouvel album « Thirteen » sort en 2017 alors qu’il a été enregistré en 2004. Il ne faut vraiment pas être pressé…
Si Marc Ibelings (chant, harmonica, guitare), Maarten Ibelings (guitare et chœurs), Paul van Schaik (basse et chœurs) et Karel Dops (batterie et chœurs) ont mis tant de temps de passer du troisième album (« Primitive urge », 1998) à ce quatrième album « Thirteen », c’est qu’ils avaient peut-être autre chose à faire. En effet, les frères Ibelings occupaient encore récemment leur temps en tant que membres des Bintangs, sans doute le groupe de blues rock néerlandais le plus mythologique du monde, avec ses 57 années d’existence et sa carrière fleuve autour du vétéran Frank Kraayeveld. Karel Dops avait aussi à s’occuper avec son groupe Doppelgängers, créé en 1982 et auteur de deux albums dans les années 90.
Bref, ça a pris le temps mais nos rockers bataves se sont quand même décidés à donner un dernier coup de mixage à ces enregistrements de 2004 pour les sortir sous le nom de « Thirteen ». Ce chiffre peut s’expliquer par le fait qu’il y a treize chansons dans l’album mais aussi du fait qu’il a fallu treize ans pour le sortir.
Le symbole de la poisse n’est pas de mise ici quand on écoute ce disque, qui nous fournit une saine dose de rock ‘n’ roll électrifié et musclé, dans une veine AC/DC évidente (« Hot air-balloon », « Tightrope », l’excellent « Brain out of gear »), mâtiné de quelques granulés de blues-rock costaud (« Lil’ love transmitter ») et des giclées de rock binaire spécialement conçu pour les bagarres de bistrot (« Black hole », « Back on track »). Le groupe sait se montrer plus léger et séducteur sur des pièces comme « Last drop of love », ou plus dramatique et inspiré sur des choses comme « Ghosts of her past ».
Bad To The Bone parvient encore à nous tenir en haleine sur la fin de son disque, en variant les atmosphères entre nervosité rock (« Christine »), fanfaronnades stoniennes (« Belly of the beast »), aubades springsteeniennes (« Second to none ») ou pensées pour Johnny Cash (« Thirteen »).
Bref, cela valait le coup d’attendre treize ans pour recevoir cette manne électrique du meilleur aloi, capable de convertir les influences en touche personnelle et nous permettant de conclure que Bad To The Bone est un groupe volontiers captivant.
Pays: NL
Flash In The Pan Records
Sortie: 2017/09/21