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UFO – The Salentino Cuts

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Eh ! Un nouvel album d’UFO ? Quelle (bonne) surprise ! Bizarre quand même. J’ai eu la chance d’assister aux deux dernières prestations données par les fringants OVNIs britanniques dans la région (NDR : à l’« Alcatraz«  en août et au « Raismes Fest«  en septembre) et ils se sont bien gardés de faire allusion à cette nouvelle soucoupe. Pourtant il est là dans mes mains, ce « The Salentino Cuts » qu’à peine sorti de l’enveloppe, je glisse fébrilement dans le tiroir de la platine laser. Play !

Tiens, je connais cette mélodie ! Mais oui, c’est ce classique des Yardbirds
« Heartful Of Soul » (1965). Flute. Un album de reprises. En quarante huit ans de carrière, UFO à toujours évité cet exercice qui, pour beaucoup d’artistes, est le signe d’un léger flottement au niveau de l’inspiration. Pourtant elle dépote cette cover, avec la voix chaude de Phil Mogg, les claviers vintage de Paul Raymond et le solo subtile de Vinnie Moore. Cet album n’est peut-être pas une si mauvaise nouvelle que cela, après tout ! Pause. Dans ma précipitation, j’ai oublié de jeter un coup d’œil au feuillet promotionnel qui accompagne le CD. Voyons cela. Cinq lignes résument les cinq décennies de carrière du groupe. Avant la liste des titres qui figurent sur l’album, une phrase supplémentaire confirme ce que j’avais cru comprendre : UFO rend hommage à une douzaine de ses groupes favoris. La liste des dates et de villes américaines imprimée sur le verso du feuillet me fait imaginer une autre explication : cet automne, UFO a prévu de rendre visite à nos cousins rockers du continent américain et il ne veut sans doute pas arriver les mains vides. À défaut d’avoir le temps de composer de nouvelles chansons, mettre en boite quelques reprises semble être un compromis acceptable. Ceci expliquerait également pourquoi « The Salentino Cuts » sort sur le label Californien Cleopatra Records (NDR : alors que les six derniers opus studio des anglais étaient parus chez les Allemands de SPV/Steamhammer) et pourquoi la setlist de la plaque est constituée, aux trois quarts, de reprises d’artistes américains.

Play. Je n’ai jamais pu résister au « Break On Through » des Doors (1967) et dès les premiers coups de baguettes d’Andy Parker, je suis debout sur la table du salon à danser le Jerk. Le pied. Alors que je me prépare déjà à donner la cote maximale à son album, UFO commet l’irréparable faute de goût (la seule, je vous rassure) avec une cover tristounette du « River Of Deceit » (1995) des pleurnichards grunge de Mad Season. Bon sang, mais qu’est-ce qu’elles étaient tristes et pitoyables ces années 90 ! Nous remontons heureusement vers la fin des brumeuses Sixties avec le didactique « The Pusher » (NDR : l’un des deux titres – avec « Born To Be Wild » – que Steppenwolf avec placé sur la BO du film culte Easy Rider) qui nous vante les mérites de la marijuana tout en nous mettant en garde contre les méfaits des drogues dures. Étonnante, mais très réussie, la reprise du folk rocker américain John Mellencamp « Paper In Fire » (1984) sur laquelle la voix de Phil Mogg et la guitare de Vinnie Moore font à nouveau des merveilles. Retour au muscle avec les classiques que sont « Rock Candy » (1973) de Montrose et surtout le pesant « Mississippi Queen » de Mountain. Place à la soul et au blues avec « Ain’t No Sunshine », un hit interprété à l’origine en 1971 par le chanteur Soul/R&B Bill Withers. Sans doute l’un des plus beaux titres de la plaque, surtout que Vinnie Moore y ajoute l’un des soli dont il a le secret.

Je ne sais pas si UFO avait l’intention d’interpréter des chansons issues de cet album durant sa tournée américaine (il ne l’a pas fait sur l’européenne), mais, comme vous le savez sans doute, Tom Petty est décédé ce lundi 2 octobre 2017 et je suppose qu’en fonction de cette triste actualité, UFO se fera un devoir d’ajouter « Honey Bee » à sa setlist afin de rendre hommage à Petty qui l’avait composé en 1994. « Too Rolling Stoned » (Robin Trower, 1974) offre à Vinnie Moore l’occasion de brancher la pédale Wah Wah et d’improviser à cœur joie sur la rythmiques funky générée par le tandem Andy Parker/Rob de Luca. « Just Got Paid » interprété dans une version quasi identique à l’original de ZZ Top me donne à nouveau envie de me déhancher sur la table du salon. L’album se termine comme il avait commencé, sur un classique intemporel du rock britannique des sixties avec le fameux « It’s My Life » de The Animals. Stop.
Play.Play.Play.Play.

Il fallait tout le talent et l’expérience d’UFO pour faire de cette sélection éclectique un album homogène et agréable de bout en bout. La toute bonne surprise de cette rentrée.

L’album (46’49) :

  1. Heartful Of Soul (The Yardbirds) [3’10]
  2. Break On Through (The Doors) [2’22]
  3. River Of Deceit (Mad Season) [5’09]
  4. The Pusher (Steppenwolf) [4’55]
  5. Paper In Fire (John Mellencamp) [4’02]
  6. Rock Candy (Montrose) [5’11]
  7. Mississippi Queen (Mountain) [2’41]
  8. Ain’t No Sunshine (Bill Withers) [3’11]
  9. Honey Bee (Tom Petty) [3’59]
  10. Too Rolling Stoned (Robin Trower) [5’15]
  11. Just Got Paid (ZZ Top) [3’23]
  12. It’s My Life [3’33]

Le groupe :

  • Phil Mogg : Chant
  • Vinnie Moore : Guitares
  • Andy Parker : Batterie
  • Paul Raymond : Claviers, chœurs
  • Rob De Luca : Basse

Pays: GB
Cleopatra Records CL00644
Sortie: 2017/09/19

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