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FIREBACK – Theory of happiness

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La mondialisation, voilà l’ennemi! C’est le message que veut absolument nous transmettre Fireback, un combo du Nord de la France (que les mondialistes appellent maintenant les Hauts-de-France) qui a mis son énergie au service d’un métal hardcore/deathcore aux influences diverses mais bien assimilées. Seb (chant), Jo (guitare et chant), Aurél (guitare), Thibault (basse) et Alex (batterie) en ont marre de manger les mêmes hamburgers partout et de regarder les mêmes âneries à la télé. Et ils le disent dans ce premier album « Theory of happiness » qui attaque la grande transhumance des populations transformées en moutons vers un bonheur synthétique imposé par les élites oligarchiques, de façon à nous aveugler devant les véritables déliquescences de notre monde en fin de parcours.

Entendons-nous bien, être antimondialiste, ça ne veut pas forcément dire vouloir revenir à un hermétisme régionaliste ou local où on se protégerait derrière des traditions moyenâgeuses en chassant systématiquement tout apport venant de l’extérieur. Mais d’un autre côté, veut-on vraiment voir émerger cet individu du futur, complétement déraciné, ilote consumériste né avec un téléphone portable devant les yeux et un caddie à la main et pour qui les dérives morales les plus insensées ne seraient plus condamnables parce qu’elles seraient des droits individuels? Entre ces deux points, il y a – espérons-le – une voie médiane qui devrait pouvoir concilier modernisme et préservation d’un humanisme sain. Ce qui inquiète Fireback, c’est la prééminence de la finance internationale sur la conduite du monde, le remplacement des dirigeants politiques authentiques par des managers sans visage, le flicage du monde entier au prétexte de la sécurité à tout crin. Bref, Fireback ne veut pas que les romans « 1984 » de George Orwell, « Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley ou « Un bonheur insoutenable » d’Ira Levin deviennent une réalité.

Ils n’ont pas tort et ils le disent au travers de chansons mélangeant français et anglais, dans un style mélangeant hardcore et deathcore. Au fil de « Desolation », « Mad in a mad’s world », « In tolerance we trust », « F**ck the politic! » ou « W(hell)come to my life », les politiciens véreux, la dictature en col blanc, la police de la pensée, le nivellement intellectuel par le bas, le crime économique contre l’humanité sont impitoyablement dénoncés. Musicalement, les Lensois n’ont pas forcément inventé le piège à gorille mais ils savent asséner du riff lourd et véloce, du chant rageur et poisseux et de la rythmique foudroyante avec un certain savoir-faire. « Theory of happiness » est leur premier album, après un EP « Wake up » sorti en 2012.

Ayant gagné de l’expérience scénique sur des premières parties de Zuul FX, Black Bomb A ou Hacride, Fireback espère en découdre avec le grand monde et imposer son style radical sur scène. On ne peut que les encourager à persister dans leur combat. Et attention, ni Macron, ni Le Pen mais c’est le rock ‘n’ roll qui doit gagner!

Pays: FR
Dooweet Agency
Sortie: 2017/05/19

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