HURLEMENT – La Mort Sera Belle
Lorsque l’on évoque le Heavy Metal français traditionnel, on pense généralement aux légendaires gangs des Eighties qu’étaient H-Bomb, Sortilège, Satan Joker, Blasphème ou encore High Power. Outre leurs indéniables qualités musicales, ces formation avaient pour point commun l’utilisation de vocaux en français. Bien que pas toujours très bien écrits et souvent d’une naïveté confondante, ces textes rédigés dans la langue de Molière emplissaient de fierté le cœur des hardos de l’Hexagone et conféraient à la musique des groupes qui s’y essayaient un petit côté exotique qui, étrangement, séduisait bon nombre d’oreilles non francophones.
De nos jours, de jeunes formations françaises telles que Tentation ou Citadelle (NDR : pour ne citer que celles qui ont fait vibrer nos enceintes au cours des derniers mois) reprennent à leur compte les spécificités de la scène hexagonale des années 80 et il serait relativement facile d’affilier Hürlement à ce petit ‘revival du Métal franco-français’. Cependant, nous ne pouvons nous empêcher de penser que la formation Heavy Metal parisienne vise un brin plus haut que ce statut de ‘groupe Heavy Metal qui chante en français’ et nous le voyons très bien ferrailler d’égal à égal avec les pointures de la scène Heavy Metal traditionnelle internationale.
Hürlement n’en est pas à son coup d’essai. « La Mort Sera Belle », qui est disponible depuis le début de l’année chez Emanes Metal Records, est déjà son troisième opus. Comme sur les deux albums précédents (NDR : « De Sang et D’Acier » et « Terreur et Tourment« , sortis respectivement en 2009 et en 2013 sur le même label), le groupe oppose une collection d’hymnes historiques chantés dans la langue de Napoléon à des brûlots épiques interprétés dans celle de Wellington. Contrairement à ceux des groupes cités plus haut, les textes interprétés en français (et en anglais) par Alexis the Warnabot n’ont rien de naïf (NDR : puisqu’ils sont liés à des faits historiques) et sont d’une qualité exceptionnelle. Un texte bien écrit, cependant, ne vaudrait pas grand chose sans un interprète de qualité et, de ce point de vue, pas de souci non plus puisque The Warnabot (si c’est bien son vrai nom) se révèle être l’un des meilleurs vocalistes Metal de l’Hexagone, capable de rivaliser en puissance avec un Eric Adams (Manowar) ou un David deFeis (Virgin Steele).
Côté musique, Hürlement semble être parvenu à synthétiser toutes ses influences (NDR : en 2013, nous l’avions comparé à Judas Priest, Manowar et Running Wild) pour se forger une identité personnelle et instantanément identifiable ; un ‘style Hürlement’ donc, construit sur une base Heavy Metal à l’ancienne, gorgé de riffs acérés et de soli traditionnels et rehaussé de constructions épiques, de subtiles mélodies folk, de vocaux puissants et de refrains hymniques.
Notons encore pour terminer que l’artwork, réalisé par JP Fournier (Avantasia, Edguy, Immortal, etc.), est absolument superbe et qu’il vaut, à lui seul, l’investissement dans une version vinyle !
La mort sera belle… c’est sur, mais elle ne viendra pas tout de suite ! Hürlement n’a pas poussé son dernier cri !
L’album (47’38) :
- Grenadiers (6’07)
- Pavillon Noir (5’08)
- Tribute To My Enemy (6’18)
- Conquérant (7’48)
- Guerrier (3’32)
- Brothers In Arms : Die Together (7’00)
- Brothers In Arms : See You In Hell (6’10)
- Brothers In Arms : Demon Warriors (5’35)
Le groupe :
- Alexis the Warnabot : Chant
- François Porte : Guitares
- Didier le Gorg : Basse et chœurs
- Pierre Porte : Batterie
Pays: FR
Emanes Metal Records – METAL 060
Sortie: 2017-01-07