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PSYGNOSIS – Neptune

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Salauds de jeunes ! Qu’est-ce qui nous reste maintenant, à nous les vieux cons ? Parce qu’il faut être clair. Le seul plaisir qui nous avons encore, nous les Métallurgistes cinquantenaires, c’est de pouvoir casser du sucre sur le dos des groupes modernes en leur reprochant leur fascination morbide pour le clonage et la photocopie. Et voilà que ces sales gosses de Psygnosis viennent nous gâcher cet innocent bonheur en nous balançant dans les esgourdes un album… original ! Salauds de jeunes !

En 2014, le gang de Mâcon (Bourgogne) nous avait déjà décontenancés en nous servant un « Human Be[ing]«  torturé au possible ; une plaque rageuse, schizophrène et très personnelle à laquelle, étrangement, nous avions adhéré instantanément (NDR : sans, pour autant, la comprendre à cent pour cent).

Psygnosis remet le couvert après trois ans de silence. Intitulé « Neptune », son nouvel opus fait montre d’une évidente volonté de ne pas faciliter la vie des chroniqueurs. Sortir des sentiers battus, comme il l’avait fait en 2014 était probablement un peu trop simple. Avec « Neptune », Psygnosis prend carrément le parti de se réinventer. Exit, le chanteur « à large spectre » (NDR : qui, pourtant, collait plutôt bien au(x) style(s) du groupe). « Neptune » sera une œuvre instrumentale ! Amputer ses cordes vocales, direz-vous, ne constitue pas tout à fait une innovation. Les remplacer par celles d’un violoncelle, par contre est déjà un peu moins courant. Raphaël Verguin, qui avait déjà frotté harmonieusement les cordes de son volumineux instrument sur quelques titres de la plaque précédente, se voit non seulement offrir un poste à temps complet, mais aussi (peut-être) le rôle le plus central du groupe puisque les subtiles volutes produites par son instrument occupent la plus grande partie de l’espace sonore pour sublimer le groove plombé fusant des guitares et de la basse d’Anthony Mouchet, Rémi Vanhove et Jérémy Tissier,

Tout n’a pas changé, cependant chez Pysgnosis. Le groupe semble encore souffrir d’une incurable allergie au batteur véritable et sa musique est à nouveau ponctuée par les rythmiques artificielles d’une machine. Pour tout autre groupe, la chose constituerait sans doute une impardonnable entorse aux codes de bienséance du Rock’n’Roll véritable. Pour Psygnosis, elle s’apparente plutôt à un atout supplémentaire. Ces rythmes synthétiques, mélangés aux sonorités naturelles du violoncelle apportent, en effet, une indéniable sensation de fraicheur et d’inédit.

Tantôt musclé et colérique, tantôt planant et atmosphérique, « Neptune » constitue un surprenant (mais agréable) voyage vers des frontières relativement inexplorées du Metal Instrumental. Un trip long (NDR : plus de 77 minutes de musique) et tortueux, qui, disons le quand même, intéressera probablement plus les amateurs de Meshuggah et d’Apocalyptica que les aficionados des albums instrumentaux d’Yngwie Malmsteen, Steve Vai et autres Joey Satriani.

L’album (77’16) :

  1. Phase 7 (11’54)
  2. Psygnosis Is Shit (8’34)
  3. Boctok (5’28)
  4. Storm (8’33)
  5. To Neptune (13’08)
  6. Mûe (4’16)
  7. Psamathée (9’46)
  8. Sûnyatâ (10’51)
  9. Nirvana (4’46)

Le groupe :

  • Jérémy Tissier : Basse
  • Anthony Mouchet : Guitares
  • Rémi Vanhove : Guitares, Samples, Programmation
  • Raphaël Verguin : Violoncelle

Pays: FR
Dooweet PSY250217/1
Sortie: 2017/05/15

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