HORISONT – About time
En posant ce CD sur le lecteur de ma machine à tonnerre, je n’avais aucune idée particulière sur ce que j’allais entendre d’Horisont. Et voilà que ma machine à tonnerre se transforme soudain en machine à remonter le temps et me propulse très précisément le 17 octobre 1978, c’est-à-dire ce court laps de temps où le hard rock classique des années 1970 a commencé à se transformer en New Wave Of British Heavy Metal.
Horisont, tout suédois et moderne qu’il est, aurait mérité cent fois d’être anglais et d’évoluer à la fin des années 1970, tant la reproduction qu’il fait du hard rock de cette époque est d’une authenticité ahurissante. « About time » est le cinquième album de ce quintet formé en 2006 dans l’obligatoire ville de Göteborg, foyer officiel et quasi-exclusif de tout le rock dur suédois. Donc, après son premier album « Två sidor av horisonten » (2009), Horisont signe sur le fameux label Rise Above pour produire « Second assault » (2012), « Time warriors » (2013) et « Odyssey » (2015) avant de passer sous la protection de la maison Century Media qui nous permet de faire connaissance avec ce combo qui était passé sous nos radars sans se faire remarquer.
Et il faut dire que la surprise est bien agréable à écouter, à condition d’être amateur de rock quadragénaire. Car ce que font les hommes d’Horisont n’est ni plus ni moins qu’un hommage appuyé aux groupes fondateurs du hard rock proto-métallique du milieu et de la fin des années 70. On retrouve des fragrances signées Uriah Heep, Thin Lizzy, UFO, ainsi que des ambiances en provenance de groupes plus proches du heavy metal de l’extrême fin des Seventies, comme Quartz ou Vardis. Un peu de boogie rock binaire rappelle également au bon souvenir de Status Quo ou de leur clone Hustler, qui avait sorti vers 1975-76 deux albums aujourd’hui oubliés.
Bref, Horisont se situe sans aucun scrupule dans cette veine du revival seventies, illustrée par les Rival Sons, Radio Moscow, Joy, Scorpion Child ou ses compatriotes de Siena Root. Horisont est tellement scotché dans les années 70 qu’il en devient original en plein milieu des années 2010. Le groupe taquine la mélodie avec brio (« The hive ») et est capable de partir dans de grandioses chevauchées de guitare (« Without warning », très kissien dans l’âme; « Night line », que n’auraient pas renié Phil Lynott et ses sbires de Thin Lizzy) ainsi que dans des constructions à tiroirs pas tellement éloignées du Rush des débuts (« Point of return ») et de Styx (« Hungry love »). Le chant assez pointu reste cependant remarquable, surtout dans les harmonies vocales, et la paire de guitares rejoint l’efficacité des fameuses six-cordes jumelées de Wishbone Ash. Le dernier morceau « About time », un peu plus ralenti mais magnifique de subtilité, termine l’album de la meilleure façon qui soit.
Aux anciens, plongez-vous à nouveau dans la fontaine de jouvence et retrouvez la candeur et l’énergie de votre adolescence avec cet excellent disque directement surgi des années 70. A la jeunesse, découvrez donc cet âge d’or qu’étaient les Seventies grâce à Horisont et profitez-en, si ce n’est déjà fait, pour vous fabriquer une culture rock classique en vous intéressant à tous les noms de groupes que je viens de citer. Plus Ted Nugent!
Pays: SE
Century Media
Sortie: 2017/02/03