SCARBORO – Here comes the hangover
Ce petit groupe new-yorkais fait ses débuts discographiques et, sans être un monstre d’originalité, nous colle ici entre les oreilles une petite merveille de classicisme punk hardcore comme on le faisait si bien dans les années 80.
Car il faut dire que le lieu d’origine de Scarboro est lourd de conséquences. Le trio composé de Shi Heng Shi (guitare et chant), Jack Counce (basse et chant) et Gayla Escoda Brooks (batterie) vient de Brooklyn, en plein cœur de New York. Leur repaire est à un jet de télévision du berceau historique du punk new yorkais, à savoir Forest Hills dans le Queens, où les Ramones virent le jour en 1974. A partir de là, les choses deviennent implacablement logiques du point de vue intellectuel. Scarboro est le énième rejeton de l’esprit punk de la bonne ville de New York, entretenu au cours du temps par des combos aussi indispensables qu’énervés, comme Agnostic Front, Cro-Mags ou Sick Of It All.
Plus généralement, les petits garnements de Scarboro ont dans leur ADN l’héritage de Minor Threat, du Suicidal Tendencies des débuts, des Adolescents, des Dead Kennedys et rejoignent les points de vue défendus par leurs collègues contemporains new-yorkais, Cerebral Ballzy ou Parquet Courts en tête.
Autant dire que les influences pleuvent quand on écoute ce premier disque de Scarboro, ce qui signifie que l’imagination novatrice n’est pas vraiment au rendez-vous. Mais ce qui apporte un paquet de bons points au groupe, c’est sa capacité à reprendre le flambeau punk et de faire sonner cette musique avec toute l’énergie des premiers jours. Si ces types avaient sorti leur album en 1980, ils seraient des génies. Seulement, ils arrivent après 8765 groupes ayant déjà fait la même chose mais il faut admettre qu’ils le font très bien.
Il n’y a plus qu’à se sentir pousser des ressorts autour des chevilles et se laisser entraîner dans de salvateurs pogos à l’écoute de ces 14 morceaux qui n’ont besoin que de 26 minutes pour faire péter les décibels, assurer une vélocité rythmique imbattable et faire retrouver l’esprit potache et insouciant de chansons sur la bière, le bordel, l’esprit frondeur des petits branleurs et le je-m’en-foutisme de la grande époque où on ne se prenait pas encore trop au sérieux.
Dans notre société surveillée de partout où la principale préoccupation est de s’acheter le dernier modèle de téléphone portable, ce petit album de Scarboro vient mettre quelques bons coups de pied aux derrières et nous rappelle au souvenir de choses bien plus essentielles : bière et punk.
Pays: US
WTF Records
Sortie: 2017/02/03