SPIRIT – Ni Dieux Ni Maîtres
En ces temps difficiles où les religieux et les politiques ne se montrent pas toujours sous leur meilleur jour, il est plus que jamais important de montrer où vont nos allégeances. Spirit, en tout cas, a déjà défini les siennes : « Ni Dieux Ni Maîtres » ! Voilà qui a le mérite d’être clair. Encore que l’affirmation nous semble un tantinet mensongère puisque des ‘dieux’ et des ‘maîtres’, Spirit en vénère incontestablement plus d’un : Judas Priest, Accept et Metallica, pour ne citer que ceux qui viennent immédiatement à l’esprit du dévot métallurgiste lambda lorsqu’il jette une pieuse oreille sur le nouvel opus du quintette Nord-Pas-de-Calaisien.
Formé il y a une vingtaine d’années dans la ville nordiste de Saint-Omer, Spirit a autoproduit trois démos et un EP avant de publier son premier album « Effacer Qui Je Suis » sur le label Brennus. En 2013, le groupe s’est allié au grand pourvoyeur de Metal authentique qu’est Emanes Metal Records pour sortir « Hommes Ou Diables« ; un disque véhément et contestataire qui, nous l’avouons sans honte, tourne encore régulièrement sur notre platine laser. « Ni Dieux Ni Maîtres » est disponible, chez Emanes Metal Records, lui aussi, depuis début novembre 2016.
Malgré les bons conseils prodigués par le groupe sur son album précédent, le monde ne s’est pas franchement amélioré au cours des dernières années (NDR : c’est à se demander si les pontes qui dirigent la planète écoutent vraiment du Heavy Metal). Spirit repart donc au front, comme en 2013. Il évoque la rébellion face à l’ordre établi (« Ni Dieux Ni Maîtres »), dénonce les injustices (« Exécution »), nous rappelle que l’histoire est pavée d’épisodes dramatiques (« Rouge Sang », « D Day ») et pose quelques questions qui fâchent (« Prophète », « Apprenti Sorcier », « Novembre Noir », etc.). Comme sur la plaque précédente, les messages sont délivrés, dans la langue de Molière (et Bernie Bonvoisin), par le biais d’un Heavy Metal de tradition (mais pas inutilement passéiste) ; C’est une musique plombée authentique, forgée sur le riff incisif et les rythmiques propices au headbanging, servie, de surcroit par une production puissante et actuelle. Par son chant gras et profond, Arnaud Ducrocq se démarque de la horde de hurleurs stridents qui hantent généralement la scène Heavy Metal francophone. Notons encore, pour terminer, que Bill et Biggy du groupe Gang jouent les invités de marque sur le superbe « Novembre Noir » qui clôture la plaque. Amis Français, en 2017, changez le monde… votez Spirit !
L’album (46’18) :
- Compos Mentis (0’52)
- Ni Dieux Ni Maîtres (4’24)
- Triades (3’42)
- Prophète (4’27)
- Nuova Malizia (5’57)
- Apprenti Sorcier (4’17)
- Exécution (3’26)
- Rouge Sang (4’33)
- D Day (5’20)
- L’Eternel (4’51)
- Novembre Noir (4’25)
Le groupe :
- Arnaud Ducrocq : Chant
- Thierry Tripenne : Guitares
- Aurélien Pauchet : Guitares
- Christophe Tripenne : Batterie
- Jean-François Chapelet : Batterie
Pays: FR
Emanes Metal Records METAL059
Sortie: 2016/11/06