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HELLA COMET – Locust valley

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Ce n’est pas tous les jours que l’on entend parler de Graz en termes de musique rock. La deuxième ville d’Autriche n’est pas forcément un vivier de groupes rock mais on pourra désormais battre en brèche cette idée en ayant à l’esprit l’existence d’Hella Comet. Ce quatuor verse résolument dans un indie rock fortement influencé par les années 1990 (Pixies, Sonic Youth, My Bloody Valentine) et sort ces temps-ci son quatrième album, après « Celebrate your loss » (2010), le EP « Hella Comet » (2011), « Wild honey » (2013) et « TTMMM » (2014). Ce dernier album était plutôt expérimental avec un unique titre de plus de 27 minutes. Aujourd’hui, Hella Comet revient avec une œuvre plus balisée d’une dizaine de titres, au contenu bien intéressant, il faut le souligner.

Ce qui caractérise d’entrée de jeu le style d’Hella Comet, ce sont les murs de guitares massives et le chant évanescent mais néanmoins accrocheur de la chanteuse Léa. Le groupe est à la croisée des chemins entre un shoegaze fiévreux, un néo-psychédélisme industriel et un post-punk astral. Autant dire qu’Hella Comet est assez doué dans la confusion des genres et dans la construction d’un style qui lui est propre.

Un cérémonieux et imposant « Secret body nation » donne le ton d’entrée de jeu. Les ambiances spatiales s’invitent et entrent dans la danse tantôt avec des attitudes nerveuses (« Swim »), tantôt avec des rythmes martiaux et guindés (« Sid »). Le milieu d’album propose des atmosphères plus aériennes ou romantiques (« Fortunate sleepers », « Midsummer heat ») mais un retour orageux d’une électricité classieuse n’est jamais exclu (« 43goes79goes43 », « Dead match figure »). Dans tous ces domaines, la voix reste primordiale et survole l’instrumentation avec noblesse et une certaine distance cosmique littéralement envoûtante.

La dernière partie d’album continue dans la lancée avec des morceaux plus sombres et plus tendus (« Idiots and slavery », « The wicked art to fake it easy »), où se déchainent une rythmique brute et des guitares sinueuses. L’ultime « Conk out » refroidit tout ça avec quatre minutes de clapotis bruitistes sur fond de synthés binaires. Faute de goût pour les uns, finition géniale pour les autres ; c’est à l’appréciation personnelle de chacun.

On ne va quand même pas se laisser rebuter par cette fin un peu étrange car il y a beaucoup de bonnes surprises dans cet album d’Hella Comet. Les Autrichiens réveillent le souvenir des Nineties avec classe et personnalité et ils se révèlent de ce fait parfaitement captivants.

Pays: AT
Noise Appeal Records
Sortie: 2016/09/08

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