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OUTRIGHT RESISTANCE – Me vs. I (EP)

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Voici un EP (contenant quand même sept titres pour 31 minutes de durée) qui pourrait bien faire monter en grade son auteur, un combo anglais du nom d’Outright Resistance. Ce groupe de métallurgistes plutôt énervés commet ses méfaits sonores depuis 2011 et s’est jusqu’à présent contenté d’émettre dans l’atmosphère une série de démos et d’EP qui l’ont fait monter en puissance peu à peu. Les choses commencent avec « Don’t eat my organs » en 2012 (dont les initiales donne D.E.M.O., humour fin, on le voit), puis en 2015 deux démos (« Steel city sessions » et « Outright crazy Christmas chaos ») et un EP (« Poveglia ») viennent renforcer le pedigree du groupe.

Avec « Me vs. I », Outright Resistance commence à glisser un bout de pied dans l’entrebâillement de la porte qui mène à l’antichambre de la cour des grands. On est ici dans le domaine du groove metal ou du deathcore, avec un chant particulièrement brutal qui ne fait aucune concession à la mélodie. Avec Outright Resistance, les allergiques au metalcore se retrouvent ainsi protégés. Ce chant de bûcheron sous testostérone est le fait de « Captain » Paige Lee qui se revendique du sexe féminin mais dont les cordes vocales particulièrement épaisses ne laissent planer aucun doute sur son sexe d’origine. Il s’avère simplement que Paige Lee a choisi de se sentir femme. Ce choix courageux dans le milieu encore assez masculin du métal nous préserve aussi du classique groupe métal à voix féminine qui aboutit à d’aimables gentillesses comme Within Temptation ou Nightwish. Ici, ça cogne dur et quand Paige Lee chante, c’est encore le mec qui refait surface.

Après une introduction parlée assez angoissante où il est question de forcer un type à en tuer un autre, Outright Resistance lance toutes ses forces dans un deathcore et un métal qui évoque Pantera, Slipknot ou Lamb Of God. On sent donc des influences américaines dans la musique du groupe mais Outright Resistance conserve néanmoins un caractère bien anglais. La série de titres qui dévale entre nos tympans ne laisse aucun temps mort. Ca pilonne puissance maxi sur « Maimed in Chelsea », l’impérial « Prove them wrong », l’hyper-hargneux « Pain », l’apocalyptique « Gee, dysphoria », le sidérurgique « Destiny is all » et un « Take the blame » qui termine de tout consumer avec plus de sept minutes de rage inextinguible.

La démonstration de violence fonctionne à plein et on se dit que ce groupe juvénile mais plein de potentiel pourrait désormais convoiter d’autres ambitions que celles des démos et des EP. Sans aller jusqu’au quadruple album d’un opéra-rock consacré aux Khmers rouges, Outright Resistance pourrait déjà commencer avec un bon album bien solide et bien explosif, susceptible de redonner au métal anglais quelques couleurs et quelques envies de concurrencer à nouveau les hégémons américains du métal contemporain. On peut lui faire confiance.

Pays: GB
Autoproduction
Sortie: 2016/07/30

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