FRAMESHIFT – An Absence of Empathy
« An Absence of Empathy » est le second album du projet de Henning Pauly. Sur le premier « Unweaving the Rainbow », ce multi-instrumentiste, membre du groupe Chain (voir notre chronique de leur dernier opus « .exe« ), avait fait appel à James LaBrie (Dream Theater) pour le chant. Cette fois, c’est Sebatian Bach (ex-chanteur de Skid Row) qui s’y colle. On trouve également Eddie Marvin (Chain) à la batterie.
Dès le premier morceau « Human Grain », on sent le côté dramatique et très métal de l’album. La voix de Sebastian Bach est parfaite. Le côté musical se montre violent. Normal me direz-vous avec le slogan « Violence is the last refuge of the incompetent » repris sur la pochette. On se demande bien qui est visé… En fait, sont visés tous les types de violences, pas seulement la guerre mais aussi celle des serial killers, celle sévissant à l’école, ou encore la torture et le viol. L’énergie déployée sur « Just One More » ne peut que séduire. Les ambiances sont variées tout comme le chant. Excellent !
Parfois, cela prend une tournure plus métal symphonique comme avec « Miseducation ». Une certaine douceur règne sur « I Killed You » malgré une tension amplifiée par des multiples couleurs vocales. Tout cela en fait aussi un des grands moments de l’album. « This is Gonna Hurt » invective. La guitare se fait très heavy. La tension est extrême. Les guitares prennent possession de « Push The Button » y distillant un ruissellement de notes, puis une rythmique bien lourde et une basse rebondissante sur les moments plus calmes.
Tout cela contraste avec la douceur de « In An Empty Room ». Le chant nous y caresse les tympans pour une ballade à la manière de l’album « From The Inside » de Alice Cooper. « Outcast » est emmené par les riffs de la guitare. La tension remonte d’un cran et même plus vers la fin. « Blade » nous replonge dans le métal symphonique comme l’avait fait « Miseducation ». La guitare y est éblouissante pour ce quasi instrumental.
« How Long Can I Resist » allie douceur, mélodie, mystère et violence tel un Alice Cooper. Henning Pauly nous gratifie d’un solo de guitare exceptionnel. Quant à Sebastian Bach, il ira parfois jusqu’à éructer son chant afin de bien montrer qu’il sera difficile de résister. La ligne mélodique de « When I Look Into My Eyes » nous émerveille. La tension reste grande. Normal, on y parle torture, côté torturé. Aucun doute, c’est encore un moment fort de l’album. Enfin, c’est mélancoliquement que « What Kind of Animal » termine l’opus. Douceur et piano enrobe le chanteur qui pose les questions existentielles nécessaires.
Le métal progressif de Frameshift devrait sans problème séduire les fans de Dream Theater ou de Alice Cooper ainsi que des groupes de la même mouvance. En fait, tout amateur de métal progressif devrait s’y arrêter.
Pays: US
ProgRock Records PRR 131
Sortie: 2005/04/12