JET BANANA – Master Is The Enemy
Jet Banana et moi, nous partons du mauvais pied ! C’est de ma faute, je l’admets volontiers. Voyez-vous, j’ai énormément de difficultés à prendre au sérieux la musique d’un groupe dont le patronyme contient le mot ‘banana’. En y réfléchissant, je n’ai jamais apprécié non plus les Pineapple Thief et les Lemonheads et j’exècre la musique de Kid Creole & The Coconuts. Il faut donc probablement imputer cette aversion initiale à une intolérance aux fruits exotiques plutôt qu’à un jugement purement musical. De ce côté non plus, cependant, Jet Banana ne fait pas tout ce qu’il faut pour m’être sympathique. Imaginez que pour vous décrire sa musique, je serai obligé, à un moment où à un autre, d’utiliser des mots aussi grossiers que ‘Pop’ et ‘Grunge’ ; une hérésie pour quelqu’un qui comme, comme votre serviteur, essaie de se tenir au vocabulaire châtié du petit Heabanger illustré.
Originaire à Meaux, en Île de France, Jet Banana promet (via sa page Facebook) de nous faire voyager à travers le Grunge, le Hard Rock et la Pop. Bien que l’itinéraire proposé ne soit pas vraiment celui que j’aurais choisi pour mes prochaines vacances sonores, je suis obligé d’admettre que le trip est plutôt agréable. Le côté Pop de Jet Banana est mis en évidence par des refrains entêtants et une bonne dose de mélodies accrocheuses. Bien que la bio fasse référence à Motörhead et AC/DC, je ne suis pas vraiment parvenu à découvrir la face Hard Rock de la musique de Jet Banana. Et si le groupe possède effectivement un côté ‘authentique’, il le doit sans doute plus aux Rolling Stones et aux Beatles qu’à Lemmy, Angus et Cie. Heureusement (pour moi, en tout cas), le plongeon dans les méandres du Grunge n’est pas aussi pénible qu’annoncé. L’influence du Rock des années 90 est effectivement prégnante, mais, en écoutant « Master Is The Enemy », j’ai plus souvent pensé à la musique enjouée de formations Rock Alternatives telles que les Spin Doctors ou Redd Kross qu’à celle des dépressifs chroniques de la vague de Seattle.
En dépit d’un nombre élevé d’aprioris, l’écoute de « Master Is The Enemy » m’a agréablement surpris. Jet Banana est parvenu à y condenser de manière homogène un melting pot d’influences allant des sixties aux années 2000. Il ne lui manque, pour vraiment me plaire, qu’un tout petit peu plus de hargne.
L’album (35’58) :
- Master IsThe Enemy (3’06)
- Missionary (3’28)
- OK! (2’18)
- Holy Money (2’40)
- Unborn (3’45)
- Dead Loves Song (2’13)
- White And Red (2’40)
- Baby I’m Down (3’09)
- Love Is Away (2’16)
- The Last One (4’06)
- Old Echo (3’25)
- Crack Of Void (2’48)
Le groupe :
- Frederic Foissey : Chant, claviers, percussions
- Thomas Venant : Guitare
- Guillaume Landicheff : Basse
- Frederic Scipion : Batterie
Pays: FR
Autoproduction
Sortie: 2016/04/23