30,000 MONKIES – I ate myself to grow twice as big
Ça y est, ils l’ont enfin réalisé, ce premier album tant attendu. On attendait en effet les Belges de 30,000 Monkies depuis deux ans et demi, pour la réalisation d’un premier opus long format rendu très désirable suite à la publication de leur deuxième EP Somewhere over the painbow en 2013, qui faisait lui-même suite au premier EP « Womb eater, wife beater » (2011).
Et voici « I ate myself to grow twice as big », réunion de sept nouveaux titres dorés au plomb lourd, enchâssés dans un sludge metal ambitieux et imposant. Côté personnel, Igor Vuch (basse), Michiel De Naegel (guitare) et Ruben Savelkoul (guitare et chant) ont troqué les services du batteur Ward Beerten contre ceux de Dries Schreurs, nouveau venu dans la formation. L’engin a été enregistré et mixé par Tim De Gieter aux studios Much I Luv, la mastérisation étant signée Brad Boatright. Le dessin de couverture signé Wouter Medaer semble suggérer la rencontre malsaine d’une grâce enfantine et d’une vision cruellement gore des choses.
Ce pessimisme visuel se reproduit également sur le plan musical, avec ces morceaux pesants et menaçants qui colonisent l’esprit pour le tenir sous une emprise dépressive et chaotique. 30,000 Monkies convoque les ombres de Sleep, de Mastodon et des Melvins pour animer de terribles passages sonores qui fendillent le cortex cérébro-spinal et aplatissent le mental sous des tonnes de riffs gras et envoûtés.
L’album comprend en fait deux parties, une intitulée « I ate myself to grow twice as big » et une autre nommée « I ate myself to cease to be ». La première partie fournit le contingent d’agressivité et de colère qui caractérise 30,000 Monkies. Hurlements éraillés, tonnerre de rythmiques versatiles et incantations reptiliennes en forment la trame (« Melaena », « Coproliet », « Coccinelle », « Mountainesque II »). La seconde partie est encore plus flippante. Des plaintes émanant des antichambres du purgatoire remontent et se heurtent à des grincements instrumentaux (« Apollo 10 », « Mountainesque I ») et le groupe se permet un final dantesque avec les treize minutes de « Juice ». En guise de conclusion, on peut lire les mots « Bon appétit » sur la couverture intérieure du CD, histoire de bien écœurer les dernières âmes sensibles qui auraient résisté à l’attaque sonore.
En guise d’autre conclusion, on aura compris que cet album est hautement recommandé à tous ceux qui chassent sur les terres du sludge metal et du postcore charcutier. 30,000 Monkies assurera la première partie de Jucifer et de The Mighty Progerians au Magasin 4 le 7 juin prochain. Avis aux amateurs.
Pays: BE
Consouling Sounds
Sortie: 2016/04/16