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B-MOVIE – Climate of fear

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Dans le foisonnement des groupes de new wave qui jalonnèrent les années 1980, il y eut bien sûr les grosses vedettes (Cure, Simple Minds, Depeche Mode, Tears For Fear) et les petits obscurs, fabricants éphémères d’un hit unique ou tacherons obstinés restés perpétuellement dans l’ombre. Dans cette cohorte passée trop furtivement sous les projecteurs du succès, l’Angleterre a fourni des paquets de combos oubliés : Visage, Mass, Modern Eon, Second Layer, The Comsat Angels, etc. Parmi ceux-ci se trouvait B-Movie, une formation née à Mansfield dans le Nottinghamshire, en 1978.

Comprenant Steve Hovington (chant et basse), Paul Statham (guitare), Rick Holliday (claviers) et Graham Boffey (batterie), ce quatuor monte discrètement quelques marches menant vers l’antichambre du succès. Les EP « Take three » et « Nowhere girl » (1980), sortis sur le petit label Dead Good Records, attirent l’attention de la maison Some Bizzare qui inclut un morceau de B-Movie dans sa compilation « Some Bizzare » en 1981. Puis c’est la célèbre maison Deram qui s’intéresse à B-Movie et leur permet la sortie des singles « Rememberance day » et « Nowhere girl » en 1981 et 1982. Atteignant respectivement la 61e et la 67e place des charts anglais dans la catégorie singles, ces deux galettes représentent le sommet artistique de B-Movie, qui entame alors une valse des musiciens qui va le mener tout droit dans le mur. Après le single « A letter from Afar » (1984, 81e dans les charts), les survivants Steve Hovington, Paul Statham et Al Cash (qui a remplacé Andy Johnson, lui-même remplaçant de Graham Boffey) sortent l’album « Forever running » fin 1985.

A cette époque, le gros de la vague new wave/post-punk/synth pop est en phase descendante et le seul album de B-Movie ne rencontre aucun succès, sonnant ainsi le glas de ce groupe qui plie les gaules début 1986. Les musiciens du groupe vivotent dans des petites formations durant les années 1990 et 2000. Hovington opère dans One ou Laughing Gas, Graham Boffey écrase les peaux dans Slaughterhouse 5 ou Enormous et Paul Statham arrondit son compte en banque en cosignant des titres à succès chez l’ex-Bauhaus Peter Murphy, chez Dido et chez Jim Kerr de Simple Minds.

En octobre 2004, le système solaire apprend que B-Movie s’est reformé pour quelques concerts mais les Nations-Unies ne font aucun commentaire. Idem en mars 2006, où l’on aperçoit B-Movie en promenade en Angleterre pour quelques dates dans les clubs locaux. Enfin, en 2012, le groupe sort un nouveau morceau « Echoes », prélude au EP « Distant skies » et à l’album « The age of illusion » en 2013. Les dix-sept fans qui se souvenaient encore du groupe et qui se morfondaient dans le souvenir de sa séparation peuvent afficher des mines réjouies : B-Movie est revenu.

Le retour se confirme avec ce nouvel album « Climate of fear » qui sort chez les Américains de Cleopatra Records et qui voit le line–up original à nouveau opérationnel pour de nouvelles aventures musicales. On découvre dix nouvelles chansons fortement imprégnées de l’esprit new wave des années 1980, avec cependant une touche un peu plus rock qui maintient les claviers dans des zones discrètes, les guitares compensant le tout avantageusement. Le titre d’accroche « Another false dawn » attire l’attention avec des rythmiques solides et des guitares chatoyantes, sonnant comme du bon Chameleons. « Come closer » est encore assez attirant mais le reste des titres ne tarde pas à s’enfoncer dans une gentille routine quelque peu répétitive. Ce n’est pas mauvais mais la voix angélique de Steve Hovington n’insuffle pas la colère nécessaire. On relève cependant un sourcil à l’écoute de l’excellent « A girl and a gun », à la rythmique moelleuse et à l’ambiance dansante et désinvolte. La bonne impression est confirmée par « The remnants » et sa mélodie douce coulant sur un tempo ralenti.

Et pour être sûr de bien attirer l’attention de l’auditeur, B-Movie inclut à la fin de son album pas moins de quatre bonus revisitant le même morceau « Nowhere girl », son classique de 1980 déjà remanié en 1982 pour le deuxième EP et en 1985 pour le premier album. On a ici une version radio, une version remixée par Die Krupps, une autre remixée par Deathday et une version longue, rien que ça. Si après, vous n’avez pas compris qu’il faut se souvenir de B-Movie pour ce morceau « Nowhere girl », je ne peux plus rien pour vous. Mais l’intérêt à porter à B-Movie ne saurait se limiter à ce seul titre, le groupe exécutant un nouvel album plus que correct et qui ravivera les souvenirs des fans de new wave des années 80.

Pays: GB
Cleopatra Records
Sortie: 2016/03/18

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