WHITE, Doogie & LA PAZ – Shut Up And Rawk
Sympathique caprice du hasard qui fait que nous recevions le même jour dans notre boite aux lettres l’album live de Joe Lynn Turner « Street Of Dreams – Boston 1985« et le dernier enregistrement studio de Doogie White, le vocaliste qui lui a succédé au sein de Rainbow. Bien sur, la contribution de White à l’œuvre de Ritchie Blackmore a été un peu plus anecdotique que celle de Turner puisqu’il n’a posé sa voix que sur l’ultime album de Rainbow (NDR : « Stranger To Us All », sorti en 1995). Cependant, cette participation éphémère a eu un impact certain sur la carrière du vocaliste écossais, et surtout, sur sa manière d’envisager la musique ; car il faut bien l’avouer, les enregistrements auxquels il a participé par la suite (NDR : et notamment les albums Cornerstone, Yngwie Malmsteen, Tank ou WAMI ont souvent un petit arrière-goût d’Arc-en-ciel.
Doogie White, qui tourne actuellement avec Michael Schenker dans le cadre du Michael Schenker Temple Of Rock, semble avoir profité des quelques instants de liberté que lui accorde le shredder teuton pour retourner à ses anciennes amours et enregistrer un nouvel album en compagnie de La Paz, le groupe qu’il avait fondé en 1984 avec le guitariste Chic McSherry et le bassiste Alex Carmichael. Nos lecteurs les plus assidus se souviennent sans doute que La Paz avait splitté fin 1988 sans avoir publié d’album et s’était reformé suite à un concours de circonstances (NDR : une prestation surprise pour l’anniversaire d’une station de radio écossaise). Le label polonais Metal Mind Productions, qui avait déjà travaillé avec Doogie White sur d’autres projets, avait tout de suite flairé la bonne affaire et avait décidé d’officialiser cette reformation en offrant au groupe (rebaptisé Doogie White & La Paz) son premier véritable contrat discographique. Deux excellents albums avaient ainsi vu le jour (« Granite« en 2012 et « The Dark And The Light« en 2013).
Trois années se sont écoulées avant que Doogie White & La Paz ne se décident à remettre le couvert. Une absence un peu longuette, il est vrai, mais au cours de laquelle les cinq musiciens n’ont absolument rien perdu de leur superbe. Disons-le sans détour : le style général n’a pas vraiment changé. White et ses sbires s’inspirent à nouveau du meilleur du Classic Rock et du Hard Rock mélodique pour créer douze compositions accrocheuses au possible. Si les influences combinées de Rainbow et du Deep Purple sont présentes sur la quasi totalité des titres, on décèle aussi, ça et là quelques similitudes avec les œuvres créées par Whitesnake de Gary Moore dans le courant des années 80. L’influence de ce dernier est généralement prégnante sur les titres les plus musclés de la plaque tels que « Light The Fire », « Heart Of Stone », « The Prize » ou « Throw Me To The Wolves » tandis qu’« A Certain Song », « Shut Up And Rawk » ou « Faith Hope and Love » et leurs emprunts au Rock et au Blues évoquent beaucoup plus la patte de Whitesnake et même, dans une moindre mesure, celle de Led Zeppelin (« Retribution Blues »).
Doogie White & La Paz ne révolutionneront donc pas le monde du Classic Hard Rock mélodique. En inconditionnels du genre, nous leur en somme reconnaissants ! Puissant et efficace, « Shut Up And Rawk » se révèle aussi indispensable, si pas plus, que ses deux prédécesseurs.
L’album (55’14) :
- Light The Fire (4’26)
- Heart Of Stone (4’23)
- No Place In Heaven (4’14)
- The Revenge Of el Guapo (1’01)
- A Certain Song (5’37)
- Retribution Blues (4’32)
- Daughter Of Time (5’33)
- The Prize (4’45)
- Faith Hope And Love (5’19)
- Throw Me To The Wolves (3’43)
- Myss Dynamite (5’01)
- Book Of Shadows (6’34)
Le groupe :
- Doogie White : Chant
- Chic McSherry : Guitares
- Alex Carmichael : Basse
- Andy Mason : Claviers
- Paul McManus : Batterie
Pays: GB
Metal Mind Productions – MASS CD 1530 DG
Sortie: 2016/04/08